Estonie

 

Rapport plus détaillé : Rapport de politique nationale

Coordinateur national : Helle SOLNASK

 POLITIQUE DU PATRIMOINE

L’Estonie compte 26 475 monuments protégés par l’État (2018), dont 13 088 biens immobiliers, 13 393 biens mobiliers et 12 zones de protection du patrimoine. Parmi ces monuments figurent 6 701 monuments archéologiques (lieux d’habitation, sites funéraires, pierres à offrandes, forêts sacrées, épaves de navires, etc.), 5 275 monuments architecturaux (immeubles, ponts, châteaux), 1 269 monuments historiques (lieux liés à des personnalités importantes ou à des événements historiques, monuments commémoratifs de la Guerre d’indépendance, cimetières, etc.), ainsi qu’un grand nombre de monuments artistiques – 13 325 au total. Cinquante monuments relèvent du patrimoine industriel, 12 sont des sites de protection du patrimoine et quatre sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.

La protection du patrimoine culturel est axée à la fois sur les biens individuels et sur des sites entiers – hameaux, quartiers urbains et lieux d’habitation. Douze sites de conservation du patrimoine ont ainsi été créés, parmi lesquels figurent les centres historiques de Tallinn, Tartu, Narva, Kuressaare, Pärnu, Valga, Võru, Viljandi, Paide, Rakvere et Lihula. Le site de Rebala, qui offre un paysage culturel et archéologique de grande valeur, est également protégé. En 2018, l’Estonie a participé activement à l’Année européenne du patrimoine culturel.

 

 CADRE INSTITUTIONNEL

Ministère de la Culture

La protection du patrimoine relève globalement du ministère de la Culture. Les monuments et les sites présentant un intérêt historique, architectural ou archéologique sont protégés par la loi sur la protection du patrimoine (2011). L’objectif de cette loi est de faire en sorte que les monuments, zones et sites protégés soient préservés dans leur environnement traditionnel. La promotion, la protection et la gestion des zones et des monuments protégés sont réglementés par différents textes de loi. Un Conseil de la conservation du patrimoine, organe indépendant, conseille le ministère de la Culture sur les politiques de conservation du patrimoine.

Conseil du patrimoine national

Le Conseil du patrimoine national est l’organisme public chargé des activités de protection et de conservation du patrimoine, ainsi que de préparer les lois relatives au patrimoine. Il exerce notamment des fonctions de supervision, de conseil auprès des propriétaires de monuments, d’aide à la rénovation et de gestion du registre national du patrimoine culturel. Il est représenté dans chacun des 15 comtés du pays. Les grandes villes comme Tallinn, Tartu, Narva et Viljandi ont recruté des spécialistes du patrimoine culturel pour s’acquitter de leurs obligations de conservation sur leurs territoires respectifs.

Six comités d’experts assistent le Conseil du patrimoine national dans les domaines de l’archéologie, du patrimoine bâti, de l’architecture rurale, des monuments artistiques, des lieux sacrés et des instruments musicaux.

Des informations sur les monuments et sur les sites protégés sont disponibles sur le site du registre national des monuments culturels ou peuvent être obtenues auprès des spécialistes du Conseil du patrimoine national à l’échelon local.

Autres institutions

Diverses organisations non gouvernementales (ONG) participent activement à la préservation et à l’entretien du patrimoine culturel estonien, par exemple la Société estonienne du patrimoine culturel, qui regroupe plusieurs organisations, parmi lesquelles l’Union des archéologues estoniens et la Société des archivistes estoniens.

Les centres d’information sur la restauration durable, situés à Tallinn, Tartu et Paide, ainsi que le centre d’architecture rurale de l’écomusée, offrent aux propriétaires de bâtiments historiques des services de conseil et de formation, et organisent des ateliers pratiques. Parmi les organismes privés de protection du patrimoine figurent l’Association des châteaux estoniens, dont les membres s’emploient à promouvoir et à faire connaître les demeures historiques estoniennes, la Society of Schools in Manor Houses (Société des châteaux transformés en écoles), l’Union des restaurateurs estoniens, l’Union des conservateurs estoniens et plusieurs sociétés locales.

