L’égalité entre les femmes et les hommes, les médias et les technologies de l’information au Conseil de l’Europe

Dans les sociétés européennes, les médias jouent un rôle majeur à la fois en servant de source d’information et en façonnant les opinions et mentalités. La dimension de l’égalité entre les femmes et les hommes concerne les médias en tant que profession et pour ce qui de leur contenu. En ce qui concerne les médias en tant que profession, les femmes sont sous‑représentées dans la propriété des médias, dans la production d’information et aux postes décisionnels. Cela est encore plus flagrant s’agissant du contenu des médias : elles sont sous-représentées sur le plan tant quantitatif que qualitatif. En Europe, les femmes représentent seulement environ un quart des personnes que l’on entend, voit ou dont on parle dans les nouvelles, elles sont rarement représentées en qualité d’expertes et certains domaines sont encore largement dominés par des hommes (par exemple les unes, la politique et le gouvernement, l’économie). De plus, la persistance de stéréotypes de genre dans le contenu des médias, la prédominance du discours de haine sexiste sur les réseaux sociaux, la rareté des contre-stéréotypes et la couverture médiatique souvent sensationnaliste de questions telles que la violence à l’égard des femmes sont autant de questions qui doivent être traitées d’urgence.

En 2013, le Comité des Ministres a adopté une Recommandation sur l’égalité entre les femmes et les hommes et les médias énonçant 16 mesures à prendre dans six domaines : les politiques et législations en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, les indicateurs, la fourniture d’informations et la promotion de bonnes pratiques, les mécanismes de responsabilité, la recherche et les publications, enfin l’éducation aux médias et la citoyenneté active. Un Toolkit sur la mise en application de la recommandation du Comité des Ministres par les États membres a été publié en 2015. La lutte contre les stéréotypes de genre et le sexisme est aussi l’un des objectifs prioritaires de la Stratégie pour l’égalité entre les femmes et les hommes du Conseil de l’Europe.

Le Comité directeur sur les médias et la société de l’information (CDMSI) travaille aussi sur les questions d’égalité entre les femmes et les hommes et a entrepris une série d’activités à ce sujet.

La gouvernance de l’Internet et les enjeux de l’intelligence artificielle (IA) au Conseil de l’Europe

Internet joue un rôle de plus en plus important dans les activités quotidiennes des citoyennes et citoyens européens. Il est donc essentiel que cet environnement soit sûr, ouvert et stimulant pour toutes et tous, sans discrimination aucune. La stratégie pour la gouvernance de l’internet 2016-2019 du Conseil de l’Europe vise, entre autres, à assurer le suivi des mesures prises pour protéger la sûreté et la sécurité en ligne de toute personne, en particulier les femmes et les enfants, contre notamment les abus commis en ligne tels que le cyberharcèlement, le sexisme et les menaces de violence sexuelle.

Les enjeux éthiques des algorithmes, de l’intelligence artificielle et du choix du type de données alimentant un modèle algorithmique d’apprentissage sont également à prendre en compte. L'intelligence artificielle pose des défis spécifiques en matière d'égalité entre les femmes et les hommes et de stéréotypes de genre. Ainsi, l’utilisation d’algorithmes risque de diffuser et de renforcer les stéréotypes existants, contribuant ainsi à perpétuer le la discrimination et sexisme. De plus, la sérieuse sous-représentation des femmes en tant qu’étudiantes et que professionnelles dans le domaine des technologies de l’information (16% dans l’UE) pose aussi la question de leur mise à l’écart d’un domaine dynamique économiquement et qui représente aussi un enjeu de pouvoir.

Le contenu des médias, la gouvernance de l’internet et l’intelligence artificielle ont d’importants impacts en termes d’égalité. Des mesures spécifiques pour l’égalité ainsi que l'intégration d'une démarche soucieuse de l’égalité entre les femmes et les hommes dans ces secteurs sont donc essentielles pour assurer qu’ils soient réellement inclusifs et qu’ils contribuent au changement social.

Voir également les sections consacrées à l’intégration d’une perspective de genre dans les politiques audiovisuelles et dans les politiques relatives au patrimoine naturel et culturel.