Dans cette activité, les participants doivent réfléchir à la façon dont ils réagiraient à divers discours de haine fondée sur le genre qui circulent en ligne. Ils imaginent ensuite une action qu’ils pourraient mettre en oeuvre, en ligne, pour agir contre des cas de violence fondée sur le genre.

Complexité : Niveau 2


Durée : 45 minutes (Partie 1)
120 minutes (Partie 2)



Taille du groupe : 6 à 20


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« Les limites de mon langage dessinent les frontières de mon monde. »
Ludwig Wittgenstein

Objectifs

  • Apprendre à reconnaître le discours de haine fondée sur le genre et ses conséquences sur les personnes visées
  • Développer une action en ligne contre le discours de haine fondée sur le genre
  • Identifier différentes façons de répondre au discours de haine fondée sur le genre en ligne

Matériels

  • Feuilles de tableau à feuilles mobiles, marqueurs et ruban de masquage
  • Copies des cartes d’action (au moins une pour chaque groupe)

Préparation

Préparez quatre affiches en notant sur chacune une des options d’action ci-dessous et collez-les dans les quatre coins de la pièce :

  • « Rien du tout »
  • « Répondre à la personne qui en est à l’origine »
  • « Signaler ce comportement »
  • « Autre »

Assurez-vous qu’il y a suffisamment d’espace pour que les participants puissent se déplacer dans la salle.


Instructions

L’activité se déroule en deux parties.

Partie 1 (45 minutes)

1) Demandez aux participants s’ils savent ce qu’est le discours de haine et s’ils en ont déjà rencontré des cas sur internet : qui en était la cible ? Donnez aux participants la définition du sexisme ci-dessous :
Le sexisme consiste à percevoir et juger les personnes uniquement sur la base de la catégorie sexe/genre à laquelle on pense qu’elles appartiennent ; il se manifeste par un traitement inégal de la personne concernée. Le sexisme touche les hommes et les femmes, mais les femmes sont généralement considérées comme en étant plus fréquemment la cible. Parmi les formes de sexisme extrême, on trouve le harcèlement sexuel, le viol, les mutilations génitales féminines et d’autres formes de violence sexuelle. Mais le sexisme quotidien prend différentes formes, parfois difficilement reconnaissables, par exemple : raconter des blagues sur les blondes, faire des commentaires sur le corps féminin (les traiter comme des objets), réagir à la façon dont les femmes sont habillées (« C’est quoi cette tenue ? Un appel au viol ? »), faciliter les tâches des femmes dans les jeux en ligne (« C’est une femme, elle ne passera pas l’étape suivante ») ou encore objectifier les femmes en publicité.

2) Expliquez aux participants que, dans cette activité, ils vont devoir examiner des exemples de discours de haine fondée sur le genre. Indiquez-leur les affiches placées dans les coins de la salle en leur disant que vous allez leur lire plusieurs scénarios. Ils devront alors choisir parmi les options ci-dessous celle qui correspond le mieux à ce qu’ils feraient : 

  • Rien du tout
  • Répondre à la personne qui en est à l’origine
  • Signaler ce comportement
  • Autre

3) Expliquez aux participants qu’après la lecture de chaque scénario, ils vont devoir se diriger vers l’affiche proposant l’option qui se rapproche le plus de la façon dont ils réagiraient probablement. Demandez-leur d’être honnêtes ! 

4) Lisez le premier scénario et donnez aux participants le temps de faire leur choix. Une fois qu’ils se sont positionnés, demandez à quelques représentants de chacune des quatre options d’expliquer le pourquoi de leur choix. Ensuite, lisez le scénario suivant et continuez jusqu’à ce que vous ayez l’impression d’avoir examiné suffisamment de cas. 

5) Demandez aux participants de quelle façon le discours de haine fondée sur le genre affecte les personnes ciblées, comment il affecte les personnes qui en sont témoins et la société en général. Vous pourriez aussi leur demander plus spécifiquement : comment le discours de haine fondée sur le genre affecte-t-il les femmes / les hommes / les personnes LGBT+ ?

6) Vous pouvez poursuivre par la première partie du débriefing et de l’évaluation (voir ci-dessous) ou passer immédiatement à la Partie 2.

Partie 2 (120 minutes)

1) Expliquez aux participants que, dans cette partie de l’activité, ils vont travailler en petits groupes pour développer une action en ligne visant à sensibiliser le public au discours de haine fondée sur le genre et aux moyens de le combattre. 

2) Répartissez les participants en trois groupes et donnez-leur les cartes d’action qui se trouvent à la fin de cette activité. Les groupes auront des tâches différentes :

  • Le groupe 1 élaborera une mini-campagne sur la question du discours de haine fondée sur le genre en ligne.
  • Le groupe 2 élaborera le scénario d’un vidéoclip contre le discours de haine fondée sur le genre qui sera mis en ligne.
  • Le groupe 3 élaborera des contre-récits à propos du discours de haine fondée sur le genre en ligne.

