Bucarest, 16 octobre 2002

La Table Ronde de l’ECRI en Roumanie a été le premier événement dans une série de tables-rondes nationales qui seront organisées dans les Etats membres du Conseil de l’Europe par l’ECRI dans le cadre de son nouveau programme d’action sur les relations avec la société civile.

Ce nouveau programme d’action est bâti sur le raisonnement que le racisme et l’intolérance ne peuvent être efficacement combattus qu’avec une adhésion active de la société civile à cette lutte : pour s’attaquer aux phénomènes racistes et xénophobes, il faut non seulement des actions de la part des gouvernements (auxquels s’adressent les recommandations de l’ECRI), mais aussi la participation de la société civile. L’ECRI attache une grande importance, non seulement à faire passer son message anti-raciste dans la société civile en général, mais aussi à impliquer dans le même temps les différentes composantes de la société dans un dialogue interculturel basé sur le respect mutuel.

Les thèmes principaux de cette table-ronde ont été

(1) le rapport de l’ECRI sur la Roumanie,

(2) la nouvelle législation anti-discriminatoire de la Roumanie,

(3) la stratégie nationale gouvernementale pour l’amélioration de la situation des Roms et (4) le rôle des médias dans la lutte contre le racisme et la xénophobie.

Dans son rapport sur la Roumanie qui a été publié récemment, l’ECRI souligne que la Roumanie a récemment pris un certain nombre de dispositions pour lutter contre le racisme et la discrimination dont la mise en place d’une législation globale contre la discrimination, le développement d’une stratégie pour améliorer la situation de la communauté rom et des mesures pour s’attaquer au problème du comportement contestable des forces de l’ordre envers les membres des groupes minoritaires. Des problèmes subsistent toutefois en ce qui concerne le manque d’application des dispositions légales pour lutter contre le racisme et la discrimination et quant au climat de l’opinion dans le pays. La communauté rom/tsigane reste particulièrement défavorisée dans tous les domaines et est victime d’un niveau important de discrimination ; le problème du comportement des forces de l’ordre envers les membres de ce groupe minoritaire n’a pas encore été entièrement résolu.

L’ensemble de ces questions sera discuté avec des représentants des agences gouvernementales concernées et les victimes de la discrimination, à la lumière de la nouvelle législation anti-discriminatoire roumaine et de l’adoption récente par la Roumanie d’une stratégie pour améliorer la condition des Roms. Une discussion ouverte engageant tous les acteurs concernés va servir à identifier ensemble les moyens de mettre en œuvre ces initiatives extrêmement importantes qui n’ont eu que peu d’impact jusqu’à présent.

Enfin, cette table-ronde reconnaît le rôle important des médias dans la lutte contre le racisme et l’intolérance. Les médias occupent une position unique dans la société, par la manière dont ils produisent et diffusent des références culturelles communes qui peuvent avoir une influence importante sur les attitudes des personnes.

 

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