Participation active

Pour prendre des décisions judicieuses et participer activement à la culture démocratique de leur pays, les citoyens doivent avoir conscience d’eux-mêmes et des environnements dans lesquels ils évoluent.


La participation active en ligne peut s’avérer difficile pour certains : dire tout haut ce qu’on pense et mettre son avis sur la place publique a des avantages et des inconvénients. Néanmoins, les internautes ont le droit d’exprimer librement leurs opinions à partir du moment où ils ne portent pas atteinte aux droits et aux libertés d’autrui.
 

Comment ça marche ?

La participation en ligne suit d’assez près les droits et les libertés fondamentales soulignés dans le Guide des droits de l’homme pour les utilisateurs d’internet (Conseil de l’Europe) :

  • Accès et non-discrimination
  • Liberté d’expression et d’information
  • Réunion, association et participation
  • Protection de la vie privée et des données personnelles
  • Éducation et connaissances générales
  • Informations et contenus adaptés aux enfants et aux jeunes
  • Voies de recours.
     

Bien que la participation ait des motivations diverses, les comportements en ligne s’expliquent en partie par la recherche d’efficacité personnelle, de reconnaissance et d’appartenance. De nombreux internautes souhaitent participer pour faire bouger les choses (et se prouver qu’ils peuvent être efficaces). D’autres font profiter les communautés en ligne de leurs savoirs et de leurs ressources (et s’attirent ainsi la reconnaissance des autres). Certains, enfin, souhaitent simplement appartenir à une communauté, et se joignent à des personnes de la même sensibilité qu’eux.

Formes minimalistes de participation en ligne

Le « degré zéro » de participation en ligne a donné naissance à quelques mots nouveaux, dont slacktivism, qui associe to slack (se relâcher) à activism (le militan-tisme) pour critiquer ceux qui se contentent de signer des pétitions en ligne ou de liker/partager des messages à teneur politique. Ce terme péjoratif sous-entend que « les personnes qui soutiennent une cause à l’aide d’actions simples ne s’engagent pas vraiment en faveur du changement».1

La participation active en ligne, comme la participation hors ligne, peut être influencée en fonction de l’implantation démographique des utilisateurs. L’anglais étant la langue dominante sur le web, il peut refléter davantage l’opinion d’anglophones que celle des internautes d’autres pays. Certaines études montrent que la participation active en ligne est dominée par des individus masculins, de race blanche, éduqués, et peut exclure d’autres utilisateurs, tels que les femmes, les minorités ou les personnes handicapées. Cependant, de nombreux mouvements se sont tournés vers internet pour exprimer leur mécontentement et faire bouger les choses.

À l’heure où nous écrivons, #BlackLivesMatter, #MeToo et #autismspeaks sont trois exemples parmi d’autres de participations actives en ligne qui suscitent de véritables changements. L’un des défis, ici, consiste à éviter de reproduire la « loi de la jungle » et les effets de meute que nos systèmes juridiques et judiciaires actuels se sont efforcés d’encadrer dans le monde réel. Certes, les agissements répréhensibles en ligne sont nombreux, mais il n’y aura pas de justice si tous les échanges en ligne dégénèrent en une lapidation numérique.
 

Figure 15 – Participation active – Compétences clés de la citoyenneté numériqueDéveloppement personnel

En ligne ou hors ligne, la participation à une communauté représente un élément essentiel de notre épanouissement. Toute communauté dépend des personnes qui font fonctionner ses infrastructures, et la participation – active – en ligne est une manière de contribuer à une communauté en ligne et d’en tirer des bénéfices. La participation active a aussi un rôle à jouer dans le développement de la démocratie en ligne (recours aux communications électroniques pour favoriser les processus démocratiques).

La participation est aussi source de développement personnel, puisque les internautes peuvent participer à des formations en ligne, suivre des tutoriels collectifs ou s’inscrire à des fils de questions-réponses sur les réseaux sociaux. Les étudiants et les esprits curieux devaient auparavant fréquenter les bibliothèques ou se lancer dans de longues recherches pour comprendre les débats ou les enjeux philosophiques, aujourd’hui ils peuvent prendre part à d’intéressantes discussions en ligne.

Figure 15 – Participation active – Compétences clés de la citoyenneté numérique

1. UNAIDS Outlook Report 2010 (en anglais uniquement)