Le 7 décembre 2023, la présidente du Comité d'experts de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, Aleksandra Oszmiańska-Pagett, a participé à un échange de vues avec le Comité directeur du Conseil de l'Europe sur l’anti-discrimination, la diversité et l'inclusion (CDADI) à Strasbourg.

Dans son discours aux membres du CDADI, elle a souligné la pertinence de la Charte 25 ans après son entrée en vigueur et les résultats obtenus au cours des dernières décennies. Dans ce contexte, elle a souligné que certains États ont décidé ces dernières années d'accepter des engagements supplémentaires de la Charte, renforçant ainsi leurs obligations, et que des instruments de ratification mis à jour peuvent garantir que la Charte continue de servir d'instrument pour des politiques linguistiques sur mesure.

Néanmoins, elle a également mentionné les défis auxquels la Charte est confrontée. "Le fait que les États parties ne respectent pas un nombre important de leurs engagements au titre de la Charte constitue sans aucun doute le plus grand défi structurel de ce traité. Pour la mise en œuvre de la Charte, un dialogue régulier et institutionnalisé entre les autorités, les locuteurs de langues minoritaires et le Conseil de l'Europe est crucial", a-t-elle déclaré.

"Un autre défi persistant consiste à augmenter le nombre de ratifications de la Charte. La Charte revêt une importance générale dans la mesure où les langues régionales ou minoritaires sont traditionnellement utilisées dans la plupart des États membres du Conseil de l'Europe. Le Conseil de l'Europe peut fournir des conseils juridiques pour soutenir la ratification", a-t-elle poursuivi.

Elle s'est félicitée du fait que le CDADI réalisera d'ici 2025 une étude sur les problèmes récurrents dans le domaine de la protection des langues régionales ou minoritaires et sur l'identification des bonnes pratiques dans les Etats membres. Selon elle, cette étude pourrait contribuer à aider les États parties à mettre pleinement en œuvre la Charte et les recommandations de suivi qui s'y rapportent, et à encourager davantage d'États à ratifier la charte.

"La présence des langues minoritaires sur l'internet, sur les applications pour smartphones mais aussi dans les logiciels de traduction est également cruciale pour leur préservation. Les médias numériques et sociaux peuvent compléter l'offre existante dans les médias traditionnels à un coût relativement faible et s'adresser en particulier à la jeune génération", a-t-elle conclu.