Le Représentant spécial de la Secrétaire Générale sur les migrations et les réfugiés, l’Ambassadeur Drahoslav Štefánek, publie aujourd’hui un rapport sur sa visite d’information en Bosnie-Herzégovine.
Cette visite avait pour objectif de dresser un tableau de la situation des migrants, des réfugiés et des demandeurs d’asile en Bosnie-Herzégovine, en mettant l’accent sur les personnes vulnérables, notamment les familles avec enfants, les enfants non accompagnés et les enfants séparés, et les femmes. Ce rapport s’intéresse en priorité aux aspects ayant un impact significatif sur le respect des droits de l’homme des migrants et des réfugiés, à savoir les conditions d’accueil, le traitement des catégories vulnérables et l’accès à l’asile.
Le Représentant spécial recommande notamment d’aider les autorités à élaborer et à mettre en œuvre une politique nationale capable de structurer et de coordonner la réponse institutionnelle du pays aux phénomènes migratoires, conformément aux obligations internationales. Il recommande également d’améliorer la fourniture des services nécessaires, notamment l’hébergement, l’approvisionnement alimentaire et le soutien dans le cadre de la prévention de la covid-19, l’hébergement adapté pour les enfants non accompagnés et les enfants séparés, et les mesures d’intervention auprès des migrants et des demandeurs d’asile - en particulier dans le canton d’Una-Sana - grâce à un soutien financier de la Banque de développement du Conseil de l’Europe, sollicité par les autorités de Bosnie-Herzégovine.
« Au moment de ma visite, les conditions de vie dans le camp de tentes militaires d’urgence de Lipa étaient épouvantables, sans compter les fortes chutes de neige. Le camp hébergeait environ 1 000 hommes célibataires, qui vivaient dans de grandes tentes militaires chauffées par des canons à air alimentés par des générateurs d’électricité. Toutefois, les besoins essentiels des occupants étaient satisfaits. Les autorités ont fait de leur mieux dans ces circonstances dramatiques et, heureusement, aucun décès ni cas grave de maladie n’a été enregistré. Pour éviter que la crise de cet hiver ne se répète, il est essentiel d’établir des bases solides pour construire une solution durable dans la région de Bihac », a déclaré le Représentant spécial Drahoslav Štefánek.
Au cours de la visite, la Bosnie-Herzégovine a été confrontée par moments à la présence de 9 000 à 10 000 migrants environ dans le pays, la plupart concentrés dans la partie nord-ouest, tout près de la frontière avec la Croatie. Selon les estimations de l’OIM, quelque 4 000 à 5 300 migrants vivaient dans des conditions rudimentaires, avec l’intention de rejoindre l’UE. Parallèlement, la capacité officielle d’hébergement en Bosnie-Herzégovine avait été réduite après la fermeture du centre d’accueil temporaire de Bira et du camp d’urgence de Lipa. Des places d’hébergement supplémentaires ont été prévues dans les centres de Miral et de Blažuj afin d’accueillir plus de 1 000 et 3 000 personnes respectivement. Ces centres étaient déjà surpeuplés, et les risques pour la protection et la santé des migrants et demandeurs d’asile vivant dans ces centres étaient aggravés par des taux d’occupation élevés, compte tenu en particulier de la pandémie de covid-19.
Ce rapport rend compte des informations recueillies pendant la visite effectuée du 24 au 30 janvier 2021 et au cours des semaines suivantes. Le Représentant spécial a visité les centres d’accueil de Miral, Sedra et Borici, le camp de tentes d’urgence de Lipa dans le canton d’Una-Sana, ainsi que le centre d’accueil temporaire d’Ušivak dans le canton de Sarajevo. Il s’est entretenu avec des représentants des autorités locales, cantonales et nationales et avec des représentants des organisations internationales et des ONG concernées, à Bihac et à Sarajevo. Son rapport s’appuie sur les principales conclusions et recommandations formulées dans le rapport du précédent Représentant spécial du Secrétaire Général sur les migrations et les réfugiés, qui a été publié en avril 2019.
