Retour Assemblée de Mondinsieme

Engagement citoyen et participation citoyenne.

La municipalité de Reggio Emilia considère l’engagement et la participation de ses administrés comme des questions primordiales. Celle qui se fait appeler « La Città delle Persone » (La Cité du Peuple) a toujours tenu à répondre aux besoins, aux préoccupations et aux intérêts de ses habitants, en sollicitant leur avis et leurs suggestions par le biais d’actions et d’initiatives formelles et informelles. 

Les communautés d’immigrés (environ 17 % de la population de la ville, 40 associations) ont leur mot à dire, mais, pour diverses raisons, sont parfois empêchées de participer directement, ou sur un pied d’égalité, aux processus de consultation. Dans le cadre de la stratégie interculturelle de la ville, la municipalité a transformé en 2011 le centre interculturel de Mondinsieme (qui était jusque-là un bureau municipal) en fondation possédant ses propres organes administratifs. Cette décision actait la volonté de la municipalité de susciter un sens d’appropriation parmi les associations de migrants et d’encourager leur participation active dans la ville. Les associations ne sont plus considérées comme de simples bénéficiaires : elles contribuent aussi à façonner les politiques et actions publiques, en particulier par leur participation dans l’Assemblée du Mondinsieme.

Convoquée au moins une fois l’an, l’Assemblée formule des avis consultatifs et des propositions portant sur les activités, les programmes et les objectifs du centre interculturel (art. 23 de son Statut). Ses sessions sont toujours présidées par la municipalité, en la personne du maire et/ou de son adjoint. Il s’agit par conséquent d’une occasion unique pour l’administration municipale et ses administrés issus de l’immigration d’engager un dialogue ouvert. L’Assemblée élit également son représentant au sein du comité de direction du Mondinsieme. Le comité de direction entretient des échanges constants avec la municipalité, avec laquelle il élabore conjointement la stratégie interculturelle de la ville.

Pour mieux structurer le dialogue entre les associations et la municipalité et mieux articuler leurs propositions autour de questions politiques spécifiques, une nouvelle méthodologie participative a été adoptée lors de la dernière session de l’Assemblée (2 décembre 2017). Les participants ont été répartis en quatre groupes de travail en fonction de leurs intérêts personnels et de l’association à laquelle ils appartenaient. Chaque groupe a été modéré par un agent du Mondinsieme et par un « expert » de chaque question examinée. Trois des quatre thèmes correspondaient aux programmes principaux du centre interculturel : éducation, accueil des migrants et quartiers. Le quatrième thème, « Art et culture », a été proposé et voté par les participants – qui avaient par ailleurs suggéré d’autres thèmes : bureaucratie, formation pour les primo-arrivants, lieux de culte. Chaque groupe a été invité à répertorier des points faibles (-) et des axes possibles d’amélioration (+).

 

Par-delà cette action importante, qui se fonde sur la représentativité des communautés d’étrangers au sein du Mondinsieme, être une commune ouverte nécessite également d’élargir le débat et la consultation à la population dans son ensemble. Nombre d’autres parties prenantes rencontrent des problématiques interculturelles au niveau de la ville, travaillent sur leurs spécificités et se chargent de leur gestion. Il devenait impératif d’engager une consultation ouverte qui repositionne et redéfinit ce que signifie d’être une ville interculturelle et ouverte, notamment en ces temps où, en Italie, l’on a assisté récemment à des débats à charge contre les primoarrivants et l’intégration. 

Une consultation plus vaste s’appuyant sur la même méthodologie a ainsi été lancée en janvier (un mois après la consultation des associations), sous forme d’une rencontre publique de deux jours ouverte à tous les citoyens (« Noi Altri », 31 janvier au 1er février). Des particuliers ainsi que 72 organisations (des associations de la société civile et des institutions publiques) représentant 185 participants au total ont nourri la réflexion menée sur des thèmes identiques, ajoutant leur point de vue à celui des associations du Mondinsieme. Toutes les parties prenantes ont salué cette initiative, qui a été couronnée par un franc succès et a su répondre au besoin le plus fondamental de la commune, au sens large : dans un climat mélangeant la haine et de recherche de repères communs, de nombreuses parties prenantes avaient besoin de se resituer et de redonner du sens à leur travail d’intégration/interculturel et à leur vocation. La conférence et les débats ont reconnu les difficultés et mis en exergue les problèmes actuels, réaffirmant la mission de la ville : orienter un dialogue interculturel en ces temps difficiles d’opposition.

La commune s’est engagée à traduire les propositions formulées en politiques et en actions. Le maire projette de rendre visite aux communautés de migrants les plus actives afin d’assurer la continuité du dialogue et appellera à un nouveau projet municipal d’envergure apte à stimuler à nouveau l’ouverture et l’interculturalité.

La municipalité profitera de la deuxième édition de cet événement, programmée début 2019, pour annoncer les décisions et les actions adoptées.

Le processus sera évalué et éventuellement transformé en une approche standard à l’issue de la première année pilote. 

Ce projet est encore en phase de mise en œuvre. Il a déjà donné lieu à deux rapports détaillés présentant chacun des résultats spécifiques. Le premier porte sur l’Assemblée du Mondinsieme et a été publié. Le second sera disponible sous peu. Une évaluation portant sur l’ensemble du processus sera conduite au terme de cette première année pilote.

  • Diminuer la taille du texte
  • Augmenter la taille du texte
  • Imprimer la page