La notion d’égalité de genre25 est souvent utilisée pour désigner l’égalité entre
les femmes et les hommes.

Elle décrit une situation dans laquelle femmes et hommes jouissent de l’égalité des droits et des chances, où le comportement, les aspirations, les souhaits et les besoins des femmes et des hommes sont également valorisés et favorisés. Elle implique également d’assurer leur égalité dans l’accès aux ressources et dans la distribution des ressources.

Cependant, l’égalité de genre peut aussi se référer à des notions plus larges d’égalité en relation à l’identité de genre (les attentes et normes sociales associées à ce qui est masculin et féminin) et à l’orientation sexuelle.

Le Conseil de l’Europe a adopté un certain nombre de normes relatives à l’égalité de genre, dans un large éventail de domaines, notamment la violence à l’égard des femmes, la participation équilibrée à la prise de décision politique et publique, l’approche intégrée de l’égalité dans les médias, l’éducation, la santé ou le sport.26 En vertu de ces normes, l’égalité de genre fait généralement référence à l’égalité entre les femmes et les hommes. Les questions relatives à l’identité de genre et à l’orientation sexuelle sont traitées séparément par le Conseil de l’Europe.27
 

Pour le Conseil de l’Europe, on entend par égalité entre les femmes et les hommes :

l’égale visibilité, autonomie, responsabilité et participation des deux sexes à/dans toutes les sphères de la vie publique et privée. Le concept d’égalité entre les femmes et les hommes, hors de toute référence aux différences liées au sexe, s’oppose simplement au concept d’inégalité entre les sexes, c’est-à dire aux disparités des conditions de vie des femmes et des hommes. Il soutient le principe d’une pleine participation des femmes et des hommes à la vie en société. Le principe d’égalité des sexes commande d’accepter et de valoriser également les différences inhérentes aux femmes et aux hommes, avec les différents rôles qu’ils et elles jouent en société. Il intègre le droit à la différence. Ceci implique de prendre en compte les différences parmi les femmes et les hommes, relatives à leurs classes sociales, leurs opinions politiques, leurs religions, ethnies, races ou orientations sexuelles. L’égalité entre les femmes et les hommes implique de considérer de quelle façon il est possible d’aller plus loin afin de changer les structures de la société qui contribuent à maintenir des relations de pouvoir inégales entre les femmes et les hommes et d’atteindre un meilleur équilibre entre les diverses valeurs et priorités aussi bien féminines que masculines. 28

La Stratégie du Conseil de l’Europe pour l’égalité entre les femmes et les hommes présente les buts et priorités de l’Organisation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes pour la période 2018-2023. Elle est axée sur six domaines prioritaires :

  • 1) prévenir et combattre les stéréotypes de genre et le sexisme ;
  • 2) prévenir et combattre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique ;
  • 3) garantir aux femmes l’égalité d’accès à la justice ;
  • 4) assurer une participation équilibrée des femmes et des hommes à la prise de décision politique et publique ;
  • 5) protéger les droits des femmes et des filles migrantes, réfugiées et demandeuses d’asile ;
  • 6) intégrer les questions d’égalité entre les femmes et les hommes dans toutes les politiques et mesures.

Bien que des progrès significatifs aient été réalisés au niveau international pour garantir l’égalité de genre, de nombreuses femmes sont encore confrontées à la discrimination et à la violence. Globalement, les femmes sur le marché du travail gagnent encore 24 % de moins que les hommes en moyenne29 et, dans les États membres du Conseil de l’Europe, les femmes ne représentent qu’environ 25 % des parlementaires et 13 % des maires30. Or, l’un des objectifs de développement durable de l’ONU (Objectif 5) est de « Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles »31. L’Union européenne (UE) et l’Organisation des Nations Unies (ONU) se sont engagées dans une nouvelle initiative mondiale pluriannuelle visant à éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles : l’initiative Spotlight.32
 

Cependant, les personnes LGBT+ sont également victimes de discrimination et de violence systémiques. Dans de nombreux pays, elles ne peuvent pas légalement contracter une union civile ou se marier ; et, dans certains pays, elles peuvent être condamnées à mort simplement en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Vous trouverez plus d’informations sur la violence basée sur le genre affectant les personnes LGBT+  dans la section consacrée aux personnes LGBT+.

Quantité de modèles et de théories ont été avancés pour tenter de saisir comment les hommes étaient parvenus à se placer en position dominante dans la hiérarchie sociale. L’idée de « patriarcat » est souvent reprise en guise de raccourci pour expliquer la domination masculine ; elle a aussi été le sujet de théories plus détaillées.

D’une manière générale, le patriarcat décrit comment les rôles et les possibilités associés au genre ont eu tendance à subordonner les femmes aux hommes. Le patriarcat implique l’acceptation d’idées fondamentales sur la nature et la valeur des femmes, leur potentiel et leurs rôles – dont les normes hétérosexuelles de femme et de mère.

