Retour Élections locales anticipées en République de Moldova

La délégation du Congrès estime qu’elles ont été bien préparées sur le plan technique, mais fait état de préoccupations à propos d’une utilisation abusive des ressources administratives, de la faible participation et de la défiance à l’égard des institutions de l’État
La délégation du Congrès a rencontré Mme Alina RUSSU, Présidente de la Commission électorale centrale de la République de Moldova.

La délégation du Congrès a rencontré Mme Alina RUSSU, Présidente de la Commission électorale centrale de la République de Moldova.

Le 21 mai 2018, une délégation du Congrès menée par la présidente de la Chambre des régions, Gunn-Marit HELGESEN (Norvège, PPE/CCE) a achevé aujourd’hui sa mission d’évaluation des élections locales anticipées organisées ce dimanche 20 mai en République de Moldova. Composée de huit membres, la délégation a déployé trois équipes d’observateurs, représentant sept pays européens, qui se sont rendues dans une cinquantaine de bureaux de vote à Chisinau, Balti et trois autres municipalités proches de la capitale.

« D’un point de vue technique, ces élections ont été bien préparées et bien gérées au niveau des bureaux de vote par des agents électoraux globalement expérimentés », a déclaré Gunn-Marit HELGESEN ; « le dépouillement a été efficace et, à l’exception de certaines tensions observées par le Congrès dans des localités proches de Chisinau et d’anomalies isolées concernant principalement le scellement des urnes, on peut dire que ce scrutin s’est déroulé sans heurt, dans le calme et sans incident ».

« Un scrutin doit toutefois être analysé dans le contexte plus large de la campagne électorale », a souligné la présidente de la Chambre des régions. « Lors des réunions tenues préalablement au scrutin, des cas d’utilisation abusive de ressources administratives ont été portés à la connaissance de la délégation du Congrès, qui a également entendu des plaintes à propos de violations de la législation en matière de financement des campagnes et, plus généralement, d’une absence d’équité entre les candidats et d’une inégalité d’accès aux médias. En outre, dans l’optique de la révision à venir des listes électorales, il nous apparaît nécessaire de clarifier les dispositions réglementaires en matière de domicile et de résidence temporaire », a ajouté Gunn-Marit HELGESEN.

« Dans les mois qui ont précédé les élections, le Congrès avait déjà reçu des informations faisant état de pressions exercées sur des élus locaux en République de Moldova, en particulier des membres de l’opposition, en butte à des menaces et des poursuites judiciaires qui les ont poussés à changer de camp. Cette situation a malheureusement pesé sur le climat de la campagne, ce qui reste un point préoccupant pour nous », a précisé Gunn-Marit HELGESEN.

« Enfin, la question sans doute la plus inquiétante est la défiance à l’égard des institutions de l’État – en particulier le pouvoir judiciaire – et des partis, et, dans ce contexte, le sentiment croissant de désillusion au sein de la population vis-à-vis de la politique. Le fait que quelque 35 % seulement des inscrits se soient déplacés pour aller voter à Chisinau et à Balti est un signe alarmant pour les élus à tous les niveaux de gouvernement », a conclu Gunn-Marit HELGESEN qui, à l’approche du second tour des élections municipales qui doit se tenir le 3 juin à Chisinau, a appelé tous les acteurs concernés « à faire tout leur possible pour garantir un scrutin équitable et transparent ».

À la suite de l’évaluation des élections locales anticipées du 20 mai, un rapport d’information du Congrès contenant des recommandations ciblées sera préparé et présenté à la Commission de suivi, et adopté lors de la 35e session plénière cet automne à Strasbourg.

Chisinau 21 mai 2018
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