La liberté de la presse écrite et audiovisuelle : il n’y a pas de société démocratique sans une presse libre et pluraliste. La liberté d’expression garantie par l’article 10 vaut aussi pour les informations ou idées qui heurtent, choquent ou inquiètent l’État ou une fraction quelconque de la population. Les États doivent respecter ce droit, protégé par l’article 10

En 2008, la Cour a conclu à la violation de l’article 10 dans l’affaire Lopes Gomes da Silva c. Portugal. Vicente Jorge Lopes Gomes da Silva, qui était à l’époque des faits directeur du quotidien Público, a été condamné pour diffamation. La Cour a notamment rappelé que la liberté d’expression revêt une importance toute particulière pour la presse, les limites de la critique admissible étant en outre plus larges à l’égard d’un homme politique agissant en sa qualité de personnage public. En revanche, en 2009, dans l’affaire Times Newspapers Ltd c. Royaume-Uni (nos 1 et 2), la Cour a conclu que la condamnation d’un journal pour la publication d’articles diffamatoires archivés sur Internet n’était pas contraire à la Convention.

La liberté d’expression des fonctionnaires : la Convention protège les fonctionnaires d’une limitation de leur liberté d’expression au regard du devoir de loyauté, sauf cas exceptionnel

En 1995, la Cour a conclu à la violation de l’article 10 dans l’affaire Vogt c. Allemagne. La requérante soutenait que son exclusion de la fonction publique en raison de ses activités politiques au sein du DKP (Parti communiste allemand) avait enfreint son droit à la liberté d’expression. La Cour a notamment jugé que la révocation de la requérante était une sanction disproportionnée.