La restauration des monuments culturels est financée par des propriétaires privés, par les collectivités locales et par l’État. Le ministère de la Culture a financé l’étude, la conservation et l’entretien de monuments et de paysages ruraux dans le cadre du programme de développement « Architecture et paysages ruraux » ; il a également mis en œuvre un programme national de préservation des sanctuaires et sites naturels sacrés (2014-2018).

Plusieurs programmes ont été lancés en vue d’étudier et de préserver le patrimoine sous-marin :

  • BALTACAR : exploration du patrimoine sous-marin sur site et en ligne
  • BalticRIM : gestion intégrée du patrimoine culturel maritime dans la région de la Baltique
  • Cartographie, documentation et évaluation des risques liés aux épaves présentant un danger environnemental.

La formation des spécialistes du patrimoine est assurée par les établissements suivants :

  • École nationale des beaux-arts, département du patrimoine et de la conservation. L’École des beaux-arts offre également des cours de formation continue pour les spécialistes de la conservation et de la restauration du patrimoine.
  • Université de Tartu, départements d’archéologie et d’archivistique
  • Université de Tallinn, départements d’histoire et d’archéologie

 

 CADRE JURIDIQUE

Liste des principaux textes de la législation nationale :

 

 CONVENTIONS INTERNATIONALES RATIFIEES

L’Estonie a adhéré à plusieurs conventions internationales sur lesquelles elle fonde ses activités de conservation du patrimoine :

  • Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, 1954 (ratifiée en 1995).
  • Convention de l’UNESCO concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels, 1970 (ratifiée en 1995).
  • Deuxième protocole à la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, 1999 (ratifié le 24/12/2004).
  • Convention de l’UNESCO pour la protection du patrimoine culturel et naturel de l’humanité, 1972 (ratifiée en 1995).
  • Convention européenne pour la protection du patrimoine archéologique, Conseil de l’Europe, 1992 (ratifiée en 1996).
  • Convention pour la sauvegarde du patrimoine architectural de l’Europe, Conseil de l’Europe, 1985 (ratifiée en 1996).
  • Deuxième protocole à la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, 1999 (ratifié en 2004).
  • Convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, Paris, 2003 (approuvée en 2006).
  • Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, Paris, 2005 (approuvée en 2006).

Des préparatifs sont en cours pour adhérer à la Convention de l’UNESCO pour la protection du patrimoine culturel subaquatique et à la Convention-cadre du Conseil de l’Europe sur la valeur du patrimoine culturel pour la société (Faro, 2005).

L’Estonie participe aux travaux des organisations et institutions suivantes :

  • Conseil de l’Europe
  • ICOMOS (Conseil international des monuments et des sites)
  • ICCROM (Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels)
  • Europa Nostra – association paneuropéenne des organisations bénévoles de conservation du patrimoine culturel. L’Estonie soutient le travail exemplaire mené dans le domaine de la conservation, de la restauration, de l’éducation et de la sensibilisation, et prend une part active au programme d’Europa Nostra « 7 sites les plus menacés »
  • DOCOMOMO (Groupe de travail pour la documentation et la conservation des édifices, sites et ensembles urbains du Mouvement moderne) – réseau international visant à répertorier et à protéger l’architecture du XXe siècle
  • EAC (Conseil archéologique européen) – organisation internationale regroupant les institutions publiques (autorités, inspections, organismes et directions) des pays européens chargées de la protection du patrimoine archéologique
  • EAA (Association des archéologues européens)
  • ASCE (Association des cimetières remarquables d’Europe)
  • Journées européennes du patrimoine
  • The Baltic Initiative and Network of Cold War Sites (réseau des sites historiques de la guerre froide dans la région de la Baltique)