Bilbao, avec environ 350.000 habitants, est la capitale de Biscay et le centre économique, social et culturel du Pays basque. En raison de la crise profonde des années 80 qui a affecté ses secteurs économiques fondamentaux (la métallurgie, l'acier et l’industrie navale), la ville a dû entièrement se réinventer et faire face à de grands défis : les forts taux de chômage, la dégradation environnementale et urbaine, la forte émigration et l’apparition de questions de marginalisation sociale. Bilbao a pu achever sa transformation grâce à la gestion de sa politique locale, la coopération des secteurs public, privé et interinstitutionnel et son succès a été reconnu sur la scène internationale : le Prix Lee Kuan Yew World City (2010), la Récompense  du « European Public Sector Award (EPSA) » en 2011 pour le projet "Gestion Politique basée sur la rigueur financière et les budgets stratégiques, et enfin le prix « World Mayor Award) attribué à D. Iñaki Azkuna en 2012.

Diversité de la population

Le groupe ethnique le plus important de Bilbao – les personnes ayant la nationalité espagnole - constitue 91,85 % des habitants de la ville. Les personnes de nationalité espagnole peuvent être nées à l'étranger, mais « nationaux/non nationaux » sont les catégories utilisées par les administrations espagnoles. Seulement 8,15 % sont des non-ressortissants : ce chiffre a considérablement augmenté dans les 10 dernières années. En 2003, la population étrangère de Bilbao constituait 3,1 % des habitants de la ville. Il n'y a aucun groupe minoritaire qui représente 5 % ou plus de la population, bien que les ressortissants des pays latino-américains représentent 48,3 % de la population étrangère. Les plus grands groupes minoritaires proviennent de Bolivie (1,19 %), Colombie (0,72 %), Maroc (0,71 %), Roumanie (0,67 %) et Chine (0,53 %). Au 1er janvier 2013, le pourcentage estimé de nationaux nés à l’étranger s’élevait à 2,48 %.

Profil et activités

A l’image d'autres villes européennes qui ont développé des stratégies gagnantes par le biais d’une gestion créative de la diversité, la mairie de Bilbao  a conçu et mis en place le Plan Municipal pour la Gestion de la Diversité BI-OPEN (2011-2013) pour construire une ville qui est éducative en termes de coexistence et ouverte à la diversité. Dans son évaluation, le résultat de la participation citoyenne (tant des locaux que des étrangers) et la participation de RECI a permis la conception d'une Stratégie Locale de Gestion de la Diversité, dont la mise en œuvre est prévue dans les années à venir. L'objectif final : stimuler l'intégration, la cohésion sociale et la coexistence dans une perspective interculturelle.

Index des "Cités interculturelles"
Bonnes pratiques

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Autonomisation des femmes, prévention de la violence à leur égard et promotion de la santé

Ce projet a pour objectif d’autonomiser les femmes migrantes à Bilbao en promouvant la santé et la prévention de la violence fondée sur le genre. Il vise à lutter contre les formes multiples de discrimination dont sont victimes les migrantes à Bilbao.

À cette fin, il s’appuie sur les deux piliers évoqués ci-dessus, qui sont complémentaires :

A. la promotion de la santé des femmes, la santé s’entendant ici au sens holistique (ou global), renvoyant au bien-être à la fois physique et émotionnel, ainsi qu’au besoin fondamental d’amener les femmes à prendre leur santé en main ;

B. la prévention de la violence fondée sur le genre, par le biais de la sensibilisation et du développement de la capacité à identifier ce phénomène, à en reconnaître les processus et à en détecter les signes, selon une approche fondée sur les droits de l’homme universels.

Quatre domaines d’action ont été définis :

A. Formation de femmes migrantes en tant qu’agentes d’autonomisation

1. Cette formation a été dispensée à des femmes membres des communautés cibles, qu’il est difficile d’atteindre par le biais des mécanismes publics, à savoir les communautés maghrébine et sub-saharienne. Des femmes des communautés chinoise, roumaine et rom ont également été concernées lors des éditions précédentes ;

2. La formation s’adressait aussi à des femmes appartenant à des communautés stratégiques, à savoir les communautés latino-américaines, dont sont issues plus de 60% des femmes migrantes à Bilbao.

