A travers cette démarche initiée dans le cadre de son année de mairie en 2020, Sami Kanaan insiste sur le fait que « cette étude s’inscrit dans la volonté de disposer d’une solide base documentée concernant les monuments et symboles racistes dans l’espace public, afin de pouvoir engager un dialogue constructif autour des cas problématiques, sans attendre qu’une polémique apparaisse ».

C’est donc une première phase qui se conclut avec cette publication, pour laquelle un groupe de travail comprenant des représentant-e-s du Collectif Afro-Swiss (CAS), du Carrefour de réflexion et d’action contre le racisme anti-Noir (CRAN), de l’Université populaire africaine en Suisse (UPAF), ainsi que des services de la Ville de Genève (MEG, Service culturel, Bibliothèque de Genève), a été mis en place en 2021 par le service Agenda 21 – Ville durable et le service des relations extérieurs et de la communication qui ont piloté le processus. Ce groupe de travail a permis de déterminer le périmètre de l’étude et d’accompagner sa réalisation.

L’étude des professeurs Rodogno et Mohamedou (IHEID) a été menée sur la base des connaissances existante. Elle rassemble donc une large palette de cas potentiels, mais n’a pas la prétention d’être exhaustive concernant ces monuments et symboles racistes. Elle identifie également certains hommages rendus à des personnalités ayant œuvré contre le racisme et le colonialisme.

Durant cette 1ère phase de la démarche, quatre événements publics ont été organisés par la Ville de Genève, afin d’initier le dialogue autour de la problématique, dans le cadre de la Semaine de l’égalité, de la Semaine contre le racisme, et en réunissant différentes villes confrontées à des cas similaires au Musée d'ethnographie (MEG), de mars à mai 2021.

La seconde phase du projet, qui commence dès à présent, consistera à mener une réflexion sur les solutions pouvant être mises en place pour répondre aux enjeux à la fois mémoriels et de lutte contre le racisme que posent les monuments concernés, et à les mettre en œuvre de manière progressive dans le cadre d’un dialogue ouvert, qui continuera à associer, notamment, les associations directement concernées par la problématique. Alfonso Gomez, Conseiller administratif en charge de la diversité précise que « la Ville entend marquer publiquement le processus de réflexion en cours par le biais d’interventions artistiques temporaires autour de certains monuments. Ces interventions restent à imaginer, mais elles devront participer à la sensibilisation du public à ces questions. »

Dans l’immédiat, ce dialogue commence dès le 7 mars, avec une table ronde organisée à la Maison de la Paix dans le cadre du Festival du film et forum international sur les droits humains de Genève (FIFDH), qui présentera les grandes lignes de l’étude et les mettra en discussion. Il se poursuivra le 23 mars dans le cadre de la Semaine contre le racisme à Uni-Dufour, avec une discussion qui abordera plus en détails les différentes pistes possibles.

Les premiers cas concrets d’actions seront mis en consultation d’ici fin 2022 par la Ville de Genève auprès de la société civile, des milieux académiques et politiques, du secteur patrimonial et de l’administration publique de la Ville, du Canton et d’autres communes intéressées.

Pour une ville non-discriminante

Depuis 2014, la Ville mène une politique municipale en matière de diversité culturelle et de lutte contre le racisme. Le projet « Monuments et héritage raciste et colonial dans l’espace public » s’inscrit plus particulièrement dans l’axe « ville non-discriminante », déployé par le service Agenda 21 – Ville durable. Dans ce cadre, il soutient de nombreux projets associatifs et met sur pied des actions de sensibilisation afin de lutter contre le racisme, promouvoir l’égalité et œuvrer en faveur d’une reconnaissance de la diversité genevoise.

Plus d’informations sur : www.geneve.ch/heritage-raciste (français uniquement)