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Le Congrès soutient les forces démocratiques et la société civile du Belarus

Le Congrès s’est joint à l’initiative du Conseil de l’Europe qui a déjà mis en place un groupe de contact avec les forces démocratiques et la société civile du Belarus. Invitée pour la session plénière du 27 mars, la représentante de l’opposition démocratique bélarusse Sviatlana Tsikhanouskaya a appelé à la solidarité des pouvoirs locaux et régionaux en Europe qui sont un instrument solide dans le combat pour un Bélarus démocratique.

Face à la répression et au musellement de l’opposition dans le pays, suite au soulèvement déclenché par la réélection contestée en août 2020 du dictateur Alexandre Loukachenka, une myriade de structures se sont mises en place hors des frontières du pays pour lutter contre le régime autoritaire en place. Des réseaux puissants de militants exilés à Vilnius, Kyiv, Varsovie ou ailleurs en Europe lancent depuis plus de trois ans des appels à la communauté internationale pour œuvrer ensemble dans le but de construire un Bélarus démocratique, débarrassée de la coupe du régime russe et de la dictature de Loukachenka.

Accueillie lors de la session plénière du Congrès, le 27 mars, Sviatlana Tsikhanouskaya, représentante des forces démocratiques du Bélarus, a brossé un tableau tragique de la répression que le régime exerce sur ses opposants depuis son enfance : « On nous a élevés dans la stratégie de ne jamais sortir du lot, dans la soumission. Or, depuis le soulèvement en 2020, le peuple bélarussien s’est réveillé. Nous avons formé un gouvernement auto-organisé avec des individus responsables et courageux que le KGB n’a pas réussi à dissuader malgré la violence et l’emprisonnement. Un système de financement participatif nous permet de tenir bon, notamment à l’étranger où des groupes de la diaspora plaident au quotidien la cause de notre peuple auprès des ambassades de différents pays. Nous avons déjà rédigé un ensemble de réformes et une nouvelle Constitution pour changer notre pays dès qu’une fenêtre d’opportunité se présente. Notre objectif est de construire un régime démocratique, un vrai Etat de droit, membre de la famille européenne, mais nous ne pourrons pas opérer ce changement tant que nous avons des soldats russes sur notre territoire et un dictateur au pouvoir.»

En effet l’ambition de rejoindre l’Union Européenne fait partie de l’agenda de l’opposition du Bélarus, qui dit exprimer les vœux de la jeune génération du pays. Les forces démocratiques du Bélarus considèrent le Conseil de l’Europe comme l’institution accompagnant les pays dans leur transformation démocratique d’où l’importance particulière qu’elle accorde à la coopération avec ses organes, notamment le Congrès.

Dans son allocution, Sviatlana Tsikhanouskaya a demandé un soutien pratique aux membres du Congrès qui pourraient aider les forces démocratiques du Bélarus à préparer la réforme de l’auto-gouvernance et de l’autonomie locale.

La représentante de l’opposition démocratique du Bélarus a également proposé au Congrès de lancer un programme de soutien aux enfants des prisonniers politiques et des vétérans qui ont combattu côte à côte avec les Ukrainiens depuis 2014, mais aussi de proposer des bourses aux jeunes pour leur permettre d’étudier et observer le fonctionnement démocratique des pouvoirs locaux et régionaux en Europe. Elle est enfin revenue sur la nécessité de promouvoir une large coalition de pays qui pourraient plaider l’intégration européenne du Bélarus auprès des institutions européennes.

Le débat qui a suivi l’allocution de Sviatlana Tsikhanouskaya a démontré l’engagement des membres du Congrès, de Géorgie au Royaume-Uni, à s’investir dans une aide concrète à la diaspora démocratique et la société civile bélarussienne. « Votre pays n’est pas oublié ! », a affirmé Gunther Bergmann (PPE/CCE), un exemple à l’appui, puisque le 25 mars sa région Rhénanie Nord Westphalie a voté un programme prévoyant d’aider les Bélarussiens qui ont fui en Allemagne. Racontant l’histoire d’un citoyen français d’origine du Bélarus, sociologue à l’Université de Strasbourg, que le régime de Loukachenka a condamné à la prison pour avoir fait une thèse qui dénonce sa dictature, Véronique BERTHOLLE, adjointe à la maire de Strasbourg (SOC/V/DP) a exprimé le soutien indéfectible de la mairie de Strasbourg à la diaspora du Bélarus.  

En conclusion de la séance plénière, Mme Tsikhanouskaya a remercié le Congrès partageant son sentiment de se retrouver parmi des amis qui l’encourage à continuer sa mission démocratique.

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46e session Strasbourg, France 4 avril 2024
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