Priorités
2022-25 Priorités du secteur jeunesse du Conseil de l'Europe
Les priorités thématiques du secteur jeunesse jusqu'en 2030 sont décrites dans sa Stratégie 2030. Les priorités stratégiques pour les quatre prochaines années, c'est-à-dire les résultats et les orientations du programme, sont définies par le Conseil mixte sur la jeunesse (CMJ), qui est l'organe politique central cogéré du secteur de la jeunesse, et adoptées par le Comité des Ministres, l'organe décisionnel du Conseil de l'Europe.
Les cinq priorités stratégiques pour 2022-25 seront axées sur :
- Revitaliser la démocratie pluraliste
- Accès des jeunes aux droits
- Vivre ensemble dans des sociétés pacifiques et inclusives
- Travail de jeunesse
- Coopération intergouvernementale en matière de politique de jeunesse
Grâce à ces priorités :
- Les jeunes de tous les horizons des sociétés européennes seront habilités à participer à la démocratie pluraliste et à promouvoir les droits de l'homme afin de protéger et de construire des sociétés inclusives fondées sur l'égalité en dignité et en droits.
- Les États membres prendront des mesures concrètes pour élaborer et mettre en œuvre des politiques de jeunesse fondées sur les normes du Conseil de l'Europe, facilitant ainsi l'accès des jeunes aux droits.
En 2022-25, le programme Jeunesse pour la démocratie devrait contribuer à faire évoluer les connaissances, la sensibilisation et l'accès aux ressources des bénéficiaires de son action comme suit :
Les organisations de jeunesse et les États membres ont accru leur capacité à développer une politique et un travail de jeunesse pour la participation démocratique des jeunes.
Orientations du programme pour le résultat attendu 1:
- Favoriser un environnement favorable et durable, au sein duquel les jeunes peuvent exercer leurs droits de se réunir et de constituer librement des associations, d’y adhérer et d’y contribuer activement ;
- Renforcer la participation des jeunes aux processus politiques ;
- Sensibiliser à l’importance d’étendre l’espace laissé aux organisations de jeunesse de la société civile afin qu’elles puissent se développer et prospérer ;
- Favoriser la participation des jeunes aux processus d’intelligence artificielle et de gouvernance de l’internet ;
- Aider les États membres à mettre en œuvre les principes de la Charte européenne révisée sur la participation des jeunes à la vie locale et régionale ; poursuivre la diffusion du manuel « Parole aux jeunes ! » auprès des pouvoirs publics et du secteur non gouvernemental ;
- Renforcer la capacité des organisations de jeunesse à participer, et faciliter la participation des jeunes aux processus décisionnels au niveau local, avec un recentrement sur les organisations de jeunesse qui travaillent avec des jeunes appartenant à des minorités ou des groupes vulnérables dans des zones rurales ;
- Aider les acteurs de la politique de jeunesse à comprendre l’impact de l’intelligence artificielle sur les jeunes et à influer sur celui-ci ;
- Aider les acteurs de la politique de jeunesse à comprendre l’impact des tendances émergentes, telles que la crise climatique et la détérioration de l’environnement, sur les jeunes et la démocratie, et leur fournir un soutien pour traiter cette question.
La pérennité des valeurs fondamentales du Conseil de l’Europe repose également sur la créativité, les compétences, l’engagement social et la contribution des jeunes, ainsi que sur leur confiance dans l’avenir. Les politiques de jeunesse et la pratique du travail de jeunesse doivent aider les jeunes à concrétiser pleinement leur potentiel de membres autonomes de la société, en leur permettant de faire des projets de vie et d’exercer leur citoyenneté démocratique. Une attention particulière sera portée à la participation des jeunes aux processus politiques. Cette priorité permettra aussi d’encourager la participation des jeunes handicapés et le travail de jeunesse inclusif.
Indicateurs (Cible 2025)
- Nombre d'animateurs et de multiplicateurs de jeunes formés à des sessions d'étude soutenant la participation des jeunes (700).
- Pourcentage des participants aux séances d'étude déclarant avoir amélioré leur capacité à élaborer des politiques de jeunesse (80 %)
- Nombre de jeunes et de fonctionnaires des pouvoirs publics soutenus par des cours de formation conjoints (50/50) et des séminaires sur la Charte européenne révisée sur la participation des jeunes à la vie locale et régionale (Recommandation Rec(2004)13) (320).
- Nombre d'organisations de jeunesse participant à des activités sur la gouvernance de l'internet et de
- l'intelligence artificielle (IA) et sur l'initiation à l'intelligence artificielle (60).
