Plus de 400 participants conviés à cette conférence organisée à Strasbourg les 13 et 14 octobre ont examiné les défis majeurs de notre temps en ce qui concerne la liberté d’expression.

Les débats ont été riches et intenses et les controverses réelles mais constructives sur des questions essentielles concernant les moyens effectifs pour créer et préserver un environnement libre et sûr pour la liberté d’expression. Les participants se sont demandés si l’Europe ne glissait pas vers la criminalisation de la liberté d’expression en réponse aux discours de haine. Ils se sont interrogés aussi sur les moyens de lutter contre le terrorisme tout en respectant cette liberté sur internet et sur les incidences qu’a pour elle la surveillance de masse.

Ces thèmes très sensibles appellent de nouvelles considérations pour les modalités d’exercice de la liberté d’expression tel que la garantie l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme.

Au-delà des particularités des notions et des outils de la tradition juridique dans chacun des pays membres, un des enjeux est comment faire fonctionner au mieux le système de la Convention européenne des droits de l’homme face à ces défis. La rapidité sidérante avec laquelle évoluent aujourd’hui les technologies potentiellement vectrices de la liberté d’expression renforce ces enjeux.

Les participants, nombreux et de profils divers ont pu échanger au cours de six sessions sur :

  • Débat public libre et pluraliste, condition essentielle de la démocratie : comment créer l’environnement favorable ?
  • Liberté de « heurter, choquer ou inquiéter » : où en sommes-nous ?
  • La lutte contre le terrorisme : sommes-nous tous des suspects potentiels ?
  • Protéger la liberté d’expression en ligne : quel rôle pour les intermédiaires ?
  • Décrypter les enjeux et évaluer les conséquences de la surveillance de masse sur la liberté d’expression
  • Renforcer notre engagement pour la liberté d’expression dans tous les contextes : quelles politiques, quelles actions, quels outils

La qualité des intervenants – orateurs clés, panelistes autant que les participants dans la salle – a permis un dialogue ouvert et sans complaisance soutenu bien plus qu’illustré par les dessins du caricaturiste de presse Nicolas Vadot.

Parmi eux, outre le Secrétaire Général du Conseil de l’Europe Thorbjorn Jagland, on peut citer l’avocat de Charlie Hebdo Richard Malka, le Commissaire aux droits de l’homme Nils Muižnieks, la représentante de l’OSCE pour la liberté des médias Dunja Mijatović, le président de la Cour constitutionnelle turque Zühtü Arslan, le commissaire fédéral allemand aux droits de l’homme Christoph Strässer, l’ancienne vice-présidente de la Cour européenne des droits de l’homme Françoise Tulkens et bien d’autres.

Les discussions seront reprises dans un rapport publié dans les prochaines semaines et elles nourriront les futurs travaux du Conseil de l’Europe sur le droit à la liberté d’expression et les multiples ramifications de son exercice et de sa protection.

Enregistrement vidéo

13 octobre

14 octobre

“L'interprétation facilite la communication mais ne constitue en aucun cas un enregistrement authentifié des débats. Seul le discours original de l'intervention fait foi. Aucune responsabilité ne peut être assumé par l'interprète dans l'exercice de sa fonction .”