Accès et intégration

Qu’est-ce que l’accès et l’inclusion pour un citoyen numérique ?

L’accès aux technologies est essentiel, mais absolument pas suffisant pour exercer sa citoyenneté numérique. Le Net est un espace sans limites, offrant d’infinies perspectives.

À beaucoup d’égards, il est aussi plus dur que le monde « hors ligne», du fait notamment de son pouvoir de diffusion exponentiel et de l’apparent anonymat qu’il autorise. Y accéder suppose donc non seulement des aptitudes techniques, pour ne pas se perdre dans le labyrinthe, mais aussi un sens accru des responsabilités et du respect des autres fondé sur des valeurs fondamentales : la dignité humaine et les droits de l’homme.

L’accès aux technologies offre de nouveaux outils et forums d’apprentissage, de communication et de création : ordinateurs fixes et ordinateurs portables classiques avec leur clavier, téléphones mobiles, tablettes et applications, consoles de jeux et, aujourd’hui, robots, jouets connectés et internet des objets (liste non exhaustive). 

Comme dans toute communauté à laquelle on est participe, l’une des premières responsabilités des citoyens numériques est de veiller à ce que ces espaces numériques restent ouverts aux minorités, aux personnes en difficulté et à toute la diversité des opinions. Ce n’est cependant qu’une des facettes de la notion d’inclusion.
 

Surmonter les limites d’aujourd’hui

Un quart de siècle après l’avènement d’internet, on estime toujours qu’un quart des citoyens européens n’y a pas accès ; ce chiffre monte à presque une personne sur deux quand on considère la population mondiale. Dans de nombreux pays, l’école a pour mission d’offrir à tous les enfants l’égalité des chances, afin qu’ils puissent pleinement s’épanouir et jouer leur rôle de citoyens actifs dans notre monde fortement numérisé. Pourtant, l’OCDE signale qu’en 2014 (rapport 2016), seul un de ses États membres sur quatre assurait un niveau équitable d’accès à internet à travers son système éducatif.

Les technologies sont largement « plaquées » sur les matières principales, et l’éducation civique à l’école se trouve, semble-t-il, encore plus mal en point. Certains pays expérimentent le BYOD (Bring your own device – chacun amène son équipement), mais cela pose encore d’autres problèmes d’égalité et de sécurité. Par ailleurs, il devient de plus en plus difficile d’éviter les logiciels malveillants et les regards indiscrets (voir la fiche d’information «Vie privée et sécurité»).

La pauvreté et les possibilités d’éducation limitées constituent, dans le monde entier, les principaux obstacles à l’accès et à l’inclusion. Cela étant, les technologies deviennent de plus en plus abordables et disponibles ; le nombre d’utilisateurs actifs d’internet a crû de 21 % entre 2015 et 2016, contre seulement 5 % pour les utilisateurs de téléphonie mobile.

Les progrès sont beaucoup plus lents lorsqu’il s’agit d’inclure les personnes handicapées, – plus grand groupe minoritaire du monde. D’après l’ONU, 80 % de ces personnes vivent dans des pays en développement. Certes, les technologies ont beaucoup fait pour adapter les périphériques de saisie et de consultation au plus grand nombre, mais il ne suffit pas de supprimer les barrières physiques pour ouvrir l’accès au monde en ligne. Internet ne sera ouvert à tous que lorsque les technologies et notre vision de la diversité auront évolué de manière que chacun accède effectivement à chaque aspect du monde en ligne et hors ligne. L’inclusion suppose la pleine participation de tous les citoyens et le respect de leurs droits sociaux, civils et éducatifs. Elle ne se limite pas à surmonter les handicaps physiques et cognitifs, mais doit couvrir toute la diversité humaine : aptitudes, langues, cultures, genres, âges et autres formes de différences.