3) Indiquez aux groupes où ils vont travailler. Prévoyez environ 60 minutes pour cette partie de l’activité.

4) Lorsqu’ils ont terminé la mise au point de leurs plans d’action, regroupez-les en plénière et invitez-les à présenter leur travail.

5) Aidez les participants à planifier les actions qui ont été conçues. Ils devraient se poser un certain nombre de questions, par exemple :

  • Qui sera chargé de promouvoir l’action ?
  • Quand et comment cela sera-t-il fait ?

6) Passez au débriefing et à l’évaluation.


Débriefing et évaluation

Cette partie de l’activité peut se faire en deux parties.

Vous pouvez utiliser la première série de questions après la Partie 1 de l’activité :

  • Comment avez-vous trouvé l’activité ? Dans quels scénarios avez-vous eu le plus de difficulté à réagir, et pourquoi ?
  • Avez-vous déjà entendu des propos de haine sexistes en ligne - soit en tant que personne visée par ces propos, soit en tant que témoin ? Qu’avez-vous ressenti ?
  • Les gens devraient-ils avoir le droit de dire ce qu’ils veulent sur internet ? Sinon, quelles devraient être les limites ?
  • Quels sont les droits humains violés par le discours de haine ?
  • Comment pouvez-vous aider à prévenir ou à combattre le discours de haine fondée sur le genre en ligne ?

Après la Partie 2 de l’activité, vous pouvez poser les questions suivantes :

  • Êtes-vous satisfaits des résultats de votre travail ? Quelle a été la partie la plus difficile de la tâche pour vous ?
  • Pensez-vous qu’il soit important d’agir contre le discours de haine fondée sur le genre en ligne ? Pourquoi ?
  • Dans quelle mesure sera-t-il facile de mener à bien les actions que vous avez conçues ?
  • Avez-vous besoin d’aide pour les mettre en oeuvre ?
  • Qu’espérez-vous comme résultat de votre action ?

Conseils pour l’animation

Il est possible soit de conduire l’activité intégralement, en une seule session, soit d’exécuter la partie 2 à une date ultérieure. Vous pouvez aussi utiliser l’une ou l’autre des deux parties sans l’autre : uniquement le choix des réponses apportées au discours de haine fondée sur le genre, ou uniquement les actions à mettre au point. Cela dépendra des besoins d’apprentissage de vos participants et des objectifs que vous visez avec l’activité. 

Compte tenu de la conception de l’activité (en deux parties), les participants ont la possibilité dans un premier temps d’explorer différentes façons de réagir au discours de haine fondée sur le genre, puis d’élaborer des plans d’action. Cette organisation leur permet de constater que n’importe qui peut oeuvrer pour faire changer les choses et lutter contre le discours de haine en ligne ; et de reconnaître qu’il est de la responsabilité de tout un chacun de le faire.

La deuxième partie peut être difficile pour les participants. Laissez-les faire preuve de créativité et essayez de ne pas les limiter dans leurs idées, mais soyez disponible pour les soutenir et rappelez-leur - si nécessaire - de ne pas être trop ambitieux et de rester concentrés. Si vous pensez que développer trois actions va être trop de travail, choisissez une seule des cartes sur laquelle tous les participants devront travailler. 

Le groupe qui travaille sur les récits alternatifs et les contre-récits pourrait avoir besoin d’un soutien supplémentaire : vous pourriez recommander aux participants de choisir environ trois exemples de discours de haine fondée sur le genre et de réfléchir à la façon dont ils pourraient y répondre. Pour plus d’informations sur l’utilisation des contre-récits, voir le manuel « Alternatives - Les contre-récits pour combattre le discours de haine », consultable en ligne. Le site web de la campagne du Conseil de l’Europe contre le discours de haine offre également des exemples inspirants d’actions en la matière, ainsi que des stratégies éducatives pour aborder ce problème. 


Suggestions de suivi

Si les participants souhaitent approfondir le thème de la violence fondée sur le genre dans les médias, vous pouvez organiser l’activité « La violence dans les médias numériques », dans laquelle les participants utilisent des techniques de recherche et d’observation pour aborder le problème de l’utilisation de la violence dans les médias numériques.

Vous pourriez aussi approfondir le travail sur les récits alternatifs et les contrerécits pour lutter contre le discours de haine. À l’aide du manuel « Alternatives - Les contre-récits pour combattre le discours de haine », préparez un atelier sur la construction de récits contre le discours de haine.


Idées d'action

Aidez les participants à finaliser leurs actions et à les réaliser en ligne. Réfléchissez à la façon dont ils peuvent évaluer l’impact de leurs actions.

Source : Cette activité est adaptée de l’activité « Face au cyberharcèlement », dans Connexions – Manuel pour la lutte contre le discours de haine en ligne par l’éducation aux droits de l’homme, Conseil de l’Europe, 2016

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