Pour que les jeunes puissent œuvrer efficacement à la défense des droits de l’homme et à une meilleure compréhension des questions corrélées, ils ont besoin de connaître et comprendre certaines questions et de posséder des capacités spécifiques. Ils doivent aussi développer les attitudes et les valeurs appropriées et savoir les mettre en pratique.


En termes de connaissances, les jeunes doivent comprendre les principaux concepts et l’évolution historique des droits de l’homme, de même que les normes exigées par les principaux instruments et mécanismes de protection des droits de l’homme. Cela implique de connaître ses propres droits et leur interaction avec les droits d’autrui, de même que de savoir défendre les droits de l’homme.

En termes de capacités, les jeunes doivent savoir communiquer au sujet des droits de l’homme et les promouvoir, tant en public qu’en privé, évaluer de manière critique une situation du point de vue des droits de l’homme et réfléchir à ce qui constitue une violation de ces droits. D’autres capacités sont également importantes, notamment : savoir gérer les conflits et apprendre à les transformer de façon constructive et, enfin, assumer un rôle actif et constructif au sein de sa communauté.

Enfin, en termes d’attitudes et de valeurs, les jeunes doivent être motivé.e.s et engagé.e.s en faveur de la protection de la dignité humaine ; développer empathie et solidarité à l’égard d’autrui ; et acquérir le sens de la justice et de la responsabilité concernant leurs propres actions et celles des autres.

Concernant l’égalité entre les femmes et les hommes et la violence fondée sur le genre, il est important que les jeunes se sentent en confiance et outillé.e.s face aux inégalités et aux stéréotypes, mais aussi capables d’appréhender leur propre rôle s’agissant de les perpétuer ou de les combattre, dans un cadre de droits humains. Toutefois, la connaissance des instruments relatifs aux droits de l’homme portant spécifiquement sur l’égalité de genre est également importante50.

Il est donc essentiel que les jeunes aient une compréhension plus approfondie d’une part de la façon dont les droits fondamentaux en relation avec l’égalité de genre sont ancrés dans les besoins des individus et, d’autre part, des raisons qui motivent leur protection. Par exemple, les jeunes sans expérience personnelle de la violence fondée sur le genre peuvent estimer ne pas être concerné.e.s. Or, du point de vue des droits fondamentaux, cette position est inacceptable. Les individus, partout dans le monde, ont la responsabilité de la protection des droits d’autrui, y compris ceux liés au genre.

Il existe différents systèmes de valeurs, et donc des perceptions différentes des droits et des responsabilités. Cela signifie que les questions relatives aux droits fondamentaux, y compris celles qui sont liées au genre, sont souvent controversées. L’éducation aux droits humains fournit un cadre pour aborder et traiter ces différences de compréhension des valeurs, qui se manifestent par des conflits d’opinion. L’éducation aux droits humains avec les jeunes vise également à :

  • apporter aux jeunes les capacités grâce auxquelles être conscient.e.s – sans nécessairement adopter – des points de vue différents sur un sujet ;
  • aider les jeunes à acquérir des capacités pour trouver des solutions mutuellement satisfaisantes aux problèmes.

Ce site web et les activités qu’il propose reposent sur l’idée que les divergences d’opinions peuvent être exploitées constructivement au profit du processus d’apprentissage, à la condition que l’animateur se sente à l’aise pour gérer les différends en termes d’opinions au sein du groupe. L’objectif n’est pas tant que l’ensemble du groupe soit d’accord avec un résultat donné, mais plutôt que chacun tire des enseignements du processus (exemple : savoir écouter les autres, s’exprimer, respecter les différentes opinions, etc.).
 


50 Compilation des bonnes pratiques pour promouvoir une éducation exempte de stéréotypes de genre et définir les moyens de mettre en œuvre les mesures figurant dans la Recommandation du Comité des Ministres relative à l’approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes dans l’éducation, Conseil de l'Europe 2015. Voir aussi le rapport de la conférence « Lutter contre les stéréotypes de genre dans et par l’éducation », Helsinki, 9-10 octobre 2014.