Retour Le GRETA publie son deuxième rapport sur «l'ex-République yougoslave de Macédoine»

Le GRETA publie son deuxième rapport sur «l'ex-République yougoslave de Macédoine»

Dans son nouveau rapport publié aujourd'hui, le groupe d'experts anti-traite du Conseil de l'Europe (GRETA) analyse les progrès réalisés par la «l'ex-République yougoslave de Macédoine» depuis la publication du premier rapport en juin 2014 et souligne les questions en suspens.

Le GRETA se félicite de l'évolution du cadre législatif, politique et institutionnel, de la formation dispensée à un éventail élargi de professionnels et des recherches menées sur différents aspects de la traite des êtres humains. Parmi les autres développements positifs, le rapport souligne l'application pratique de la criminalisation du recours aux services d'une victime de la traite, avec quatre condamnations en 2014.

D’après les données statistiques, 33 victimes de la traite ont été formellement identifiées au cours de la période 2013-2016, parmi lesquelles 21 enfants. Le GRETA note avec préoccupation que le nombre de victimes de la traite formellement identifiées a diminué au fil des ans, en grande partie en raison de la diminution des ressources financières et humaines résultant de la crise migratoire. Les défis créés par la forte augmentation du nombre de réfugiés et de migrants, avec jusqu'à 5 000 nouveaux arrivants par jour en 2015-2016, ont détourné des ressources des organismes publics et des ONG qui luttent contre la traite des êtres humains. Le GRETA exhorte les autorités nationales à porter une attention accrue à la détection des victimes de la traite parmi les migrants et les demandeurs d’asile et à accroître leurs efforts en vue d’identifier de manière proactive les victimes de la traite aux fins d’exploitation par le travail.

Le rapport souligne également la nécessité de prendre des mesures supplémentaires pour réduire la vulnérabilité des personnes appartenant aux communautés roms, en particulier les femmes et les enfants, à la traite des êtres humains.  Le GRETA exhorte les autorités nationales à améliorer l'identification des enfants victimes de la traite en adoptant une approche proactive et en renforçant leur action de terrain, en accordant une attention particulière aux enfants des rues, aux enfants roms et aux enfants non accompagnés.

Le GRETA appelle également les autorités à améliorer l'assistance aux victimes adultes de la traite, en veillant à ce que des ressources financières et humaines adéquates soient fournies à cette fin et que les hommes victimes de la traite aient accès à un foyer protégé et à d'autres services auxquels ils ont droit.

Notant qu'aucune victime de traite n'a été indemnisée, le GRETA exhorte les autorités nationales à faciliter et à garantir l'accès aux indemnités pour les victimes de la traite, notamment en les informant systématiquement de leur droit à une indemnisation  et en établissant un mécanisme d’indemnisation par l’État auquel les victimes de la traite aient accès.

Le GRETA note avec inquiétude que le nombre de condamnations est faible et exhorte les autorités à mener des enquêtes proactives, à engager des poursuites et à appliquer des sanctions efficaces, proportionnées et dissuasives. Assurer un financement adéquat et un personnel suffisant pour le travail d'enquête est essentiel à cet égard.

Strasbourg 21/02/2018
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