Retour Une approche holistique de l'éducation interculturelle

Bien que la Ville de Montréal – comme la plupart des villes dans le monde - n’ait pas de compétence en matière d’éducation, elle met en place ou encourage une très grande variété d’activités qui visent les élèves allant de l’école primaire jusqu’au lycée.

La diversité culturelle est un fait dans les écoles montréalaises, si bien que certaines études des commissions scolaires démontrent qu’environ 60% des élèves des écoles primaires et secondaires ont 1 ou 2 parents nés à l’étranger (2016). Cette mixité est reflétée aussi au niveau du personnel enseignant, puisque la Commission scolaire de Montréal (CSDM) – l’un des principaux employeurs de la région métropolitaine avec près de 16 350 employés réguliers et non réguliers - compte un personnel qui se distingue par sa diversité culturelle, linguistique et religieuse[1]. La CSDM affiche clairement – y compris sur son site internet – sa volonté que les écoles soient un lieu où l’ensemble des élèves prennent conscience de la diversité, et se préparent pour vivre dans une société pluraliste, en acquérant les instruments leur permettant d’en apprécier la richesse tout en connaissant les défis pour mieux les surmonter

Montréal compte 113 700 élèves, répartis dans 196 établissements scolaires, dont certains sont spécialisés dans l’accueil et l’éducation d’élèves en situation de handicap et d’élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage.

En œuvrant en coopération avec les écoles ou en soutenant financièrement des organismes et acteurs du social dans leurs propres interventions en milieu scolaire que la Ville réalise des activités visant à encourager la participation des parents, mener des activités de médiation interculturelle, prôner le respect et la valorisation de la diversité, éduquer au dialogue interculturel.

À titre d’exemple, le Centre d’histoire de Montréal, organisme de la Ville, mène d’importants projets sur l’interculturel en collaboration avec les écoles, à savoir :

  • “Vous faites partie de l’histoire” est un programme éducatif réalisé dans le cadre de l'Entente entre la Ville de Montréal et le ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion et des Communautés culturelles du Québec qui s'adresse aux classes d'accueil du secondaire. Il vise à créer des passerelles entre le passé des élèves récemment arrivé-e-s des quatre coins du monde et leur nouvelle vie dans les pays d’accueil par le biais de narration de récits et de sauvegarde de « trésors » personnels que les élèves partagent avec les montréalais à travers le musée. Ce programme favorise l’apprentissage des langues du pays d’accueil, l’estime de soi, et l’interaction entre les nouveaux élèves et les autres citoyen-ne-s.
  • L’exposition “J’arrive à Montréal” est un projet qui s’adresse aux adolescent-e-s nouvellement arrivé-e-s à Montréal, en les invitant à poser un regard sur la ville tout en traduisant leur bagage culturel et leur histoire personnelle.
  • L’exposition itinérante “Fenêtre sur l’immigration” met à l’honneur les récits et témoignages des montréalais et montréalaises issu-e-s de l’immigration qui se confient aux visiteurs en partageant leurs impressions, leurs doutes, leurs difficultés mais aussi les succès de leur parcours d’intégration. Leurs histoires rassemblées révèlent une ville plurielle et changeante, rythmée par les communautés et les générations qui s’y succèdent.

Aussi, le Centre d’histoire organise périodiquement des visites dynamiques conçues spécifiquement pour les classes d’accueil de niveau débutant.

D’autres organismes ou partenaires de la Ville mènent des actions en milieu scolaire, notamment ciblant les écoles primaires et secondaires. Ainsi, des projets interculturels portant sur la valorisation de la diversité, sur l'immigration ainsi que sur les questions d'actualité sont mis en œuvre avec des organismes artistiques et avec les maisons de la culture dans le cadre d’initiatives en médiation culturelle. Certains quartiers à forte concentration multiethnique sont tout particulièrement ciblés par ce type de projets, comme par exemple les quartiers Côte-des-Neiges, Parc-Extension, Ahuntsic-Cartierville, et Montréal-Nord.

En loisir également, certains projets interculturels sont mis en place en matière d'intervention parascolaire. Parmi les plus remarquables, on peut citer le projet podcast « Parce qu'on vient de loin ». Il s’agit d’un projet de podcast par et pour les adolescents et jeunes de 18-30 ans du quartier Saint-Michel afin d'outiller ces futurs créateurs de contenus culturels. Les ateliers sont menés par des professionnels et mentors provenant du milieu communautaire, des affaires et de diverses disciplines artistiques. Ce projet par et pour les jeunes vise à donner une voix aux jeunes éloignés des médias traditionnels afin qu’ils puissent maximiser leur potentiel de créativité.

D’autres projets sont aussi dignes de mention, notamment :

· Le projet Lumière sur nos talents locaux, financé par le Bureau d’intégration des nouveaux arrivants à Montréal, accompagne 10 à 12 jeunes ambassadeurs de la diversité pour mener une campagne de sensibilisation auprès des employeurs du quartier Saint-Michel. Les jeunes - formés par des experts en employabilité et en gestion de la diversité - sont responsables de sensibiliser les employeurs sur l’apport positif des jeunes, des personnes issues de l’immigration récente et des minorités ethnoculturelles. Cette campagne de sensibilisation est aussi alimentée d’activités médiatiques, où les jeunes créatifs et habiles avec les multimédias, créent, avec des professionnels en vidéographie, des capsules vidéo thématiques à diffuser sur les réseaux sociaux et auprès des employeurs.

· Le projet « Les jeunes ambassadeurs contre les préjugés » vise à mobiliser les jeunes des écoles primaires et secondaires de l’arrondissement Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension sur l’importance de combattre la discrimination et valoriser la diversité, au sein des milieux scolaires et les quartiers de proximité.

Finalement, en ce qui concerne la participation des parents d’élèves à la vie des écoles, le projet « Des racines pour grandir » du Centre d’histoire en collaboration avec l’organisme Une École montréalaise pour tou-te-s[2] favorise à la fois le dialogue intergénérationnel et le dialogue interculturel, puisqu’il s’intéresse aux récits de vie de familles qui peuvent être montréalaises depuis deux générations ou plus, mais qui peuvent aussi venir d’endroits bien différents, ailleurs au Québec ou au Canada, ou ailleurs dans le monde. Il s’intéresse à l’élève, à ses parents, à ses grands-parents et à ses arrière-grands-parents. Il permet aux élèves d’en apprendre davantage sur leurs propres racines, mais aussi sur celles des autres élèves de leur classe, ainsi que sur l’histoire de la ville dans laquelle ils grandissent.

Par ailleurs, l’organisme à but non lucratif Vision Diversité accompagne, depuis 5 ans, tout le réseau des 95 écoles de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys dans la réalisation d’un grand enjeu de sa planification stratégique qui consiste en l’outillage des enfants et des jeunes afin qu’elles-ils puissent vivre et grandir ensemble par les arts et la culture, selon une approche interculturelle


[1] Source : “Rapport mémoire CSDM sur Projet de loi 21”

[2] Le programme de soutien mis en place par le Ministère de l'Éducation, Une école montréalaise pour tous (UEMPT), vise la réussite et la persévérance scolaires de tous les élèves montréalais qui font face aux enjeux liés à la défavorisation, notamment en contexte pluriethnique. Le programme cible les déterminants de la réussite que sont la littératie, la numératie et l’engagement scolaire. Plusieurs de ses projets sont de nature culturelle et sont réalisés en collaboration avec les services de la Ville.

2020
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