Retour Les régions, moteurs du changement en matière de protection de l’environnement 

Les régions, moteurs du changement en matière de protection de l’environnement 

Les régions en Europe sont de plus en plus nombreuses à mettre en place des « stratégies régionales pour l’environnement », a montré un débat sur ce thème organisé mercredi 22 mars par la Chambre des régions du Congrès. Si certaines actions s’inscrivent dans des plans nationaux ou européens, d’autres partent d’initiatives de terrain, locales et régionales. Dans les deux cas, elles recueillent le soutien d’une large partie de la population, et notamment de la jeunesse, comme l’ont expliqué plusieurs délégués jeunes, en appelant les élus régionaux à aller encore plus loin.

La capitale de la Géorgie, Tbilissi, développe depuis 2015 une stratégie municipale de « verdissement » de la ville et de sa région, comportant de nombreux projets pilotes axés notamment sur la protection de l’eau, la lutte contre la pollution atmosphérique ou l’évolution des techniques utilisées dans les constructions de bâtiments et de travaux publics. Le co-rapporteur du Congrès, Levan Zhorzholiani (Géorgie, SOC/V/PD), sur la lecture verte de la Charte européenne de l’autonomie locale en a détaillé plusieurs aspects, dont la création d’espaces verts ou l’électrification des transports publics, en soulignant que ces initiatives seront prochainement reprises dans l’ensemble du pays.

En France, la région Grand Est est à la pointe de la protection des eaux, d’autant plus qu’elle constitue, au carrefour de plusieurs grands fleuves, le « château d’eau de l’Europe », selon Pascale Gaillot, conseillère et présidente de la commission Environnement du Grand Est.  Combinant plans et règlements nationaux et régionaux, dont le « Schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires » (SRADDET), la région œuvre aussi au profit de la biodiversité et du climat, notamment en réduisant fortement ses consommations énergétiques. Il faut « aménager pour ménager l’environnement » estime Mme Gaillot, pour qui « l’échelon régional peut devenir le moteur du changement et de la transition énergétique ».

Ville de 30 000 habitants située non loin de la frontière allemande, Winterswijk, aux Pays-Bas, a été primée en 2021 pour ses actions au profit du développement durable, menées notamment dans le cadre de réseaux transfrontaliers ou paneuropéens. Ces réseaux facilitent les échanges d’expériences, ainsi que la recherche de solutions communes aux problèmes frontaliers. Ainsi, a expliqué le maire de Winteswijk, Joris Bengevoord, par ailleurs trésorier de l’association des régions frontalières européennes (ARFE), « nous avons installé un champ de panneaux solaires près de la frontière… mais il a fallu installer des kilomètres de câbles pour le relier aux autres installations néerlandaises, alors qu’il aurait été beaucoup plus simple de le brancher sur le réseau allemand plus proche mais non compatible avec le nôtre ».

Pour le délégué jeune hongrois Richard Levante Bakkay, la protection de l’environnement passe  par une meilleure éducation des jeunes, incluant par exemple l’enseignement de la durabilité environnementale.  Il importe de même d’impliquer plus fortement les jeunes et les ONG dans les actions de défense de l’environnement. « Les jeunes sont très motivés sur ces sujets, mais pas assez aidés, et trop peu représentés et consultés face aux mesures à prendre », a-t-il estimé, rappelant que « les jeunes veulent agir, mais avec les autres générations ».

             Les guerres sont aussi des écocides catastrophiques pour l’environnement

Intervenant à l’issue de ces présentations, Sergii Chernov (Ukraine, GILD) a rappelé que la guerre qui ravage son pays est aussi une catastrophe environnementale, et a déjà rendu inutilisable une grande partie de son territoire. Iuliia Vusenko (Ukraine, PPE/CCE) a dénoncé un « écocide » commis par la Russie à l’encontre de l’environnement en Ukraine,  laquelle  réclamera des milliards de dollars de réparations une fois le conflit terminé. Aida Jalilzade (Azerbaïdjan, CRE) a ajouté que le Karabakh est lui aussi victime de « l’écoterrorisme » commis par l’Arménie, qui se traduit par une pollution des sols par les mines, une pollution des eaux et la destruction de terres fertiles.

Plusieurs délégués jeunes se sont ensuite succédé pour demander aux élus régionaux « plus d’actions au profit de l’environnement », tout en souhaitant y être plus étroitement associés. Toutefois, a rappelé Heiner Klemp (Allemagne,SOC/V/DP), il convient de bien pondérer les mesures environnementales en tenant compte de leurs avantages mais aussi de leurs risques : les éoliennes peuvent nuire aux oiseaux et à la biodiversité, et les champs solaires peuvent détruire des terres fertiles. Les régions sont, selon lui, à même de veiller au maintien de ces équilibres. Enfin, Reinhart Rohr (Autriche, SOC/V/DP) a présenté la « charte de l’eau » promulguée dans sa région, la Carinthie, destinée à garantir à toute la population un approvisionnement en eau de qualité et au meilleur prix.

  

  Allocution de Levan ZHORZHOLIANI (uniquement en anglais)

 Allocution de Pascale GAILLOT

 Allocution de Joris BENGEVOORD (uniquement en anglais)

 Allocution de Richárd Levente BAKKAY (uniquement en anglais)

 Vidéo des débats

 Interview Mediabox avec Levan ZHORZHOLIANI

 Interview Mediabox avec Zeynep GÜNER et Remigiusz SEPIAL

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44e Session

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44e Session Strasbourg, France 29 mars 2023
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