La violence à l’égard des femmes et la violence domestique sont des violations des droits humains. Après l’âge de 15 ans, une femme sur trois en Europe a subi des violences physiques et/ou sexuelles. La violence touche toutes les catégories sociales et n’a pas de frontières géographiques, elle est largement répandue et encore loin d’être suffisamment signalée.
 

La Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, connue sous le nom de Convention d’Istanbul, est au centre de l’action de prévention de la violence, de protection des victimes et de poursuite des auteurs.

Ses deux piliers sont le Groupe d’experts indépendants sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (GREVIO) et le Comité des Parties. Le GREVIO établit des rapports par pays dans lesquels il évalue les mesures, d’ordre législatif notamment, prises par les Parties. Dans les cas où des mesures s’imposent pour prévenir des actes de violence graves, répandus ou récurrents visés par la Convention, le GREVIO peut engager une procédure d’enquête spéciale. Le Comité des Parties adopte des recommandations sur la base des rapports d’évaluation du GREVIO et en suit la mise en œuvre. La coopération avec d’autres organisations internationales et mécanismes régionaux et internationaux relatifs aux droits des femmes assure la cohérence, l’efficacité, l’impact et la visibilité des résultats.

Le GREVIO a pour objectif de permettre à toutes les ONG qui œuvrent pour la prévention et la lutte contre les violences faites aux femmes de contribuer à la procédure d’évaluation. Cela dit, il est conscient que les ONG ont des ressources limitées et qu’elles ne pourront peut-être pas apporter une contribution aux premiers stades de l’évaluation, même si elles le souhaitent.

Le GREVIO encourage vivement les ONG à rejoindre des coalitions, des réseaux ou des plateformes pour profiter de l’expérience acquise par des ONG ayant participé à d’autres mécanismes de suivi. Cette approche reste l’un des moyens les plus viables de mettre en commun les ressources et l’expertise des ONG, d’organiser la nécessaire circulation d’informations entre elles et finalement, de contribuer de manière effective aux travaux du GREVIO. Elle peut aussi aider le GREVIO à établir un dialogue permanent avec la société civile, en particulier lors des visites dans les pays. Les institutions nationales des droits de l’homme ou les ONG jouant un rôle de premier plan dans les pays soumis à évaluation pourraient le cas échéant coordonner la communication au GREVIO des informations des ONG.

Le GREVIO se réjouit tout particulièrement de recevoir des informations d’organisations de femmes et d’organisations de terrain sur la mise en œuvre pratique de la Convention. Les ONG consultées par les autorités ou impliquées d’une autre manière dans l’élaboration d’un rapport étatique peuvent et devraient également être entendues en tant que voix indépendantes.

Une ONG peut communiquer des informations au GREVIO à tout moment, avant même qu’il ne décide d’examiner la situation dans un pays donné et ne fixe le délai de présentation du rapport étatique. Ces informations devront être fournies dans l’une des langues officielles du Conseil de l’Europe (anglais ou français).