Les agentes d’autonomisation s’engagent à établir le lien avec leur propre communauté, en s’appuyant sur l’effet multiplicateur pour toucher un grand nombre d’autres femmes migrantes.

Résultats : 216 agentes d’autonomisation formées

1 211 femmes touchées grâce à l’effet multiplicateur

B. Consolidation du réseau des parties prenantes

Dans le cadre de ce projet, une collaboration a été établie avec des ONG qui interviennent auprès des femmes migrantes. Des ateliers d’information et de sensibilisation sont ainsi organisés à leur intention – et à celle de leurs bénéficiaires – par des organisations comme Doctors of the World ou Caritas.

Résultats : 963 personnes informées et sensibilisées (dont 95% de femmes)

C. Stratégie globale pour la prévention des mutilations génitales féminines

Cette initiative vise à prévenir, dans la mesure du possible, la pratique et l’incidence des mutilations sexuelles sur les filles et les femmes originaires des régions concernées, à offrir des espaces de réflexion et de sensibilisation aux modèles et comportements vis-à-vis de ces pratiques sur lesquels reposent l’éducation et la socialisation de ces femmes, et à assurer la coordination d’une équipe institutionnelle interdisciplinaire pour soutenir le protocole interinstitutionnel de prévention adopté.

Résultats : Participation active de 29 représentants d’institutions publiques du Pays basque

D. Publication et diffusion d’un « Guide pour toutes les femmes »

Ce guide a été traduit en huit langues.

Résultats : 4 242 exemplaires du « Guide pour toutes les femmes » distribués

Ce projet est particulièrement novateur et transférable. En effet, :

  • il vise à répondre à des besoins fondamentaux universels par la promotion de la santé mentale, sexuelle et reproductive, ainsi que par la prévention de la violence fondée sur le genre, donnant de très bons résultats ;
  • en mettant l’accent sur l’autonomisation des communautés migrantes, il permet aux femmes migrantes qui vivent à Bilbao non seulement d’être actrices de ce processus, mais d’en prendre les commandes ;
  • le recours à l’effet multiplicateur, selon une approche horizontale impliquant des relations directes, garantit la pérennité du projet étant donné que, de ce fait, ce dernier ne nécessite pas tant de ressources économiques que d’investissement personnel ;
  • l’objectif est de sensibiliser progressivement à l’interculturel dans des espaces de plus en plus formalisés de dialogue et de compréhension ;
  • la perspective de consolider et de maintenir tel projet, qui repose sur des formes d’intervention s’écartant des procédés et stratégies traditionnels, constitue elle aussi un aspect nouveau ;
  • le projet aborde la question des mutilations génitales féminines selon une approche inclusive et interculturelle, travaillant avec des mères excisées dans des communautés où cette pratique a cours, tout en faisant intervenir des représentants d’institutions publiques chargées de la santé, des services sociaux, de l’égalité, de l’enfance, de l’éducation et de la coopération internationale ;
  • l’amélioration et la mise à jour du « Guide pour toutes les femmes », en vue d’y faire figurer une plus grande diversité de facteurs culturels et personnels liés à l’identité, à la fertilité, à la sexualité, au handicap, aux pratiques et manifestations de la violence fondée sur le genre dans d’autres contextes culturels, etc., constituent en elles-mêmes des pratiques novatrices.

L’évaluation de ce projet s’effectue par le biais de questionnaires soumis aux femmes après les séances de formation, qui sont examinés lors de réunions périodiques de coordination et donnent lieu à des rapports d’évaluation complets.

Le projet est mené en partenariat avec une organisation à but non lucratif, Módulo Auzolan. Ce centre de prise en charge médicale, psychologique et sociale a été créé en 1982, dans la période post-dictatoriale, lors de laquelle des associations de quartier et de femmes ont commencé à voir le jour pour pallier les graves insuffisances concernant la santé et les conditions de vie auxquelles étaient confrontées en particulier (mais pas exclusivement) les femmes.

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2008-2017
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maire

Juan María ABURTO

Réseau - Espagne