La réalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes commence dès le plus jeune âge : les enfants sont des êtres sexués et les expériences et les besoins varient selon qu’on est un garçon ou une fille. 

Les filles sont plus susceptibles d’être confrontées à la violence sexuelle, aux stéréotypes sexistes ou à la discrimination fondée sur le sexe. Ainsi, 27  % des femmes ont subi une forme de violence physique de la part d’un adulte avant l’âge de 15 ans. Les stéréotypes et les attentes fondés sur le genre peuvent influer sur l’image que les filles et les garçons ont d’elles-mêmes et d’eux-mêmes, sur la construction de leur identité, leur santé, leur acquisition de compétences, leur développement intellectuel, leur insertion dans la société et leurs relations avec les personnes de l’autre sexe. Ces stéréotypes pèsent sur les choix des garçons et des filles en matière d’éducation, ainsi que sur la pratique quotidienne en classe. Ainsi, la participation des filles dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (domaines STEM) est moins encouragée et les garçons sont plus susceptibles d’abandonner l’école. Véhiculés par les jouets, les livres, les dessins animés et les films, les stéréotypes de genre sont omniprésents dans la vie des enfants et peuvent limiter le développement de leurs dons et capacités naturels.  Dans la pratique, ces stéréotypes influencent les choix en matière d’activités sportives et de loisirs, de participation aux tâches ménagères et d’occupation de l’espace public, généralement au détriment des filles. Il est par conséquent essentiel de reconnaître ces différences dans l’élaboration des politiques et de tenir compte du fait que les stéréotypes de genre conditionnent très tôt dans la vie la pleine jouissance de leurs droits humains par les filles et la réalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes dans la vie future. 

 

Approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes et droits des enfants au Conseil de l’Europe

 

La Stratégie du Conseil de l’Europe pour les droits de l’enfant (2016-2021) fait référence à plusieurs reprises à l’égalité entre les filles et les garçons et à la lutte contre la violence à l’égard des filles, les contre les stéréotypes, le sexisme et l’hypersexualisation des filles et des garçons.

La Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul), comprend les filles de moins de 18 ans sous le terme de « femmes ». La Convention traite également de plusieurs formes de violence auxquelles les filles sont spécifiquement exposées, notamment les mutilations génitales et le mariage forcé.

S’agissant de l’exploitation sexuelle des enfants, la Convention du Conseil de l’Europe sur la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels (Convention de Lanzarote) érige les infractions sexuelles commises sur des enfants en infractions pénales et engage les États parties à prévenir les abus sexuels à l’égard des enfants, à protéger les victimes et à poursuivre en justice les auteurs d’infractions. Dans son premier rapport de mise en œuvre sur la manière dont les États européens protègent les enfants contre les abus sexuels commis dans le cercle de confiance publié en 2015, le Comité de Lanzarote formule des recommandations sur l’égalité entre les femmes et les hommes et invite les États parties à recueillir des données ventilées par sexe concernant les enfants victimes et les auteur-e-s, et suggère que les informations et des conseils communiquées aux filles et aux garçons tiennent compte des différences culturelles et de sexe.

 

Voir également les sections sur l’éducation, la jeunesse et la non-discrimination.