- Nombre de participants à des activités sur la crise climatique et sa relation avec la participation des jeunes et la démocratie (200).
Les jeunes et les organisations de jeunesse ont accru leur capacité à accéder à leurs droits et à défendre les droits de l'homme et l'éducation à la citoyenneté.
Orientations du programme pour le résultat attendu 2:
- Mettre en œuvre la feuille de route relative à la diffusion de la Recommandation CM/Rec(2016)7 du Comité des Ministres sur l’accès des jeunes aux droits et sa première révision au bout de cinq ans ;
- Mettre en œuvre des mesures de soutien à l’intention des États membres, des autorités locales et des organisations de jeunesse pour faire suite aux conclusions de la révision de la Recommandation CM/Rec(2015)3 du Comité des Ministres sur l’accès des jeunes des quartiers défavorisés aux droits sociaux (Recommandation ENTER!) ;
- Poursuivre le programme Jeunesse d’éducation aux droits de l’homme, et évaluer la mise en œuvre de la Charte du Conseil de l’Europe sur l’éducation à la citoyenneté démocratique et l’éducation aux droits de l’homme ;
- Soutenir et développer l’éducation des enfants et des jeunes à l’information, aux médias et à la maîtrise des données ;
- Améliorer la compréhension et traiter l’impact de la pandémie de covid-19 sur les jeunes et l’exercice des droits sociaux, y compris en matière de santé physique et mentale ;
- Inscrire les approches fondées sur les droits de l’homme dans les politiques, programmes et projets relatifs à la jeunesse.
L’accès des jeunes à leurs droits dépend de leur capacité à les exercer, ce qui présuppose qu’ils en aient connaissance et qu’ils soient en mesure de les faire respecter. Les États membres et les organisations de jeunesse s’attacheront à promouvoir l’accès de tous les jeunes à leurs droits au moyen de mesures visant à soutenir la mise en œuvre (au niveau local, national et européen) des Recommandations du Comité des Ministres CM/Rec(2016)7 sur l'accès des jeunes aux droits et CM/Rec(2015)3 sur l’accès des jeunes des quartiers défavorisés aux droits sociaux. Une attention particulière sera portée à la poursuite du programme Jeunesse d’éducation aux droits de l’homme, tant en ligne qu’hors ligne, à l’examen de la mise en œuvre de la Charte sur l’ECD/EDH, ainsi qu’à toute évaluation et aux développements les plus récents au sein du Conseil de l’Europe dans le domaine de l’éducation à internet et aux médias.
Indicateurs (Cible 2025)
- Nombre d'animateurs de jeunesse, de travailleurs de jeunesse et d'autres multiplicateurs participant à des sessions d'étude, des cours de formation, des séminaires et d'autres activités sur l'accès aux droits, l'éducation aux droits humains et l'éducation à la citoyenneté démocratique (1000).
- Pourcentage de participants aux sessions d'étude déclarant avoir amélioré leurs connaissances sur l'accès aux droits, l'éducation aux droits humains et l'éducation à la citoyenneté démocratique (80 %).
- Nombre de projets de jeunesse et d'initiatives politiques des municipalités et des organisations de jeunesse droits sociaux (Recommandation CM/Rec(2015)3) (50).
- Nombre de participants impliqués dans des activités locales de sensibilisation aux droits de l'homme dans les Centres européens de la jeunesse (3600).
- Nombre de traductions et d'adaptations de ressources éducatives pour l'EDH/EDC publiées par les partenaires nationaux (30).
Les animateurs de jeunesse et les jeunes ont acquis des connaissances et des compétences pour travailler à la consolidation de la paix et au dialogue interculturel afin de prévenir et de combattre la discrimination, l'exclusion et l'extrémisme violent.
Orientations du programme pour le résultat attendu 3:
Combattre toutes les formes de discrimination, de racisme et d’exclusion, y compris leur formes structurelles, en mettant l’accent sur :
- la participation des jeunes Roms et la lutte contre l’antitsiganisme ;
- l’inclusion sociale des jeunes réfugiés et leur passage de l’enfance à l’âge adulte ;
- la discrimination multiple fondée sur tout motif couvert par l’article 14 de la Convention européenne des droits de l’homme et l’intersectionnalité (y compris l’égalité de genre, l’orientation sexuelle, l’identité de genre et le handicap).
