Retour Le programme anti-radicalisation

En été 2015, le gouvernement norvégien a approuvé un plan d'action contre la radicalisation, en réponse aux informations concernant un certain nombre de Norvégiens se rendant en Syrie en tant que combattants étrangers (entre 50 et 100).

La ville de Bergen a adopté en septembre 2015 son propre plan d'action contre la radicalisation pour la période 2015-2020, qui sera mis en œuvre en étroite collaboration avec le service de police. Le plan d'action vise à prévenir la radicalisation dans les communautés à risque. La mise en œuvre du plan d'action est financée par une combinaison de fonds de la ville et de l'État.

Le PA comprend des activités visant à prévenir la radicalisation, telles que :

- des cours de formation pour les imams afin de les sensibiliser aux dangers de la radicalisation ; ce cours est organisé en étroite collaboration avec une mosquée locale ;

- des cours pour les enseignants sur la manière d'aborder ces questions à l'école et d'éviter la polarisation des opinions. Une centaine d'enseignants ont suivi la formation jusqu'à présent et la Ville poursuivra ces cours ;

- la formation des communautés musulmanes aux médias et à la liberté de la presse, afin d'engager un dialogue constructif sur ce que signifie vivre dans une société où règne la liberté d'expression, y compris sur les questions religieuses ;

- des groupes de discussion dédiés aux communautés vulnérables sur le conservatisme et la violence familiale, le leadership et l'intégration sociale.

Toutefois, le plan d'action vise également les personnes qui ont été victimes de la radicalisation ou qui sont en voie de l'être. Dans ce domaine, le PA s'inspire d'une méthodologie développée au Danemark (Copenhague) qui met particulièrement l'accent sur la jeunesse. La municipalité de Bergen s'occupe de cette question par le biais d'une unité spécialisée de 14 travailleurs qui opère dans les écoles et les quartiers des zones à haut risque.

Dans le cadre du plan d'action, la municipalité veille à éviter la stigmatisation/préjudice religieux, la polarisation ou la manipulation de l'information et la diffusion de théories de conspiration en fournissant des informations correctes.

La ville de Bergen a également coopéré étroitement avec l'importante communauté somalienne de Bergen. Selon les dernières données disponibles, la communauté somalienne en Norvège est principalement composée de jeunes (80% des résidents somaliens ont moins de 40 ans). La Somalie est un pays qui, depuis près de trente ans, est sans direction politique, ce qui signifie que sa jeunesse n'est pas familiarisée avec des concepts tels que les règles, l'autorité, le leadership. D'un point de vue religieux, la population somalienne est majoritairement musulmane, avec, en outre, des valeurs traditionnelles très fortes et un schéma sociétal patriarcal qui diffère des traditions et des habitudes de la Norvège.

Pour toutes ces raisons, les indicateurs d'intégration (liés à la connaissance de la langue, à l'accès à l'emploi et à l'éducation) montrent un grand écart de cette communauté par rapport aux autres. La plupart des réfugiés somaliens n'ont pas reçu d'éducation dans leur pays et n'ont pas le bagage nécessaire pour intégrer le système scolaire en Norvège. Ce sont les raisons qui ont poussé cet imam somalien à approcher la municipalité en vue de préparer et d'adopter un plan d'action préventif spécifique sur l'anti-radicalisation.

Les plus grands défis à relever étaient :

- la nécessité d'abattre les barrières internes à la communauté (traditionnelles, culturelles et sociales) ;

- la nécessité d'instaurer un dialogue permanent au sein de la communauté sur les questions difficiles à affronter/taboos ;

- la nécessité d'obtenir la confiance de la communauté ciblée, en gardant à l'esprit qu'être la cible d'un programme de lutte contre la radicalisation est une question sensible/difficile à supporter ;

- la nécessité de rehausser l'estime de soi de la communauté et de mettre l'accent sur la réalité plutôt que sur le passé.

Le programme est fondé sur une "orientation vers la réalité", c'est-à-dire sur l'aide à la communauté somalienne pour qu'elle se projette dans la réalité norvégienne et y trouve de nouveaux modèles.

2015-2020
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