L'objectif principal de la visite était d'examiner le traitement des personnes détenues et d’évaluer les progrès réalisés par les autorités en matière de mise en œuvre des recommandations formulées par le Comité au cours des dix dernières années concernant la surpopulation et les mauvaises conditions de détention, la violence entre détenus, le manque criant de personnel pénitentiaire et l'insuffisance des soins de santé. À cette fin, le rapport décrit les alarmantes constatations faites lors des visites effectuées à la prison pour hommes de Korydallos, le plus grand établissement de détention provisoire du pays, et à la prison de Nigrita ainsi qu'aux prisons des îles de Chios, Corfou et Kos.
Le CPT parvient à la conclusion qu’en Grèce bien trop de personnes continuent d’être détenues dans des conditions qui portent atteinte à leur dignité humaine. Le Comité appelle les autorités grecques à garantir que les établissements pénitentiaires ne se contentent plus seulement de « stocker » des personnes dans des conditions médiocres, surpeuplées et dangereuses, sans aucune activité motivante, mais deviennent des lieux qui offrent des conditions de vie décentes et préparent les personnes à leur réintégration dans la société à leur sortie de prison. En outre, les autorités grecques devraient investir dans un personnel compétent et en nombre suffisant pour gérer les prisons et apporter le soutien nécessaire aux personnes détenues.
Au Centre de soins médicaux pénitentiaire de Korydallos, le CPT a constaté que la façon de traiter les patients s'était améliorée, essentiellement grâce à une diminution du nombre de patients et à l'augmentation des effectifs. En revanche, une visite ciblée à l'hôpital psychiatrique de la prison de Korydallos a révélé une institution tellement négligée qu'elle n'était pas en mesure de fournir des soins appropriés à ses patients. Le rapport critique également la manière dont les autopsies sont pratiquées et l'absence d'enquêtes approfondies menées dans le cadre de décès en détention.
Par ailleurs, si le rapport fait état de certains progrès en matière de traitement des personnes privées de liberté au Centre de transfert des détenus d'Athènes, le CPT se montre à nouveau très critique à l'égard des conditions dans lesquelles les détenus sont transportés dans le pays par la police hellénique.
Dans leur réponse, les autorités grecques fournissent des informations sur les mesures prises pour mettre en œuvre les recommandations formulées dans le rapport du CPT. En particulier, un plan stratégique révisé relatif au système pénitentiaire est en cours d'élaboration et tient compte des propositions formulées par le CPT.
Lire le rapport (en anglais, en grec)