Retour Le Comité MEDICRIME du Conseil de l'Europe adopte une stratégie MEDICRIME pour 2024-2025

Le Comité MEDICRIME du Conseil de l'Europe adopte une stratégie MEDICRIME pour 2024-2025

En réponse à la nature évolutive des produits médicaux contrefaits/falsifiés et d'autres infractions similaires impliquant des menaces pour la santé publique en Europe et au-delà, le Comité MEDICRIME du Conseil de l'Europe a adopté une stratégie MEDICRIME pour 2024-2025 qui propose de nouveaux outils et des réponses concrètes aux défis continus et émergents auxquels sont confrontés les autorités des États.

La stratégie vise à renforcer les efforts en Europe et au-delà en s'attaquant non seulement au phénomène des produits médicaux contrefaits/falsifiés, mais également à ses causes profondes et à leur promotion, en particulier sur les médias en ligne. La stratégie reflète également la compréhension du fait que les consommateurs commencent à croire qu'il s'agit d'alternatives légitimes et moins coûteuses que le diagnostic et le traitement médicaux professionnels. Cela peut être renforcé par le fait que les autorités nationales considèrent la menace comme une menace courante plutôt que comme un problème nécessitant une attention ciblée. Cela masque la gravité des risques pour la santé publique, qui deviennent plus évidents lorsqu’une crise survient, comme celle de la pandémie de COVID-19.

Pour résoudre ces problèmes complexes, la stratégie envisage une approche globale composée de 13 actions visant à renforcer les capacités de prévention, de répression et de protection des autorités nationales grâce à l'élaboration d'un ensemble de normes juridiques contraignantes et non contraignantes, de rapports analytiques et d'outils modèles. En particulier, il vise également à promouvoir la Convention, à prévenir la contrefaçon/falsification de produits médicaux et les infractions similaires et à poursuivre les fabricants, les fournisseurs et ceux qui permettent le trafic de produits médicaux contrefaits/falsifiés et les infractions similaires impliquant des menaces pour la santé publique.

La stratégie souligne la nécessité de respecter les droits de l'homme et l'État de droit, ainsi que de prendre dûment en considération les victimes des délits de produits médicaux contrefaits/falsifiés et de délits similaires. Il souligne également la nécessité d'une coopération intersectorielle et transfrontalière en prenant en considération un mécanisme dédié pour exécuter les demandes de coopération internationale et aider les forces de l'ordre et la coopération judiciaire à échanger rapidement des informations d'enquête vitales et à faciliter la collecte de preuves dans d'autres États.

La nouvelle stratégie sera mise en œuvre par le Comité MEDICRIME, en étroite coopération et coordination avec d'autres organisations internationales compétentes et organes du Conseil de l'Europe.

 Stratégie MEDICRIME pour 2024-2025 (en anglais)

Strasbourg 15 janvier 2024
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Alors que l’épidémie de Covid-19 pose des défis sans précédent au secteur de la santé, le Conseil de l’Europe appelle les gouvernements à la plus grande vigilance face à la contrefaçon ou la falsification de médicaments et de produits médicaux. Face à cette menace, les Etats peuvent s’appuyer sur la Convention MEDICRIME pour préserver la santé publique et cibler les comportements criminels de ceux qui, comme les réseaux criminels, profitent des failles de nos systèmes et de la crise actuelle.

Manuel à l'usage des parlementaires

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Manuel à l'usage des parlementaires

Save

"Ces dernières années, les cas de contrefaçon de produits médicaux et les infractions similaires ont augmenté dans le monde entier. Ces infractions mettent en danger la santé publique et portent préjudice aux patients, tout en sapant leur confiance dans le marché officiel des médicaments. Plus lucratif encore que le trafic de drogue, cette nouvelle forme de criminalité a un avantage indéniable pour les délinquants : ces derniers sont rarement punis ou ne sont condamnés qu’à des peines légères. Même lorsque les États prennent des mesures strictes pour réglementer la production et la distribution des produits et dispositifs médicaux, ces mesures s’avèrent souvent insuffisantes, notamment quand les réseaux criminels repèrent, dans les législations nationales, des lacunes qui leur permettent de faire des profits substantiels aux dépens de la vie et de la santé de la population. La Convention MÉDICRIME a été élaborée pour protéger les patients vulnérables et leur droit de se procurer en toute sécurité des médicaments de bonne qualité, ainsi que pour lutter contre le crime organisé. En tant que premier et unique traité international s’attaquant à ce problème, la convention vise à poursuivre en justice les responsables de la contrefaçon des produits médicaux et d’infractions similaires, à protéger les droits des victimes et à promouvoir la coopération nationale et internationale."

Gabriella Battaini-Dragoni
Secrétaire Générale adjointe
du Conseil de l’Europe