Retour Safewards – Niveau international

Le modèle « Safewards » vise à limiter la contention et l’isolement des patients au sein des unités psychiatriques et à réduire les conflits entre les usagers/patients et le personnel (contribution n° 25). Ce modèle fournit au personnel des pratiques et concepts pour contribuer à améliorer la culture du milieu hospitalier, en accordant une attention particulière aux interactions du personnel avec les usagers et la famille/les proches et aux caractéristiques physiques des unités.

Selon un département de la santé qui applique le programme Safewards, ses objectifs sont les suivants :

  • Améliorer les relations entre le personnel et les patients ;
  • Renforcer la sécurité, réduire la coercition :
  • Consacrer moins de temps aux procédures de contention, en investir davantage dans l’engagement :
  • Diminuer les agressions et les blessures ;
  • Créer un environnement paisible et propice à l’accompagnement des personnes sur la voie du rétablissement (voir https://www.merseycare.nhs.uk/about-us/striving-for-perfect-care/no-force-first/ [consulté le 08.04.2021]).

Il ajoute :

Selon le modèle Safewards, un conflit peut survenir au sein d’une unité lorsqu’un usager est confronté à des situations qui amplifient sa détresse émotionnelle ou « points de déclenchement ». L’approche Safewards est axée sur ce que le personnel peut faire avant que l’usager n’atteigne le « point de déclenchement » en repérant les signes précurseurs potentiels et en déterminant la meilleure méthode pour en limiter les conséquences ou la méthode de contention la mieux adaptée à la situation (voir https://www.merseycare.nhs.uk/about-us/striving-for-perfect-care/no-force-first/ [consulté le 08.04.2021]).

Ce modèle nous aide à collaborer avec les usagers afin de limiter autant que possible les conflits et la contention et de faire des unités d’hospitalisation des lieux plus paisibles et thérapeutiques.

Le modèle contient 10 « interventions Safewards », à savoir :

1.       Messages de désamorçage – avant de désamorcer la situation, les patients sont invités à rédiger un message positif et utile qui est ensuite placé sur un tableau de messages/arbre de désamorçage. Les visiteurs peuvent consulter ces messages pour être rassurés et pour avoir plus d’espoir.

2.       Réunions d’aide mutuelle – pour démarrer la journée de manière collaborative, lors de réunions animées par le personnel, les patients sont invités à définir comment ils peuvent s’aider et se soutenir mutuellement durant la journée.

3.       Établir des attentes mutuelles claires – nos attentes mutuelles pendant le séjour du patient dans l’unité (patients et personnel).

4.       Méthodes d’apaisement – créer un espace et une possibilité de pause dans une ambiance sereine et faiblement stimulante. Une boîte à outils est proposée avant de passer à la médication PRN.

5.       Désescalade – recenser ensemble les techniques de désescalade et les afficher dans les espaces réservés au personnel. Le personnel bénéficie d’une formation continue régulière sur ces techniques.

6.       Explications rassurantes – à la suite d’un incident anxiogène dans une unité pour patients hospitalisés, les patients sont suivis soit en petits groupes, soit seuls afin de les rassurer et de comprendre ce qui s’est passé. L’équipe reste plus visible après l’incident afin que les patients se sentent plus en sécurité.

7.       Employer un discours positif  – lors de chaque transmission, l’équipe s’efforce de dire quelque chose de positif sur chaque patient et/ou de cerner les facteurs qui ont contribué aux comportements difficiles.

8.       Atténuation des mauvaises nouvelles – sensibiliser l’équipe, lors des transmissions et des visites, aux « mauvaises nouvelles » éventuelles qui peuvent toucher les patients. L’équipe assure ensuite un suivi en annonçant la « mauvaise nouvelle » au patient et en lui proposant son aide.

9.       Utiliser des mots « doux » – des énoncés d’une ou deux phrases sont remis au personnel sur la manière de s’adresser aux patients à l’un des trois points de déclenchement : dire non ; demander de mettre fin à un comportement et demander aux patients de faire quelque chose qu’ils ne veulent pas faire.

10.     Se connaître – chaque membre de l’équipe fournit des informations courantes à son propos, qu’il est heureux de communiquer aux patients. Les patients sont également invités à partager des informations similaires les concernant (voir https://www.merseycare.nhs.uk/about-us/striving-for-perfect-care/no-force-first/ [consulté le 08.04.2021]).

Les facteurs qui ont facilité la mise en œuvre de cette pratique comprennent le soutien de la direction et des responsables locaux, ainsi que des personnes ayant une expérience vécue des troubles de santé mentale ou des handicaps psychosociaux, qui sont les mieux placées pour promouvoir sa mise en œuvre (contribution n° 25). Les obstacles comprennent le manque de soutien de la part des responsables et autorités locales, l’insuffisance des ressources, la nécessité de traduire la documentation Safewards dans les langues locales, le soutien des responsables dans le secteur de la santé mentale (des directeurs aux chefs de service), les difficultés à adapter les interventions Safewards à un contexte particulier et à appliquer ces pratiques dans les établissements de soins pour personnes âgées (contribution n° 25).

Len Bowers et al. ont entrepris une étude randomisée contrôlée par grappes de cette pratique dans 31 unités sélectionnées de manière aléatoire au sein de 15 hôpitaux choisis au hasard au Royaume-Uni, et ont constaté que des interventions simples visant à améliorer les relations du personnel avec les patients permettent de réduire la fréquence des conflits et de la coercition (Bowers et al., 2015). L’étude montre également que l’initiative présente des avantages financiers, car elle récupère les ressources consacrées aux conflits et à la coercition (Bowers, n.d.).

Pour de plus amples informations, le site internet de Safewards donne des conseils sur la mise en œuvre, présente des éléments probants et propose des documents traduits d’anglais en espagnol, allemand, danois, polonais, finnois et tchèque (voir www.safewards.net [consulté le 8.04.2021]).     

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