Les 14 et 15 juin 2017, le programme des cités interculturelles a organisé, en coopération avec Oslo, ville interculturelle,  un séminaire thématique sur «Les droits de l'homme dans la ville interculturelle».

En effet, le programme des ICC  est né du constat que les droits humains individuels sont primordiaux pour les sociétés qui sont inclusives, justes et prospères. La sauvegarde des droits de l'homme et la garantie de l'équité ont été un objectif politique primordial pour les autorités publiques, en particulier dans le développement de leurs stratégies interculturelles.

Pourtant, la coopération entre les interculturels et les défenseurs des droits de l'homme n'a pas toujours été évidente et, aujourd'hui, plus que jamais, la valeur positive de la diversité est mise en jeu par un défi qui affecte à la fois le régime des droits de l'homme et le paradigme de la politique interculturelle: le retour à des politiques identitaires qui menace à la fois certaines de nos libertés fondamentales et notre cohésion communautaire.

Le séminaire a souligné les liens solides entre l'approche d'intégration inclusive du programme des ICC et les droits de l'homme. Les villes interculturelles reconnaissent que la culture et l'identité ne sont pas statiques et, par conséquent, elles favorisent les politiques pour les sociétés en développement permanent, considérant le changement comme une opportunité. Le paradigme de l'intégration interculturelle repose également sur les mêmes principes fondamentaux que les droits de l'homme, à savoir l'égalité et la non-discrimination, la justice, la participation, l'inclusion et la symétrie culturelle. Sur le plan opérationnel, les ICC favorisent l'ouverture et les espaces pour l'interaction (physique), l'organisation et la participation, qui sont essentiels à la jouissance effective des droits de l'homme. Enfin, le programme agit comme un facteur propice pour que les droits de l'homme deviennent une préoccupation pour tous, car il favorise le dialogue, l'échange et l'apprentissage mutuel qui fait progresser les deux sociétés et le cadre juridique et anticiper les changements sociaux pour répondre aux besoins des gens.

Le séminaire a également été l'occasion de présenter des exemples de politiques interculturelles et des droits de l'homme mises en œuvre par des villes européennes, qu’elles soient membres ou non du programme des ICC. Il a également mis en avant l'expérience des mouvements de la société civile et des organisations actives dans le domaine de la liberté de religion et de penser, l'égalité des genres, les droits LGBTI et la lutte contre la discrimination. Toutes ces contributions ont nourri les discussions avec des exemples concrets de terrain.

En particulier, quatre domaines de travail sont considérés plus spécifiquement, car ils peuvent poser de nouveaux défis possibles dans une perspective interculturelle. Ce sont : les droits civils et la non-discrimination, les droits démocratiques et la participation, et les droits LGBTI.

Pour citer Eleanor Roosevelt, répondant à la façon dont nous pouvons mesurer les progrès en matière de droits de l'homme, en fait, "où, après tout, les droits humains universels commencent-ils? Dans de petits endroits, près de la maison, si proches et si petits qu'ils ne peuvent être vus sur aucune carte du monde. Pourtant, ils sont le monde de la personne individuelle; le quartier dans lequel elle vit; l'école ou l'université qu’elle fréquente; l'usine, la ferme ou le bureau où elle travaille. Voilà les endroits où chaque homme, femme et enfant cherchent une justice égale, une égalité des chances, une juste dignité sans discrimination. Si ces droits n’ont pas de sens là, ils n’ont de sens nulle part. Sans une action citoyenne concertée pour les maintenir proches de la maison, nous risquons de chercher en vain des progrès dans le monde entier ».