Cette année, le Groupe de coordination interinstitutionnelle contre la traite des êtres humains (ICAT), dont le Conseil de l'Europe est partenaire, a décidé de se concentrer en particulier sur la traite des enfants, qui représentent 28% du total des victimes de la traite identifiées dans le monde (20% de filles et 8% de garçons). Pour aider à l’élaboration d'une réponse internationale spécifique aux enfants, ICAT a publié aujourd'hui une note d'information traitant de l'ampleur de la traite des enfants et des jeunes et discutant des facteurs et des défis propres aux enfants. ICAT a également formulé une série de recommandations-clés, soulignant d'abord et surtout, l'importance de faire de l'intérêt supérieur de l’enfant une considération primordiale dans toutes les lois, les politiques, les programmes et les interventions en matière de traite des êtres humains. Pour lancer la note d'information, ICAT a organisé une table ronde à New York, avec le Groupe des amis unis contre la traite des êtres humains et l'organisation non-gouvernementale Rani's Voice. L'UNICEF, à la présidence d’ICAT en 2018, a animé l'événement et présenté les principaux messages identifiés dans la note d'information.
Dans son 6ème rapport général, le Groupe d'experts sur la lutte contre la traite des êtres humains (GRETA) a consacré une section thématique à la traite des enfants, soulignant la forte prévalence de la traite des enfants en Europe et les risques particuliers auxquelles sont exposés les enfants migrants et réfugiés de devenir victimes de la traite et de l'exploitation. Des exemples de bonnes pratiques de différents pays sont également décrits dans le rapport du GRETA, y compris d'unités mobiles mises en place pour détecter les enfants vulnérables et de centres spécialisés de soutien aux enfants victimes de la traite.
La Présidente du GRETA, Siobhán Mullally, a déclaré : « Les États parties à la Convention du Conseil de l'Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains doivent créer un environnement protecteur, afin de rendre les enfants moins vulnérables à la traite et à l'exploitation. Les enfants non-inscrits à la naissance, les enfants des communautés défavorisées et les enfants non accompagnés ou séparés sont particulièrement vulnérables à la traite. Beaucoup d'enfants victimes de la traite ne sont pas détectés et ne reçoivent pas de protection en raison des lacunes dans les procédures d'identification, du défaut de désignation de tuteurs légaux, de l'insuffisance des ressources octroyées aux systèmes de protection de l'enfance et du manque d'hébergements adaptés et sûrs. »
Le GRETA a récemment publié un autre rapport soulevant des inquiétudes concernant la traite à des fins d'exploitation par le travail, qui est devenue la forme prédominante de traite dans plusieurs pays européens. Le GRETA appelle les États parties à la Convention à travailler en étroite collaboration avec les ONG, les syndicats et le secteur privé pour aider à mettre fin à cette exploitation et à cet abus odieux.
Le GRETA souligne le rôle important joué par la société civile dans la lutte contre toutes les formes de traite et renvoie à la Résolution 2226 (2018) adoptée récemment, dans laquelle l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe invite les Etats membres à revoir et abroger ou modifier les lois qui entravent le travail libre et indépendant des ONG et à veiller à ce que ces lois soient conformes aux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme en ce qui concerne les droits aux libertés d’association, de réunion et d’expression et à faire en sorte que les ONG puissent solliciter, recevoir et utiliser des financements transparents et d’autres ressources, qu’elles soient d’origine nationale ou étrangère, sans subir de discrimination ni rencontrer d’obstacles injustifiés.
Publications utiles
6ème rapport général du GRETA - section thématique sur la traite des enfants
