Toute action exige d’être planifiée.

La planification doit se faire en collaboration avec les membres de votre groupe/organisation, afin de vous assurer de vous concentrer sur ce que votre groupe attend, ce qu’il est capable de faire et les meilleurs moyens d’y parvenir.

Cette section propose une façon simple de structurer un plan et d’organiser le travail avec un groupe afin de l’aider à atteindre efficacement ses objectifs.

L’arbre des problèmes

L'arbre des problèmesVous pouvez utiliser l’exemple de cet arbre des problèmes51 pour étudier les réalités de la violence fondée sur le genre dans votre communauté ou organisation et élaborer des stratégies pour vos campagnes, actions ou activités éducatives. Vous pouvez également utiliser l’arbre des problèmes comme outil éducatif pour travailler avec les jeunes afin de permettre une meilleure compréhension de la violence fondée sur le genre :
  • Expliquez que pour comprendre la violence fondée sur le genre et y répondre, nous devons la considérer comme un problème qui présente de multiples liens avec la socialisation et les relations de pouvoir dans la société. Il peut donc être utile d’examiner les causes sous-jacentes de la violence fondée sur le genre. 
  • Présentez aux participants « l’arbre de la violence fondée sur le genre » et expliquez-leur qu’ils vont travailler en groupes pour identifier certaines des causes qui génèrent la violence fondée sur le genre (les « racines » de l’arbre) et certains des effets de cette violence (les « branches »).
  • Expliquez-leur le fonctionnement de l’arbre. Chaque case qui conduit à une autre case de l’arbre répond à la question « pourquoi ? ». Cela vaut pour les branches comme pour les racines. Vous pouvez prendre un exemple de violence fondée sur le genre pour illustrer votre explication, comme « la violence domestique est une affaire privée concernant la famille » entraîne/est aggravé par « les plaintes pour violence domestique sont classées sans suite par la police ». Il est également possible d’examiner comment ces causes et ces effets se nourrissent ou se justifient mutuellement.
    • Les racines : lorsque les participants travaillent à la base de l’arbre, en partant de la violence fondée sur le genre elle-même, ils explorent les réponses à la question : « Pourquoi cela se produit-il ? ». Ils doivent compléter les cases avec le plus de causes possibles. Donnez-leur un exemple de « cause qui possède ses propres causes ». Par exemple, demandez-leur pourquoi les plaisanteries sexistes sont nombreuses. Encouragez la discussion au moyen de questions sur les endroits où nous « apprenons » des aspects négatifs que nous croyons sur les LGBT+ ou les « féministes ».
    • Les branches : au niveau des branches, les participants explorent les conséquences possibles de la violence fondée sur le genre. Demandez-leur ce qui pourrait se passer si un individu ou un groupe était la cible de la violence fondée sur le genre. Interrogez-les sur les conséquences qui pourraient en découler. 
  • Répartissez les participants en groupes et donnez-leur une grande feuille pour y dessiner leur arbre. Invitez-les à noter le texte ci-après, ou tout texte de votre choix, dans le « tronc » de l’arbre, puis à compléter le plus de causes possibles au niveau des racines et des branches. Vous pouvez leur proposer cet exemple publié sur Internet : Il faut s’attacher à soigner les gays et non pas à les tolérer ! Ou cet exemple extrait d’un titre de journal : Une femme sur dix est victime de violences conjugales52
  • Donnez aux groupes 20 minutes pour compléter leurs arbres. Puis demandez-leur de présenter leurs résultats et leurs arbres aux autres. 
  • Faites le bilan de l’activité, en mettant l’accent sur les liens entre les arbres et les branches, sur les difficultés rencontrées et sur les endroits où il est possible ou nécessaire d’introduire des changements. Vous pouvez aussi aborder les « cercles vicieux » de l’arbre : par exemple, le manque de confiance dans les forces de police se traduit par un moins grand nombre de plaintes pour violence, ce qui renforce le sentiment d’impunité et de supériorité...comment mettre un terme à ce cercle vicieux ? 


51 Cette activité est adaptée à partir de l’activité « Racines et branches » de Connexions - Manuel pour la lutte contre le discours de haine en ligne par l’éducation aux droits de l’homme (2014), Conseil de l’Europe, 2016.

52  Le Monde, 17 janvier 2019