Une fois encore, ce recueil n’entend pas être exhaustif. Il s’agit d’une première étape pour mettre en évidence les bonnes pratiques en vigueur dans les États membres du CdE, notamment celles qui sont encouragées par les organisations de la société civile. Dans la mesure du possible, la collecte sera itérative et pourra être affinée et élargie au fil du temps.

L’expression « bonnes pratiques » telle qu’elle est employée au sens large dans ce recueil, présente des avantages et des inconvénients. Le risque est que, dans cette définition générale, soient incluses des pratiques qui, en définitive, ne protègent et ne promeuvent pas les droits humains. Il se peut également que des programmes qui limitent modérément la coercition (par exemple, en cas de faible diminution des taux d’isolement d’une unité) donnent à penser à tort que des mesures suffisantes sont prises de manière générale. Pour une analyse détaillée des services de santé mentale communautaires qui emploient des critères fondés sur les droits et évaluent le respect des règles, voir le rapport de l'OMS intitulé Guide de l’OMS sur les services de santé mentale communautaires (Organisation mondiale de la santé, 2021).

Le vaste champ d’application de ce rapport présente toutefois également des avantages ; il permet aux délégués et aux parties prenantes de la société civile de soumettre un grand nombre de pratiques qui, à leurs yeux, contribuent à promouvoir les droits et à instaurer un soutien et des soins non coercitifs. Les décideurs et autres responsables disposent ainsi d’un plus grand nombre de solutions adaptées à leur contexte, et ces pratiques peuvent être analysées de plus près en fonction de critères fondés sur les droits et autres. Cette approche élargie permet également de prendre en considération des pratiques innovantes qui n’ont pas fait l’objet de recherches formelles spécialisées - c’est un aspect particulièrement important pour les pratiques appliquées à petite échelle et élaborées et conduites par des groupes d'usagers des services de santé mentale et des organisations de personnes handicapées, qui pourraient être exclues d’une étude méthodique comprenant des critères de sélection stricts.