Notre identité en ligne a gagné en importance à mesure qu’internet s’est installé dans notre vie. Étant donné que notre manière d’interagir avec les autres peut avoir des effets positifs ou négatifs, sur eux et sur nous-mêmes, la citoyenneté numérique ne saurait se passer d’une présence en ligne saine et d’une communication responsable et n’empiétant pas sur les droits d’autrui.
À l’origine, la présence en ligne était un outil de marketing destiné à promouvoir une personne, à la fois en suscitant du trafic et en créant une image positive pérenne de cette personne sur le Net. Il fallait pour cela connaître l’optimisation (le référencement) pour les moteurs de recherche, la réputation en ligne, les usages des réseaux sociaux, etc. La présence en ligne s’étend aujourd’hui aux qualités personnelles et interpersonnelles qui nourrissent l’identité en ligne et aux compétences sociales et cognitives nécessaires à cette fin.
La présence en ligne désigne notre façon d’être présents sur le web, et s’étend aux qualités personnelles et interpersonnelles qui aident à entretenir notre réputation et notre identité en ligne. On peut vérifier l’étendue et la qualité de sa présence en ligne en tapant son nom ou d’autres informations personnelles dans un moteur de recherche. En fonction de ce qu’on communique, la présence en ligne peut être positive ou négative ; elle peut aussi être influencée, en bien ou en mal, par les aptitudes sociales et cognitives avec lesquelles on entretient sa réputation en ligne.
Les communications sont les idées, images, vidéos et bribes d’information qu’on échange avec autrui dans l’espace virtuel. Bien sûr, elles existent aussi hors ligne, et les communications en ligne peuvent déborder sur celles dans le monde physique. Et inversement. Nous nous concentrons ici sur les communications en ligne.
Comme la présence en ligne, les communications en ligne peuvent être positives ou négatives, mais nous insistons ici sur la capacité à communiquer et à interagir avec les autres de manière sûre et responsable. Les aptitudes nécessaires pour créer des communications en ligne positives dépendent aussi des aptitudes sociales et cognitives de l’auteur des messages. Étant donné que ces communications peuvent être visionnées, partagées et devenir virales, elles devraient être autant que possible bénéfiques à la société et aux communautés d’internautes.
Évolution avec les technologies
Les nouvelles technologies, les réseaux sociaux et internet en général continuent d’évoluer rapidement ; la présence et les communications en ligne suivent ce mouvement. Bien que les échanges en face-à-face puissent être parfois réduits dans certaines circonstances, de nombreuses entreprises de conférence en ligne attestent que beaucoup d’entre nous continuent de les privilégier pour certains aspects des activités commerciales. Il en va de même pour les échanges personnels.
On voit aussi apparaître de nouvelles formes de communication, comme la réalité virtuelle (RV) ou la réalité augmentée (RA). Dans la réalité virtuelle, l’utilisateur est plongé dans un environnement en ligne simulant une situation réelle ou imaginaire ; dans la réalité augmentée, des éléments générés par ordinateur sont ajoutés à la réalité existante pour multiplier les interactions possibles avec elle. Les deux peuvent modifier notre façon de communiquer. L’expérience immersive offerte par la RV et la RA peut être ajustée de façon que chaque personne perçoive la réalité différemment. Cette nouvelle dimension offre une expérience sociale et personnelle sur mesure.
Présence en ligne, protection des données et vie privée
Tous les citoyens devraient avoir appris à protéger leur identité en ligne et leurs données personnelles, et à conserver, s’ils le peuvent, un minimum de vie privée. À l’aide de simples recherches et d’une dose d’esprit critique, les citoyens numériques devraient pouvoir modifier les paramètres de vie privée de la plupart des sites et applications, de façon à conserver une identité en ligne positive (voir la fiche d’information pour en savoir plus sur la protection de l’identité en ligne).
Le Règlement général sur la protection des données, en vigueur dans l’Union européenne depuis 2018, devrait donner aux personnes plus de contrôle sur leurs données et leur vie privée, et leur permettre de maîtriser leur présence en ligne.
Comment ça marche ?
La présence en ligne peut être créée directement ou indirectement. Vous pouvez directement créer un compte et poster des contenus, des images ou des données ; votre présence indirecte est créée par ceux qui vous identifient par une photo en citant votre nom, republient vos données ou postent des informations à votre sujet. Beaucoup de sites vous informent quand un utilisateur vous identifie ; vous pouvez alors l’accepter ou le refuser.
Les technologies de la communication offrent de nombreuses voies et méthodes de communication, de la plus simple à la plus complexe, et les médias numériques ont élargi nos possibilités de communication (figure 13). Les communications ont largement dépassé les interactions en face-à-face pour revêtir en ligne une multitude de formes. Elles peuvent aller d’une personne à une autre, d’une personne à un groupe, d’un groupe à une personne. Les méthodes de communication sont variées et peuvent comprendre :
les chats (terme informel désignant des communications interactives sur un espace de discussion prévu à cet effet);
la messagerie instantanée (type de chat en ligne avec envoi de textes en temps réel);
les textos;
le courrier électronique;
la téléphonie en ligne;
les réseaux sociaux;
les podcasts;
la réalité virtuelle et augmentée;
les environnements de jeux.
Figure 13 – Modes de communication en ligne
On a vu apparaître, entre autres, des communications simultanées via plusieurs de ces méthodes et médias. Par exemple, on peut chatter tout en jouant à un jeu vidéo, ou utiliser un réseau social pour échanger avec d’autres sur son score pendant qu’on joue.
Les utilisateurs peuvent adopter l’approche qui leur apporte le plus d’avantages parmi les nombreuses méthodes de communication. Parmi ces avantages, citons une distance réduite entre les personnes, la possibilité de nouer des contacts avec des personnes extérieures à son entourage immédiat, le partage d’informations et de ressources, etc.
À savoir pour communiquer positivement
Tout ce que vous postez, envoyez ou téléchargez en ligne laisse une trace numérique (un peu comme des empreintes sur le sol).
Réfléchissez avant d’envoyer un message, quel qu’en soit le contenu. Quelque chose que vous voyez comme positif peut être mal interprété.
Gardez toutes les données vous concernant confidentielles, notamment les photos qui peuvent révéler votre identité, votre lieu d’habitation ou votre sexe.
Respectez le matériel et rappelez-vous que, si vous utilisez les serveurs de votre employeur ou de votre établissement scolaire, vos communications ne seront peut-être pas privées.
Recherchez les options vous permettant de définir pendant combien de temps vos contributions en ligne resteront visibles. Il y a de grandes chances que vous vous sentiez gênés, à 16 ans (par exemple), par les images et avis que vous avez postés quand vous en aviez 10.
Dimensions éducatives et citoyennes
La présence et les communications en ligne sont précieuses pour les citoyens numériques, car elles leur permettent de créer et d’entretenir une réputation et des interactions positives en ligne.
Il est essentiel de savoir gérer son identité et son empreinte numériques.
Beaucoup estiment que les échanges en ligne ne remplacent pas les conversations téléphoniques ou en face-à-face, mais complètent les communications traditionnelles.
Figure 14 – Présence et communications en ligne – Compétences clés de la citoyenneté numérique
Écrivez quelque chose qui mérite d’être lu ou faites quelque chose qui mérite d’être écrit.
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