Pourquoi la démocratie et le dialogue interculturel ? 

La démocratie se définit en termes d’institutions et de lois, mais, concrètement, il ne peut y avoir d’institutions ou de lois véritablement démocratiques que si les citoyens adoptent, dans la pratique, les attitudes et les comportements nécessaires au fonctionnement de la démocratie. C’est ce que l’on appelle la « culture de la démocratie ». Elle doit, à chaque nouvelle génération, être reconstruite et préservée. En effet, l’apprentissage de cette culture ne se compare pas à celui du vélo, mais plutôt à celui d’une langue : si elle n’est pas pratiquée, elle s’oublie. La démocratie est déterminée par la culture de la démocratie, et c’est par le seul biais de cette dernière que l’on peut favoriser l’intégration et l’inclusion. Son acquisition repose en très grande partie sur l’éducation, qui contribue également de façon déterminante à la création et au maintien d’une Europe démocratique fondée sur la démocratie, les droits de l’homme et l’état de droit. 
 

 Quel est l’objectif du projet ?

Le projet vise à définir les principales compétences nécessaires aux citoyens pour pouvoir participer de manière effective à la société démocratique. Les descripteurs sont conçus comme des lignes directrices ou des références à l’intention des Etats membres, qui seront libres de les utiliser et de les adapter au sein de leur système éducatif, à tous les niveaux de l’éducation, comme bon leur semble. Ils n’auront pas de caractère contraignant et il importe de souligner que le projet a été soutenu par les Etats membres lors de deux sessions plénières du Comité directeur pour les politiques et pratiques éducatives (CDPPE) et de la réunion annuelle du réseau des coordinateurs de l’Education à la citoyenneté démocratique. 
 

 Existe-t-il un modèle sur lequel s’appuyer ? 

Le modèle de compétences établi pour une culture de la démocratie et le dialogue interculturel s’inspirera du Cadre européen commun de référence pour les langues (CECR) mis au point par le Conseil de l’Europe, sans toutefois le copier. Il est à noter que les travaux qui nous attendent sont encore plus complexes que ceux qu’impliquait le CECR à l’époque. Mais notre objectif reste réalisable, en partie grâce aux leçons tirées de l’élaboration de ce Cadre à l’époque. 
 

 Quels sont les groupes cibles ? 

Ce projet cible les concepteurs de politiques éducatives et les praticiens, notamment les ministères, les établissements scolaires et les universités, les enseignants, les formateurs d’enseignants et les concepteurs de programmes. 
 

 Qu’entend-on par « compétences » ? 

Le terme « compétences » renvoie à ce qu’une personne sait, comprend et est capable de faire, ainsi qu’à ses valeurs et à ses attitudes – c’est-à-dire pas seulement à ce qu’elle peut faire, mais aussi à ce qu’elle est disposée à faire. Il est important de prendre en compte les valeurs et les attitudes dans la mesure où celles-ci peuvent influencer l’action d’un citoyen. En effet, il y a des choses que nous sommes probablement capables de faire mais que, pour des raisons d’ordre moral et éthique, nous devons nous abstenir de faire.
 

 Pouvez-vous donner des exemples de valeurs ? 

On peut citer notamment le respect et l’esprit civique. 
 

 Comment décrire les compétences ? 

Les compétences seront décrites à l’aide d’un ensemble de descripteurs pouvant être utilisés dans les écoles, les universités et d’autres contextes éducatifs pour réviser et mettre au point des curriculums, des programmes d’études et des méthodes pédagogiques permettant d’aider les apprenants à devenir des citoyens démocratiques actifs et d’évaluer leurs progrès. 
 

 Pouvez-vous donner des exemples de descripteurs ? 

Exemples de descripteurs relatifs à la résolution de conflits :

  • Entend et comprend les différents points de vue des parties impliquées. 
  • Peut exprimer et résumer les différents points de vue soutenus par les parties en conflit. 
  • Peut trouver un terrain d’entente pour la conclusion d’un accord entre les parties en conflit.

Exemples de descripteurs relatifs à la valorisation d’autrui, de la dignité humaine et des droits de l’homme :

  • Respecte le principe de l’égale dignité de tous les êtres humains. 
  • Montre qu’il a conscience du caractère universel et inaliénable des droits de l’homme. 
  • Peut reconnaître l’humanité commune de tous les individus, quelles que soient leurs spécificités culturelles.

Exemples de descripteurs d’aptitudes de coopération :

  • Dans le cadre d’une activité de groupe, veille à l’égale participation de tous. 
  • Dans le cadre d’un travail en coopération, peut apporter son soutien à d’autres membres de son groupe. 
  • Tient compte du point de vue d’autrui lors de l’analyse de la situation.
     

 Sur quelles compétences le dispositif sera-t-il axé ? 

Le dispositif portera sur les compétences qui sont liées exclusivement, ou au moins essentiellement, à la démocratie et au dialogue interculturel. Il existe bon nombre de compétences qui renvoient en partie à ces deux concepts, mais qui sont majoritairement liées à d’autres objectifs de l’éducation, tels que la préparation à l’entrée sur le marché du travail. Il faut que les compétences incluses dans le cadre puissent être non seulement enseignées et apprises, c’est-à-dire développées dans le cadre d’un processus éducatif, mais aussi évaluées, pour qu’il soit possible de mesurer si – et jusqu’à quel point – elles sont acquises. 
 

 Où en sommes-nous ? 

Un modèle axé sur 20 compétences spécifiques pour une culture de la démocratie a été soumis à des experts internationaux pour commentaires, et un premier ensemble de descripteurs sera prêt d’ici à la fin de mai 2015. Ces descripteurs seront testés au cours de l’été, avec l’aide du programme de formation des enseignants du Conseil de l’Europe (programme Pestalozzi) et du Centre européen Wergeland. Un certain nombre d’Etats membres ont également accepté de participer à une enquête en ligne sur les descripteurs. 
Les résultats de ces deux exercices de consultation seront publiés à la fin de l’année 2015. Ils permettront d’améliorer le cadre en vue de tests à plus grande échelle dans des contextes éducatifs réels en 2016.