Strasbourg, 29.01.2024 – Dans un rapport publié aujourd’hui, le Comité d’experts de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires a conclu que les autorités danoises continuaient d’assurer un niveau élevé de protection de la langue allemande, la seule langue régionale ou minoritaire protégée par la Charte. Cependant, les experts appellent à sensibiliser davantage à l’histoire, à la culture et à la langue des germanophones en dehors de la région frontalière entre le Danemark et l’Allemagne.

Face à une immigration accrue de ressortissants allemands au Danemark et afin de faciliter leur intégration, le Comité recommande d’augmenter les crédits alloués à la traduction de documents juridiques, car l’emploi de l’allemand est quasiment invisible dans le système judiciaire. En outre, les communes du Jutland du Sud/Schleswig du Nord devraient afficher les noms de lieux en version bilingue.

En ce qui concerne les médias, le Comité constate que l’utilisation de l’allemand et la promotion de la culture et de l’histoire des germanophones locuteurs sont difficiles à repérer dans les médias publics. Les locuteurs préfèrent en effet utiliser les ressources qui leur sont allouées pour mettre en place des plateformes numériques et des médias sociaux visant à promouvoir l’allemand. Le Comité d’experts recommande donc aux autorités de faire mieux connaître l’allemand en tant que langue minoritaire dans les médias et de soutenir la formation des journalistes et des autres professionnels des médias utilisant l’allemand.

De plus, le Comité d’experts a reconnu que le Parlement du Groenland envisageait de tenir une consultation avec les autorités danoises sur la protection du groenlandais au Danemark en vertu de la Charte.

Le sixième rapport d’évaluation du Comité d’experts de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires est fondé sur les informations provenant de sources gouvernementales et non gouvernementales, notamment celles obtenues lors de la visite au Danemark que le Comité a effectuée en juin 2023. Le rapport d’évaluation a été publié avec les commentaires des autorités.