Retour Cafés anti-rumeurs

S’offrir un café, rencontrer des amis et des inconnus et combattre les rumeurs locales

À Botkyrka, des cafés anti-rumeurs ont été installés dans des bibliothèques comme plateforme publique où passer en revue rumeurs et préjugés. Pourquoi avoir choisi les bibliothèques ? Parce qu’elles sont très fréquentées par les jeunes de 18 à 25 ans.         

En tout, quatre cafés anti-rumeurs ont été organisés, chacun axé sur une rumeur spécifique. Le premier thème a porté sur la « criminalité » (rumeur la plus répandue à Botkyrka), les autres sur « l’incompatibilité entre les cultures suédoise et migrantes », « la répartition inégale des ressources publiques » et, enfin, « la culture suédoise menacée ». Ce dernier thème, « la culture suédoise menacée », est le café qui a attiré le plus de monde, ce qui peut s’expliquer par la situation politique de la Suède en 2014. Le parti populiste (les démocrates suédois) venait d’obtenir ses meilleurs résultats électoraux, soulevant une vague d’interrogations parmi les citoyens de tout le pays, notamment à Botkyrka. Cette idée de menace pesant sur le « caractère suédois » est souvent illustrée par un sentiment de perte des traditions suédoises – qui ne sont plus célébrées ou défendues comme elles l’étaient – et de disparition du « bon vieux temps ».         

Toutefois, indifféremment du degré d’intérêt pour tel ou tel thème de rumeur, il semble qu’au début du projet et dans certains lieux, les cafés n’aient guère été fréquentés par la population suédoise majoritaire. L’explication est peut-être plus ou moins liée à l’effet des rumeurs elles-mêmes : lorsque des cafés ont été organisés à Alby, Fittja et Norsborg/Hallunda (quartiers à fort taux de population immigrée), la population suédoise majoritaire a manifesté moins d’intérêt. Selon les statistiques, cette population préférait fréquenter les cafés de Tumba et Tullinge, où la concentration de migrants est moindre. Pour résoudre ce problème, des « invitations supplémentaires » ont été lancées à des groupes cibles de différents secteurs démographiques (Tullinge et Tumba). De plus, des invitations et des informations sur tous ces événements ont été diffusées via les réseaux sociaux (Facebook, web interne, etc.).    

Le principal objectif de chaque café était d’encourager les habitants à surmonter leur gêne à s’exprimer au sujet des rumeurs ; l’enquête menée auprès des participants a montré que cet objectif avait été atteint. Les participants ont réfléchi à la « véracité » ou à l’« inexactitude » des rumeurs à Botkyrka, et présenté des exemples tirés de leur propre vie. Le sentiment général a été que les rumeurs menaient à la dépression et qu’un dialogue s’imposait impérativement !

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