Le modèle des Cités Interculturelles n’est pas universel et rigide prescrivant une suite prédéterminée d’événements et de procédures. La présente formation ne contient que des recommandations d’actions et des suggestions quant à la manière, au moment et à l’ordre optimaux de leur mise en œuvre. Cependant, toute ville qui s’engage sur la voie des Cités Interculturelles est censée être déjà confiante et pouvoir faire preuve de créativité et d’indépendance pour adapter les actions et concepts généraux décrits ici au contexte local. Aucune ville ne part de zéro ; chacune intègre le Programme à un stade différent de son développement et suit sa propre trajectoire, qui est unique. Cette formation n’est donc pas à considérer comme un mode d’emploi, mais plutôt comme un « menu » et une boîte à outils.

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10. Quels éléments constituent une part importante de la vision interculturelle de la ville ?

  • Le soutien de la part du ou de la maire et d’ONG locales.
  • La collaboration et la reconnaissance de la diversité.
  • (1)Le leadership et l’engagement politiques et la sensibilisation du public aux avantages que présente la diversité.

Le premier élément de la vision interculturelle pour la ville est la volonté/l’engagement politique. En effet, une Cite Interculturelle ne peut émerger sans un leadership qui valorise explicitement la diversité tout en soutenant les valeurs et les principes constitutionnels de la société dans son ensemble. Il faut faire preuve de courage politique pour mettre les électeurs face à leurs craintes et à leurs préjugés, pour faire en sorte que ces questions soient abordées dans le cadre du débat public et pour investor l’argent des contribuables dans des initiatives et des services favorisant l’intégration interculturelle. La communication et le débat public sont des éléments essentiels des stratégies locales en faveur de la diversité. Il est important de reconnaitre publiquement que la diversité constitue un atout et d’aborder les mythes et préjugés infondés relatifs aux minorités afin de garantir la viabilité des politiques d’intégration et d’encourager la confiance et la cohésion sociales. Pour que celles-ci puissent être réalisées concrètement, il faut également que les dirigeant-e-s politiques qui se sont engagés en faveur de l’intégration interculturelle et l’inclusion mobilisent un large reseau d’organisations, d’acteurs des médias et des réseaux sociaux et de citoyen-ne-s individuel-le-s prêt-e-s à relayer ce discours auprès du grand public.

11. Quel élément est important pour le succès des villes interculturelles ?

  • (1)La participation d’un grand nombre de personnes et de groupes d’intérêt.
  • Le fait de travailler principalement avec des groupes vulnérables.
  • L’existence dans la ville d’un petit groupe de travail spécifiquement destiné à mettre en œuvre les politiques interculturelles.

L’expérience montre que les programmes ICC les plus efficaces reposent sur la participation d’un grand nombre de personnes et de groupes d’intérêt. Créer l’assise d’un réseau aussi large n’est pas facile ; il y a toujours des périodes où une opposition se fait jour et où l’on a l’impression que les choses n’avancent pas. La compréhension, le soutien et l’engagement actif d’un vaste éventail de parties prenantes sont des conditions préalables indispensables si l’on veut commencer à créer des synergies, entamer une nouvelle réflexion et parvenir à mettre en place les innovations qui font toute l’efficacité de ce processus.

12. Lequel des éléments suivants est-il important d’inclure dans la cartographie des enjeux interculturels ?

  • Travailler avec des partenaires et des groupes bien connus.
  • Disposer de suffisamment de supports sur lesquels s’appuyer pour réaliser la cartographie, sous la forme de rapports et de notes.
  • (1)Avoir une compréhension concrète de la situation par les personnes à la tête du processus.

Il est très important, dans ce travail de repérage, que les personnes à la tête du processus se plongent dans la vraie vie et dans les activités des organisations qui traitent des questions interculturelles, ou qui travaillent auprès de publics divers. Il est tout simplement impossible de comprendre les dynamiques interculturelles, les récits et histoires, les acteurs et les relations qui se créent en étant assis(e) derrière un bureau, en lisant des rapports ou en participant à des réunions : les dirigeant-e-s et coordinateur-rice-s interculturel-le-s doivent se rendre sur le terrain (marchés, places, manifestions) et découvrir de première main le fonctionnement des organisations. Ils doivent savoir écouter, observer et prendre le pouls de la communauté.

13. Parmi les principes ci-après, lesquels peuvent être utilisés pour favoriser une large participation ?

  • Rechercher des représentant-e-s des groupes minoritaires, appliquer un processus rigide pour diffuser les résultats, organiser les consultations dans un seul lieu clairement déterminé.
  • Supposer que tout le monde souhaite participer, communiquer par les voies habituelles, ne présenter que les résultats de la consultation.
  • (1)Reconnaître le scepticisme des communautés, faire preuve de sensibilité interculturelle et énoncer clairement le but du processus.

La consultation et la participation des habitant-e-s à l’élaboration, à la mise en œuvre et à l’évaluation de la stratégie interculturelle de leur ville ne sont pas seulement importantes en elles-mêmes ; elles sont essentielles au succès de la stratégie dans la mesure où elles permettent aux habitant-e-s de se l’approprier. L’objectif de l’interculturalisme ne peut véritablement être atteint que si l’ensemble des principales institutions, associations et communautés de la ville participent activement aux différentes étapes de la stratégie. La stratégie de mobilisation doit être très diversifiée pour toucher le plus large éventail de publics possible, de manière à ce qu’en cas de changement de gouvernement, la nouvelle équipe au pouvoir ne puisse modifier la politique au vu du grand nombre de personnes et d’organisations impliquées. Les entreprises devraient également être des hérauts de l’interculturalité, et il peut être utile de faire appel à un blogueur connu pour amener un grand nombre de personnes à s’intéresser aux questions interculturelles.

14. Quels éléments figurent parmi les compétences interculturelles ?

  • Uniquement la connaissance de différentes cultures.
  • Uniquement la reconnaissance par les responsables publics des différences entre les groupes.
  • (1)Des connaissances sur l’interculturalisme et des compétences non techniques liées par exemple à la diversité.

La capacité de se comprendre les un-e-s les autres par-delà tous les types de barrières culturelles est une condition indispensable au bon fonctionnement de nos sociétés démocratiques plurielles. Les « compétences interculturelles » renvoient à l’ensemble des connaissances et aptitudes nécessaires pour que les gens et les organisations puissent agir de manière interculturelle. Les formations et outils de développement des compétences interculturelles visent à modifier les attitudes des gens en les encourageant à remettre en question les postulats de base de leurs cultures respectives. L’objectif est de les amener à déconstruire leur identité culturelle de façon critique au contact d’autres cultures. Il est largement admis, et depuis plusieurs dizaines d’années, que les compétences interculturelles sont indispensables à la coexistence pacifique, en particulier dans un monde ou règne la diversité. Les compétences interculturelles sont des outils permettant de s’attaquer aux causes profondes de certains des phénomènes les plus délétères qui gangrènent nos sociétés contemporaines – discriminations, racisme, discours de haine, etc. –, à travers lesquels se manifestent des incompréhensions d’ordre culturel, socioculturel, ethnique ou autre.

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