Au cours des derniers mois, le système pénitentiaire italien a été confronté à d’importants défis touchant à son bon fonctionnement, en raison notamment de l'augmentation constante du niveau de la surpopulation carcérale et de ses effets néfastes sur les conditions de vie, le déroulement du régime, la violence et les relations avec le personnel. La montée en croissance du nombre de suicides parmi les personnes détenues et les membres du personnel en 2024 est un des symptômes extrêmes de la crise.
Dans ce contexte, le CPT a souhaité examiner avec les autorités italiennes les mesures envisagées pour faire face à ces défis multiples. A la lumière de son approche comparative internationale et de son expertise, le CPT a fait part de ses idées sur la meilleure manière de traiter le phénomène de la surpopulation carcérale et sur la manière de réduire efficacement le nombre de suicides dans les prisons grâce à une méthodologie de dépistage plus précise et à l'application d'une véritable approche dynamique à la sécurité dans les prisons, fondée sur des relations positives entre les personnes détenues et les membres du personnel. D'autres questions abordées concernaient les recommandations de longue date du CPT relatives aux mesures spécifiques de séparation et d'isolement des personnes détenues dans le système pénitentiaire italien, notamment le régime spécial « 41-bis » et l'isolement cellulaire ordonné par le tribunal pour les personnes condamnées à perpétuité, également connu sous le nom d'« isolamento diurno » (en vertu de l'article 72 du Code pénal).
Les représentants du CPT ont eu un échange constructif sur les questions relatives à la réforme pénitentiaire avec le ministre de la Justice italien, Carlo Nordio, et ont également rencontré des membres de la société civile actifs dans le domaine du mandat du CPT.
La délégation du CPT était conduite par Alan Mitchell (président du CPT) et Kristina Pardalos, avec le soutien de Hugh Chetwynd, Secrétaire Exécutif, et Christian Loda du Secrétariat du CPT.