Les femmes font partie de nombreux groupes sociaux et constituent parfois la majorité des groupes confrontés à des formes multiples de discrimination. 

La discrimination croisée fondée notamment sur l’origine sociale ou ethnique, l’âge, le handicap, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre marginalise de manière disproportionnée des groupes de femmes qui sont confrontées à la discrimination et à la violence, d’une part en tant que femmes et, d’autre part, en tant que membres d’un groupe spécifique. Les femmes handicapées sont  plus exposées à la discrimination et à la violence ; quant aux femmes roms, elles se heurtent à des types particuliers de violation de leurs droits humains comme la stérilisation forcée mais aussi à d’autres formes de violence et d’injustice tant au sein de leur communauté qu’à l’extérieur. L’intégration d’une perspective de genre dans les politiques et activités liées à la non-discrimination est essentielle pour prendre en compte les besoins des différents groupes de femmes et de filles et pour élaborer des mesures efficaces et adaptées aux besoins de toutes et tous.

 

Approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes et non-discrimination au Conseil de l’Europe

 

La nouvelle Stratégie du Conseil de l’Europe pour l’égalité entre les femmes et les hommes (2018-2023) reconnaît la difficulté et l’importance de garantir que toutes les femmes y compris celles issues de groupes désavantagés bénéficient des politiques en matière d’égalité entre les femmes et les hommes et de la protection prévue par les normes pertinentes. C’est pourquoi la nouvelle stratégie prend en compte les formes croisées de discrimination pour inclure les identités multiples des femmes et les questions d’intersectionnalité.

 

Droits des personnes handicapées

 

Le Comité des Ministres a adopté la Recommandation (CM/Rec (2012)6b) sur la protection et la promotion des droits des femmes et des filles handicapées et  la Stratégie du Conseil de l’Europe sur le Handicap 2017-2023 intègre l’égalité entre les femmes et les hommes comme une question transversale.

 

Les Roms et les Gens du voyage

 

La situation et les droits des femmes roms sont un volet à part entière des travaux du Conseil de l’Europe sur les Roms et les Gens du voyage. Les conférences internationales des femmes roms organisées depuis 2003 par le Conseil de l’Europe ont donné de la visibilité aux questions concernant les femmes roms. En 2017, la 6e Conférence internationale des femmes issues des communautés roms et de gens du voyage avait pour thème « Les femmes et la représentation politique : le cas des femmes issues des communautés roms ». La Stratégie pour la promotion des femmes et des filles roms en Europe (2014-2020) fixe six objectifs stratégiques en grande partie alignés sur les objectifs de la Stratégie pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2018-2023. Le Plan d’action thématique sur l’intégration des Roms et des Gens du voyage (2016-2019), adopté en mars 2016, comprend des programmes novateurs pour autonomiser les femmes et les filles des communautés de Roms et de Gens du voyage. La Recommandation CM/Rec (2017)10 du Comité des Ministres aux États membres sur l’amélioration de l’accès des Roms et des Gens du voyage à la justice en Europe, adoptée en octobre 2017, aborde les problèmes auxquels les femmes roms sont confrontées pour avoir accès à la justice. Un programme conjoint du Conseil de l’Europe et de la Commission européenne sur l’accès des femmes des communautés de Roms et de Gens du voyage à la justice (JUSTROM) a été lancé en octobre 2016 dans cinq pays pilotes (Bulgarie, Irlande, Italie, Grèce et Roumanie).

 

Discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre

 

Les travaux du Conseil de l’Europe sur la protection et la promotion des droits humains des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexe (LGBTI) se fondent sur la Recommandation 2010 (5) du Comité des Ministres sur des mesures visant à combattre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. L’Unité Orientation sexuelle et identité de genre (SOGI) met en œuvre des activités de coopération avec différents États membres pour mettre en évidence le risque accru de discrimination et de violence auquel les femmes lesbiennes, bisexuelles et transgenres sont confrontées, notamment parce qu’elles ne répondent pas aux normes stéréotypées en matière de genre.

 

Minorités nationales

 

Le Comité consultatif de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales (FCNM) a élaboré un questionnaire sur les questions liées à l’égalité entre les femmes et les hommes à utiliser dans le suivi des pays.

 

Lutte contre le racisme et l’intolérance

 

La Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) prévoit d’inclure davantage les questions liées à l’égalité entre les femmes et les hommes dans ses travaux de monitoring. Le rapport 2017 de l’ECRI sur le Monténégro contient des réflexions liées à l’égalité entre les femmes et les hommes en relation avec la discrimination intersectionnelle et le discours de haine contre les femmes.

Voir aussi les sections sur les enfants et les jeunes