Retour En ces temps de crise, les droits et la sécurité des victimes de la traite doivent être respectés

Déclaration du Groupe d'experts sur la lutte contre la traite des êtres humains (GRETA)
En ces temps de crise, les droits et la sécurité des victimes de la traite doivent être respectés

En pleine pandémie de COVID-19, le Groupe d'experts du Conseil de l'Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains (GRETA) attire l'attention sur les difficultés particulières que rencontrent les victimes de la traite des êtres humains, qui se trouvent généralement dans une situation de grande insécurité et de vulnérabilité. Outre les traumatismes psychologiques et blessures physiques invalidantes subis, beaucoup de ces femmes, hommes et enfants n'ont aucun moyen de subsistance, et se trouvent parfois en situation de migration ou d'emploi irréguliers, sans protection médicale ou sociale, et sans documents ni ressources pour leur permettre de retourner dans leur pays d'origine. Pendant la pandémie de COVID-19, leur situation ne peut que se détériorer et les criminels peuvent utiliser activement cette crise mondiale pour exploiter leur vulnérabilité afin d'augmenter le profit financier que génère la traite des êtres humains.

Pour contenir la propagation du virus et sauver des vies, les États membres du Conseil de l'Europe ont décrété l'état d'urgence ou pris d'autres mesures restrictives, notamment la mise en quarantaine obligatoire, l’interdiction des activités non essentielles et la fermeture des frontières. Bien que ces mesures soient nécessaires, elles engendrent néanmoins des difficultés pour les professionnels qui soutiennent et protègent les victimes de la traite des êtres humains. Dans de nombreux pays, les forces de l’ordre sont mobilisées pour veiller à la mise en oeuvre de l'état d'urgence ou d'autres mesures restrictives, ce qui limite leur capacité à enquêter sur les cas de traite des êtres humains et à identifier les victimes. De même, d'autres acteurs en mesure de détecter les victimes de la traite, tels que les inspecteurs du travail, les travailleurs sociaux, le personnel de santé et les ONG, sont actuellement très limités dans leur action de lutte contre la traite des êtres humains. À la merci de leurs trafiquants et de leurs exploiteurs, de nombreuses victimes sont invisibles, et le risque qu'elles demeurent non détectées et non protégées est d'autant plus grand que l'attention et les ressources sont redirigées vers la lutte contre la propagation de COVID-19.

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Strasbourg 2 avril 2020
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