Puis-je embrasser mon.ma collègue au travail sans le lui demander, ou s’agit-il de harcèlement sexuel ? 
Est-il acceptable de faire des commentaires au sujet du corps d’une femme ?

En fait, quand le harcèlement commence-t-il ? Il est utile de noter, dès le départ, que toute forme de harcèlement est généralement humiliante et dégradante et qu’elle menace l’intégrité physique et mentale de la personne visée. La Convention d’Istanbul du Conseil de l’Europe définit le harcèlement sexuel comme suit :

 toute forme de comportement non désiré, verbal, non verbal ou physique, à caractère sexuel, ayant pour objet ou pour effet de violer la dignité d’une personne, en particulier lorsque ce comportement crée un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant.15

La Directive 2002/73/CE16 de l’Union européenne définit aussi le harcèlement et le harcèlement sexuel.

Le harcèlement, c’est « la situation dans laquelle un comportement non désiré lié au sexe d’une personne survient avec pour objet ou pour effet de porter atteinte à la dignité d’une personne et de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant ».

Quant au harcèlement sexuel, il s’agit de « la situation dans laquelle un comportement non désiré à connotation sexuelle, s’exprimant physiquement, verbalement ou non verbalement, survient avec pour objet ou pour effet de porter atteinte à la dignité d’une personne et, en particulier, de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant ».

Cette directive stipule que le harcèlement est une forme de discrimination et qu’il est illégal.

Les exemples de harcèlement sexuel verbal peuvent inclure : faire des commentaires sexuels sur le corps d’une personne, faire des remarques ou des insinuations de nature sexuelle, poser des questions sur les fantasmes, les préférences ou les antécédents sexuels, poser des questions personnelles sur la vie sociale ou sexuelle d’une personne, faire des commentaires sexuels sur ses vêtements, son anatomie ou son apparence, essayer à répétition de sortir avec une personne qui n’est pas intéressée, proférer des mensonges ou faire courir des rumeurs sur sa vie sexuelle ou ses préférences sexuelles.

Des exemples de harcèlement non verbal sont notamment : regarder une personne de haut en bas (« déshabiller du regard »), suivre ou traquer quelqu’un, faire des allusions sexuelles ou des gestes à connotation sexuelle avec les mains ou par des mouvements du corps, utiliser des expressions faciales comme cligner de l’oeil, envoyer des baisers ou se lécher des lèvres.

Les cas de harcèlement physique comprennent : faire un massage dans la région du cou ou des épaules, toucher les vêtements, les cheveux ou le corps d’une autre personne, l’étreindre, l’embrasser, la caresser, la frictionner, la toucher ou se frotter sexuellement contre elle.

Le concept clé pour comprendre le harcèlement est que toute avance est importune. Il peut arriver qu’une personne accueille et accepte une remarque sexiste ou un commentaire sur son corps, mais cela dépend probablement de la situation et des circonstances particulières. Cependant, il est important de se rappeler que même si quelqu’un accepte - ou accueille - le comportement en question, celui-ci peut quand même être dégradant et humiliant. En outre, cette acceptation peut ne pas être entièrement volontaire : elle peut être le résultat de pressions souvent invisibles de la part du monde extérieur.
 

15 Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, article 40

16 Directive 2002/73/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 septembre 2002 modifiant la Directive 76/207/CE du Conseil relative à la mise en oeuvre du principe de l’égalité de traitement entre hommes et femmes en ce qui concerne l’accès à l’emploi, à la formation et à la promotion professionnelles, et les conditions de travail