Ces idées tendent à avoir pour fondement un raisonnement biologique : les femmes sont « naturellement » faites pour prendre soin des autres, par exemple. Certaines théories sur le patriarcat affirment que l’origine en est la répartition du travail en vigueur dans les sociétés industrielles capitalistes.

Autrement dit, la prédominance des hommes dans le monde du travail, la sphère publique, et celle des femmes à la maison, la sphère privée, a largement influencé la pérennité des rôles de genre traditionnels. Mais il faut reconnaître que toute la vérité n’est pas là : il faut en effet prendre en compte également la place des femmes en tant que main-d’oeuvre dans les sociétés industrielles, de même que les nombreux changements intervenus au niveau des rôles de genre dans les sociétés où les industries lourdes ont été remplacées par les secteurs des services et de l’information.

Une contribution importante de la théorie féministe et du mouvement des femmes a été de faire entrer la sphère privée dans le discours politique et économique. Cela a conduit à une prise de conscience accrue de la contribution invisible des femmes à l’économie et au bien-être général, et à l’adoption de politiques prônant la répartition équitable du travail domestique non rémunéré entre les femmes et les hommes comme une étape essentielle vers l’égalité de genre dans la sphère publique et dans le domaine de l’emploi salarié.

Les sociétés hétéronormatives imposent une manière très spécifique de comprendre le rôle des hommes et des femmes. Comme le dit Mary Holmes : « Les règles sociales sur le genre et la sexualité conformes à la norme exigent que vous sachiez clairement qui sont les garçons et qui sont les filles, afin que garçons et filles puissent grandir, tomber amoureux l’un de l’autre, et avoir plus de petits garçons et de petites filles. »33 De telles hypothèses et normes conduisent à une discrimination directe ou indirecte des personnes LGBT+ dans la sphère publique, limitant leur accès – voire leur refusant l’accès à différents services.
 

 

 Plus d'informations sur la violence fondée sur le genre affectant les personnes LGBT+


25 Plus de renseignements sur les actions du Conseil de l'Europe sur l'Egalité de genre.

26 Plus de renseignements sur les normes et mécanismes du Conseil de l'Europe sur l'Egalité de genre.

27 Plus de renseignements sur l'Unité d'Orientation Sexuelle et Identité de Genre.

28 Conseil de l’Europe, Glossaire sur l’égalité entre les femmes et les hommes, 2016. Pour la définition complète, voir le glossaire.

29 Source: Egalité des genres : pourquoi est-ce important ? Objectif 5 : Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles.

30 Participation équilibrée des femmes et des hommes à la prise de décision, Rapport analytique – Données 2016, Conseil de l’Europe, 2017

31 En savoir plus sur l'Objectif 5 : Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles. Objectifs de développement durable.

32 Mary Holmes, What is Gender? Sociological Approaches, SAGE Publications, 2007, p. 21.

33 En savoir plus l’Initiative Spotlight pour éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles

34. Plus d'information sur le travail du Conseil de l'Europe sur l'Approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes

Approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes

Le concept d’intégration d’une perspective de genre (ou, approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes) est né de la nécessité d’adopter une nouvelle approche en matière d’élaboration des politiques, qui tienne compte des préoccupations et des besoins des femmes et des hommes. Cette approche préconise l’intégration d’une perspective d’égalité entre les femmes et les hommes dans les politiques, programmes et projets, à tous les niveaux. Les hommes et les femmes ont des conditions de vie et des besoins différents et n’ont pas le même accès au pouvoir, aux ressources, à la justice et aux institutions de défense des droits humains. La situation des femmes et des hommes diffère également selon le pays, la région, l’âge, l’origine ethnique ou sociale et d’autres facteurs. L’objectif de l’approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes est de tenir compte de ces différences lors de la conception, de la mise en œuvre et de l’évaluation des politiques, programmes et projets, afin que les femmes et les hommes en tirent les mêmes bénéfices et que les inégalités ne s’accroissent pas, mais, au contraire, que l’égalité de genre s’en trouve renforcée. L’idée est de remédier aux inégalités entre les femmes et les hommes, même lorsqu’elles sont cachées ; il s’agit d’un outil pour atteindre l’égalité de genre.

L’approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes est l’un des objectifs de la Stratégie du Conseil de l’Europe en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. Différents services de l’Organisation ont travaillé activement à la mise en œuvre de cette stratégie, notamment dans les domaines du sport, des médias, de l’audiovisuel, de la santé et autres. Cette approche est également un objectif de l’Union européenne, comme le prévoit l’article 8 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne.34

L’approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes ne se substitue pas à des politiques spécifiques visant à corriger les inégalités entre les femmes et les hommes. Elle devrait aller de pair avec des politiques spécifiques pour la promotion de la femme, y compris des actions positives visant à atteindre l’égalité de genre.
C’est véritablement un outil de transformation pour atteindre cet objectif.

 L’approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes au Conseil de l'Europe