Les termes violence fondée sur le genre et violence à l’égard des femmes sont souvent utilisés de manière interchangeable, car la plupart des violences faites aux femmes (par des hommes) ont des motivations sexistes, et parce que la violence fondée sur le genre touche les femmes de manière disproportionnée.
 

Definir la violence à l’égard des femmes


La Déclaration des Nations Unies sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes définit la violence à l’égard des femmes en ces termes :

tous actes de violence dirigés contre des femmes en tant que telles et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée4.

Dans des documents juridiques plus récents, on trouve des exemples de fusion de ces deux termes, et le terme « violence à l’égard des femmes fondée sur le genre » est utilisé. Par exemple, dans la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul), l’article 3 propose la définition ci-après :

Le terme « violence à l’égard des femmes fondée sur le genre » désigne toute violence faite à l’égard d’une femme parce qu’elle est une femme ou affectant les femmes de manière disproportionnée5.

De telles définitions s’appliquent dans les cas où le genre est le fondement de la violence exercée à l’encontre d’une personne. Cependant, le genre ne se limite pas au fait d’être un homme ou une femme : une personne peut naître avec des caractéristiques sexuelles féminines, mais s’identifier comme étant un homme, ou un homme et une femme en même temps, ou parfois ni un homme ni une femme. Les personnes LGBT+ (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et autres personnes qui ne correspondent pas à la norme hétérosexuelle ou aux traditionnelles catégories de genre, dites binaires) souffrent également de violence fondée sur leur orientation sexuelle réelle ou perçue et/ou leur identité de genre. C’est pourquoi la violence à l’égard de ces personnes relève de la violence fondée sur le genre. En outre, les hommes peuvent également être victimes de violence fondée sur le genre : statistiquement, le nombre de ces cas est beaucoup plus faible, mais il ne faut pas le négliger pour autant.
 

Définir la violence à l’égard des femmes fondée sur le genre

En nous basant sur la définition de « violence à l’égard des femmes fondée sur le genre » tirée du rapport explicatif de la Convention d’Istanbul6, nous pouvons dire que :

la violence fondée sur le genre désigne tout type d’acte préjudiciable perpétré contre une personne ou un groupe de personnes en raison de leur sexe, de leur genre, de leur orientation sexuelle et/ou de leur identité de genre, réels ou perçus.
 

La violence fondée sur le genre est basée sur un déséquilibre des pouvoirs et exercée dans l’intention d’humilier et de faire naître chez une personne ou un groupe de personnes un sentiment d’infériorité et/ou de subordination. Cette forme de violence est profondément enracinée dans les structures, normes et valeurs sociales et culturelles qui régissent la société, et est souvent entretenue par une culture de déni et de silence. Elle peut se produire dans les sphères privée comme publique et touche les femmes de manière disproportionnée.

La violence fondée sur le genre peut être de nature sexuelle, physique, verbale, psychologique (émotionnelle) ou socioéconomique, et prendre de nombreuses formes, depuis la violence verbale et le discours de haine sur internet jusqu’au viol ou au meurtre. Elle peut être perpétrée par n’importe qui : un conjoint / un.e partenaire actuel.le ou ancien.ne, un membre de la famille, un.e collègue de travail, des camarades de classe, des ami.e.s, une personne inconnue ou encore des personnes qui agissent au nom d’institutions culturelles, religieuses, étatiques ou intraétatiques. La violence fondée sur le genre, comme tout type de violence, est une question de rapports de force. Elle repose sur un sentiment de supériorité et la volonté d’affirmer cette supériorité dans la famille, à l’école, au travail, dans la communauté ou dans la société dans son ensemble.
 

 Pourquoi la violence fondée sur le genre est-elle un problème ?


4 Déclaration des Nations Unies sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, Article 1

5 Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (convention d’Istanbul), Article 3

6 Rapport explicatif à la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique