Retour Violence à l’égard des femmes au Liechtenstein : les experts du Conseil de l’Europe appellent les autorités à mettre en œuvre une stratégie complète

Violence à l’égard des femmes au Liechtenstein : les experts du Conseil de l’Europe appellent les autorités à mettre en œuvre une stratégie complète

Le groupe d’experts du Conseil de l’Europe sur la violence à l’égard des femmes (GREVIO) a publié aujourd’hui son premier rapport d’évaluation concernant la mise en œuvre par le Liechtenstein de la Convention sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul).

Le rapport met en avant une série de mesures positives prises par les autorités ces dernières années afin d’ériger la violence domestique et les relations sexuelles non consenties en infraction pénale, de réduire la victimisation secondaire dans le secteur de la justice et de protéger les enfants victimes dans toutes les procédures.

Il salue également le soutien apporté par les services généraux et les ONG spécialisées aux victimes de violence domestique, de violence sexuelle, de harcèlement sexuel et d’autres formes de violence à l’égard des femmes, y compris le nombre de places suffisant dans les refuges pour femmes. Le rapport note les efforts déployés pour sensibiliser et former les groupes de professionnels comme la police.

Parallèlement, le GREVIO a relevé un certain nombre de points que le Liechtenstein devrait améliorer afin de se conformer davantage à la convention.

Le Liechtenstein ne dispose pas actuellement de cadre stratégique visant à prévenir et combattre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. Il n’existe pas non plus dans le pays de permanence téléphonique dédiée aux femmes.

Les mesures gouvernementales sont axées sur la violence domestique, la violence sexuelle et le harcèlement (sexuel ou non), mais elles accordent peu d’attention, voire aucune, à des formes de violence moins fréquentes, telles que les mutilations génitales féminines, les mariages forcés et les violences liées à « l’honneur ». Les droits et les besoins des femmes exposées à la discrimination intersectionnelle, ou risquant de l’être, devraient être pris en considération dans les futures lois, mesures et politiques, et l’accès aux services et à l’information devrait être amélioré, en particulier pour les femmes migrantes, les femmes en situation de handicap et les femmes LBTI.

Le Liechtenstein est également à la traîne en matière de collecte de données, en particulier dans le secteur de la justice où il n’existe aucune donnée sur le nombre de condamnations en la matière, sur les peines prononcées et sur le caractère effectif, proportionné et dissuasif des peines infligées aux auteurs de ces infractions.

En outre, les ordonnances d’interdiction et les ordonnances de protection émises par la police devraient être utilisées plus souvent pour mieux protéger les femmes victimes de violence domestique et leurs enfants et pour envoyer un signal fort de tolérance zéro.

En conclusion, le GREVIO souligne qu’il est nécessaire de combler l’écart entre le cadre juridique solide et les pratiques sur le terrain.

Le rapport publié aujourd’hui couvre la période jusqu’au 26 octobre 2023.
 

 Commentaires du gouvernement (en anglais uniquement)

Strasbourg 04/12/2023
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