Le développement des technologies des médias sociaux s’accompagne d’un phénomène nouveau : la pollution de l’information à l’échelle mondiale. Les conséquences directes et indirectes qui y sont liées sont difficiles à quantifier, mais les répercussions à long terme des campagnes de désinformation sont extrêmement préoccupantes.

Le rapport intitulé « Désordres de l’information : vers un cadre interdisciplinaire pour la recherche et l’élaboration de politiques » a pour but d’étudier de manière détaillée les désordres de l’information et les défis qui y sont liés ainsi que de définir des propositions pour remédier à la « pollution de l’information ».

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Le rapport - évaluation des enjeux
Réflexion sur la terminologie

Les auteurs du rapport se sont délibérément abstenus d’utiliser l’expression « fausses informations », car elle échoue à rendre compte efficacement de la complexité du phénomène de pollution de l’information qui revêt en outre un caractère de plus en plus politique.

Le rapport introduit donc un nouveau cadre conceptuel pour examiner le chaos informationnel et en identifie trois formes différentes: la fausse information, la désinformation et l’information malveillante qui se différencient par les torts causés et le caractère mensonger : 

La fausse information correspond à la diffusion d’une information fausse, sans intention de nuire. 

La désinformation correspond à la diffusion délibérée d’une information fausse dans l’intention de nuire. 

L’information malveillante correspond à la diffusion d’une information vraie dans l’intention de nuire, généralement en divulguant une information censée rester confidentielle. 

Compréhension du mécanisme

Pour mieux comprendre les désordres de l’information, les auteurs du rapport examinent trois éléments

De même, le phénomène se déroule en trois phases :                                                                                                                                                     

  1. Les agents : quels acteurs ont créé, produit et diffusé le message, quelles étaient leurs motivations ? 

  2. Le message : de quel type de message s’agit-il ? Quelle est sa forme ? Quelles sont ses caractéristiques ? 

  3. L’interprète : comment la personne qui a reçu le message l’a-t-elle interprété ? Le cas échéant, quelles mesures a-t- elle prises ? 

  1. La création : le message est créé. 
     

  2. La production : le message est transformé en produit médiatique. 
     

  3. La diffusion : le message est diffusé ou rendu public. 

Ce découpage du processus aide à en comprendre les nuances. Une vision claire de ses mécanismes et de toutes ses composantes permet de comprendre qui sont les acteurs impliqués et quelles sont leurs motivations. Il permet aussi d’évaluer l’ampleur du problème et les moyens de le traiter. 

Révélation des causes
Identification de solutions
Planification des étapes à venir

Conscient de la forte corrélation existant entre les désordres de l’information, la qualité du journalisme, la culture numérique et des médias des utilisateurs d’internet en général, le Conseil de l’Europe a chargé le Comité directeur sur les médias et la société de l'information (CDMSI) de mener des recherches plus approfondies et de définir des normes dans les domaines concernés.

Le Conseil de l’Europe continuera de traiter ce phénomène de manière globale.
Deux groupes d’experts, à savoir

examineront de façon plus détaillée ce que pourraient faire les États membres pour promouvoir un environnement favorable à des médias indépendants, diversifiés et pluralistes capables d’obtenir la confiance et même la participation active de la société. 

« Toute personne a droit à la liberté d’expression »

Art. 10 de la Convention européenne des droits de l’homme

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