En mars 2021, cinquante-huit organisations et la Ville de Turin ont signé le "Patto dei Beni Comuni per Torino Antirazzista" (Pacte des biens communs pour Turin antiraciste)
L'antiracisme, un bien commun.
Le racisme ne concerne pas seulement celles et ceux qui en sont les victimes. Au contraire : comme pour le sexisme et l'homophobie, une société juste et équitable ne peut être atteinte que si tout le monde, en particulier celles et ceux qui vivent dans une situation de sécurité et de privilège, joue leur rôle. En commençant par les institutions. Avec cette idée en tête, le 17 mars 2020, Turin a été la première municipalité d'Italie à déclarer que le patrimoine des actions et des pratiques antiracistes est un bien commun de la citoyenneté, et à lancer un appel pour recueillir les adhésions et les expressions d’intérêt pour commencer un processus de co-planification auquel cinquante-huit sujets de la société civile ont participé, dont un syndicat, des réseaux de second niveau, des maisons de quartier, des centres de jeunesse, des associations religieuses et culturelles, des communautés de personnes migrantes, des groupes informels et des institutions culturelles.
Un an après, la ville de Turin a approuvé le texte du Pacte des biens communs, un exemple unique en Italie : un document détaillant les actions, les projets, les engagements mutuels, et qui garantit pour la première fois une approche unifiée et stratégique et une implication directe des communautés et des personnes d’origines et cultures différentes dans les phases de conception, de réalisation et d'évaluation des politiques.
Les activités prévues ont été regroupées en cinq lignes d'action : Événements et initiatives ; Espaces ; Autonomisation ; Accès aux services ; Éducation ; et culture. Ensemble, la Ville et les acteurs de la société civile s'engagent à :
- créer des événements et des initiatives dans le domaine interculturel et antiraciste, qui redonnent la parole aux personnes et aux communautés qui subissent quotidiennement diverses formes de discrimination ;
- fournir des outils et des conseils pour accéder aux biens et aux services de la ville, en particulier le registre et les services civiques, les appels d'offres pour les espaces municipaux et la santé dans une perspective de genre ;
- former les employée-s et les opérateurs/trices de la Ville ainsi que les volontaires des sujets civiques ;
- créer des tables de discussion et d'échange dans le domaine de l'éducation aux droits humains et de la lutte contre les discriminations ;
- concevoir et rendre visibles des espaces sûrs exempts de racisme, de fascisme et de sexisme;
- coconcevoir et rechercher des fonds et des financements pour la mise en œuvre des activités et des projets. La Ville soutiendra ces actions également par des ressources spécifiques de son budget. Pour la cogestion des activités et la coordination des initiatives, la mairie et les sujets de la société civile mettront également en place une table de travail permanente, qui ne sera pas seulement un outil d'évaluation des progrès du Pacte mais aussi un véritable espace de confrontation et d'orientation des politiques publiques.
Le Pacte sera bientôt disponible en anglais.