L'objectif principal de la visite était d'examiner le traitement et les conditions de vie des personnes détenues à l'hôpital psychiatrique pénitentiaire de Koridallos (ci-après « l'hôpital »).
Le CPT a constaté que l'hôpital reste à tout point de vue une prison, tant dans sa conception que dans son fonctionnement. De plus, le transfert de la responsabilité de l'hôpital au ministère de la Santé pourtant promis n'a toujours pas eu lieu. Les patients de l'hôpital sont détenus dans des chambres surpeuplées et délabrées et se voient proposer peu d'activités motivantes. Le traitement des patients reposait presque exclusivement sur la pharmacothérapie, sans offrir de véritables activités en ergothérapie. Aucun plan de traitement individuel n'avait été mis en place et la tenue des dossiers médicaux laissait à désirer. La situation était aggravée par la dotation en personnel qui était désastreuse : il n'y avait pas de psychiatre attitré et seulement une infirmière formée sur place pour 170 patients. La gestion quotidienne de l'hôpital était confiée à une petite équipe d'agents pénitentiaires qui n'avaient reçu aucune formation formelle sur les questions de santé mentale. Le rapport fait également part de préoccupations sur l'absence d'une politique concernant la contention et la manière dont sont menées les enquêtes sur les décès survenus à l'hôpital.
Le CPT s’est également rendu à l'unité pour personnes transgenres récemment créée à la maison d'arrêt pour femmes de Koridallos, où les conditions de vie offertes constituaient une nette amélioration par rapport à celles de la prison de Corfou en 2021. Il conviendrait néanmoins d’entreprendre des efforts pour élaborer un cadre stratégique clair pour les personnes transgenres en prison ; celui-ci devrait inclure des protocoles relatifs à certains problèmes tels que les fouilles corporelles, les effectifs de personnel, les soins de santé et les traitements ainsi que l'accès à des activités motivantes.
Une visite de suivi ciblée à l'aile spéciale C de la prison pour hommes de Koridallos a permis de constater que les conditions de vie des personnes détenues dans cette unité continuaient de porter atteinte à la dignité humaine et pouvaient être considérées comme relevant d'un traitement inhumain et dégradant. Les cellules étaient sales, insalubres, délabrées et sérieusement surpeuplées. Bien que les autorités aient rapidement pris des mesures pour rénover l'unité, celle-ci reste sérieusement surpeuplée, chaque personne disposant encore d'un espace vital inférieur à 2 m2.
De manière plus générale, le CPT réitère l’importance de prendre des mesures radicales pour lutter contre la surpopulation dans de nombreux établissements pénitentiaires. De plus le CPT souligne une nouvelle fois qu’il est nécessaire d’élaborer un plan stratégique révisé assorti d’un échéancier et des prévisions financières clairs.
Dans leur réponse, les autorités grecques fournissent des informations sur les mesures prises pour mettre en œuvre les recommandations formulées dans le rapport du CPT, tout en mentionnant les contraintes dans lesquelles l'administration pénitentiaire agit.
- Lire le rapport (en anglais)
- Lire la réponse gouvernementale (en anglais)
- Le CPT et la Grèce