L’un des éléments clés des normes du GAFI consiste à prendre en considération le risque imminent de BC/FT dans les juridictions et les secteurs à titre individuel afin d’appliquer des mesures de LAB/CFT sur la base de la sensibilité aux risques. Ceci permet aux autorités publiques, ainsi qu’au secteur privé, d’allouer les ressources de la manière la plus appropriée et de se concentrer sur des secteurs présentant des niveaux de vulnérabilités et de menaces plus élevés.

Le GAFI définit les risques comme une combinaison des facteurs suivants :

  • Menaces : personne, objet ou activité pouvant potentiellement causer des dommages par exemple à l’Etat, à l’économie, à la société etc. ;
  • Vulnérabilités : tout ce qui peut être exploité tpar la menace ou qui peut soutenir ou faciliter ses activités ;
  • Conséquence : impact ou dommage pouvant être causé, entre autres, aux systèmes financiers et institutions financières, ainsi qu’à l’économie ou à la société de manière plus générale.

Les Recommandations de 2003 du GAFI se concentraient sur l’évaluation du risque dans plusieurs domaines. Premièrement, le secteur privé devait appliquer une approche basée sur les risques lors de la mise en œuvre de mesures préventives. Il était également demandé aux autorités de supervision d’adopter une approche basée sur les risques pour suivre la conformité avec les exigences en termes de LAB/CFT. Pour ce qui est des autorités gouvernementales étatiques, il leur était demandé de comprendre les risques pour désigner les priorités nationales, lors de la formulation de documents stratégiques nationaux, ainsi que pour ce qui concerne le secteur des organisations à but non lucratif afin de cibler les mesures destinées à atténuer les risques.

Les Recommandations 2012 du GAFI intensifient la focalisation sur la compréhension des risques de BC/FT. La Recommandation 1 et le Résultat immédiat 1 formulent des exigences concrètes qui demandent aux pays d’identifier, de comprendre les risques de BC/FT auxquels la juridiction est confrontée et d’établir un mécanisme pour mener cette évaluation de risque. Cette dernière est entreprise par les autorités, elle sert de base et d’orientation pour l’application de l’approche basée sur les risques par le secteur privé. Elle doit être passée en revue et actualisée régulièrement afin de refléter les évolutions en cours dans la juridiction. Pour de plus amples informations sur les évaluations nationales des risques, voir la section correspondante. Les obligations du secteur privé d’évaluer et de comprendre les risques imminents tant pour leur secteur d’activité que pour leurs clients, ainsi que l’exigence de mettre en place des mesures destinées à atténuer ces risques, sont également renforcées dans les Recommandations de 2012 du GAFI. Des responsabilités correspondantes sont prévues pour les autorités de supervision.