Permettre aux jeunes de promouvoir des sociétés pacifiques en leur donnant la possibilité de jouer un rôle actif dans :
- le dialogue interculturel ;
- l’instauration de la paix et la transformation des conflits ;
- la coopération avec les régions voisines et d’autres régions du monde, notamment par l’intermédiaire des programmes de mobilité des jeunes et des possibilités d’apprentissage interculturel ;
- la mobilisation des institutions, des organismes représentatifs, des groupes communautaires et de la société au sens large en faveur du dialogue ;
- le bénévolat et les actions de solidarité aux niveaux local et international ;
- la prise en compte de l’inclusivité, de l’égalité et de l’intersectionnalité ;
- le renforcement de l’inclusion et de la participation des jeunes dans les communautés rurales.
Le fait de prévenir et combattre la discrimination pour permettre la participation démocratique de tous les jeunes reste une priorité de la politique de jeunesse du Conseil de l’Europe et une préoccupation constante pour ses partenaires. Ces mesures sont nécessaires pour renforcer la cohésion sociale et le respect de la diversité. Il est également nécessaire de mettre l’accent sur le développement des compétences interculturelles et sur la détection, la prévention et la lutte contre toutes les formes de discrimination fondée sur les motifs énoncés à l’article 14 de la Convention européenne des droits de l’homme, en adoptant une approche intersectionnelle, en s’appuyant en particulier sur la mobilité des jeunes.
La vie de trop nombreux jeunes reste marquée par des situations de conflits armés et leurs conséquences. Les organisations et travailleurs de jeunesse ont un rôle important à jouer à cet égard, notamment en soutenant les jeunes dans ces situations et en promouvant l’application des normes et du savoir-faire du Conseil de l’Europe dans tous les États membres, mais aussi en favorisant le dialogue interculturel avec les régions voisines et en faisant participer les jeunes à des activités de restauration de la confiance et de transformation des conflits, dans l’esprit de la Résolution 2250 (2015) du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la jeunesse, la paix et la sécurité et du Livre blanc du Conseil de l’Europe sur le dialogue interculturel.
Indicateurs (Cible 2025)
Nombre d'animateurs socio-éducatifs bénéficiant d'un soutien dans le cadre de cours de formation, de sessions d'étude et de camps de jeunes pour la paix et le dialogue réunissant des jeunes de régions en conflit (650).
- Pourcentage de participants aux sessions d'étude déclarant avoir amélioré leurs connaissances et leurs compétences pour travailler sur la consolidation de la paix et le dialogue interculturel (80 %).
- Nombre de multiplicateurs participant aux activités de dialogue interculturel entre animateurs de jeunesse européens et arabes (400).
- Nombre de multiplicateurs et de représentants des parties prenantes dans les activités soutenant la participation des jeunes Roms (300).
- Nombre de jeunes participant à des sessions d'étude sur la lutte contre toutes les formes de discrimination avec une approche intersectionnelle (500).
- Date de disponibilité d’une publication d'une version accessible de la Recommandation CM/Rec(2019)4 sur le soutien aux jeunes réfugiés en transition vers l'âge adulte (31/12/2023)
- Date de disponibilité des conclusions et recommandations du passage en revue de la Recommandation CM/Rec(2019)4 sur le soutien aux jeunes réfugiés en transition vers l'âge adulte ( 31/12/2025).
Les organisations de jeunesse et les États membres ont accru leur capacité à renforcer, reconnaître et faire progresser les politiques et pratiques du travail de jeunesse, notamment par le biais d'un agenda européen du travail de jeunesse.
Orientations du programme pour le résultat attendu 4:
- Poursuivre la diffusion et la mise en œuvre de la recommandation CM/Rec(2017)4 du Comité des Ministres sur le travail de jeunesse, et promouvoir un agenda européen pour le travail de jeunesse ;
- Soutenir l’accès au développement de qualité et à la reconnaissance du travail de jeunesse, de l’éducation et l’apprentissage non formels, ainsi que leur diffusion dans les États membres[1] (notamment par le biais du Label de qualité du Conseil de l’Europe pour les centres de jeunesse et le Portfolio du Conseil de l’Europe sur le travail de jeunesse) ;
- Continuer de mettre l’accent sur le développement de la qualité et l’innovation (y compris la numérisation) dans les activités de renforcement des capacités du Service de la Jeunesse.
[1] Nouveauté pour 2022-2023.
Le travail de jeunesse en tant que pratique sociale contribue de manière significative à la citoyenneté active et à la participation des jeunes en ce qu’il leur offre des possibilités d’acquérir les valeurs, les attitudes, les capacités, les connaissances et l’esprit critique qui sont nécessaires à un engagement civique effectif et à une action sociale concrète dans une culture de la démocratie. À cet égard, une attention spécifique sera portée à la diffusion des normes du Conseil de l’Europe relatives à la formation des travailleurs de jeunesse et à la qualité des dispositions sur le travail de jeunesse.
Indicateurs (Cible 2025)
- Nombre de multiplicateurs touchés par les activités visant à soutenir le développement de la qualité et la reconnaissance du travail de jeunesse et de l'éducation et de l'apprentissage non formels par l'application de la Recommandation CM/Rec(2017)4 sur le travail de jeunesse et le Portfolio du Conseil de l'Europe sur le travail de jeunesse (300).
- Nombre de conseils (missions consultatives, avis) fournis par des experts du travail de jeunesse concernant la reconnaissance et la formation des travailleurs de jeunesse (30).
- Nombre d'utilisateurs de l'e-learning, de l'apprentissage mixte et des activités hybrides(1500).
- Nouveaux utilisateurs du Portfolio du travailleur de jeunesse du Conseil de l'Europe (700).
- Dare de disponibilité des lignes directrices pour la mise en œuvre de l’Agenda européen pour le travail de jeunesse (31/12/2022).
- Date de disponibilité des conclusions et recommandations du passage en revue de la Recommandation CM/Rec(2017)4 relative au travail de jeunesse (31/12/2023)
Les États membres ont accru leur capacité à développer des politiques de jeunesse promouvant les normes du Conseil de l'Europe.
Orientations du programme pour le résultat attendu 5:
- Aider les États membres à intégrer les normes du Conseil de l’Europe dans leurs stratégies, plans d’action et politiques de jeunesse au niveau national au moyen d’un ensemble diversifié de mesures d’assistance, et les encourager à le faire en étroite coopération avec des organisations et réseaux nationaux de jeunesse ;
- Faciliter le renforcement des capacités des autorités publiques pertinentes pour la mise en œuvre des politiques nationales de jeunesse, dans le respect des approches et normes du Conseil de l’Europe, en promouvant leur coopération avec divers groupes de jeunes et les ONG de jeunesse;
- Assurer la diffusion et la mise en œuvre des normes du Conseil de l’Europe, et en particulier la Stratégie du Conseil de l’Europe pour le secteur de la jeunesse à l’horizon 2030 (Résolution CM/Res(2020)2) et les Recommandations du Comité des Ministres (CM/Rec(2019)4 sur l’aide aux jeunes réfugiés en transition vers l’âge adulte, CM/Rec(2017)4 sur le travail de jeunesse, CM/Rec(2016)7 sur l’accès des jeunes aux droits et CM/Rec(2015)3 sur l’accès des jeunes des quartiers défavorisés aux droits sociaux) ;
- Aider les États membres intéressés à développer des normes de qualité nationales pour les centres de jeunesse, en s’inspirant du Label de qualité du Conseil de l’Europe pour les centres de jeunesse ;
- Promouvoir et encourager un équilibre géographique parmi les États membres participant au programme de Label de qualité du Conseil de l’Europe pour les centres de jeunesse.
Le cinquième résultat attendu concerne principalement le soutien aux États membres dans l’élaboration de leurs politiques de jeunesse. Il figure dans le programme du Comité directeur européen pour la jeunesse (CDEJ) et ne relève pas de la compétence du CMJ ; il n’est donc présenté ici qu’à titre informatif.
Indicateurs (Cible 2025)
- Nombre de mesures d'assistance sur les normes de la politique de la jeunesse du Conseil de l'Europe fournies aux États membres par le biais du renforcement des capacités et des conseils politiques (12).
- Nombre de traductions des normes du Conseil de l'Europe en matière de politique de jeunesse en vue de leur diffusion dans les États membres (24).
- Nombre d'États membres ayant bénéficié d'une assistance pour l'élaboration de normes de qualité pour les centres de jeunesse, notamment par le biais du label de qualité du Conseil de l'Europe pour les centres de jeunesse (8).
- Date de disponibilité de la recommandation du Comité des Ministres sur la participation des jeunes Roms (31/12/2022).
- Date de disponibilité de l'examen à mi-parcours de la Stratégie du Conseil de l'Europe pour le secteur jeunesse à l’horizon 2030 (31/12/2025).
Pour plus d'informations sur le programme du Conseil de l'Europe pour 2022-25, veuillez consulter le Programme et Budget.