Interview avec Prof. Irini Tsamadou-Jacoberger, Vice-Présidente Relations Internationales, Université de Strasbourg

La France traverse actuellement la crise du Coronavirus. Quels sont les principaux défis que votre université doit relever dans ce contexte ?
Continuer à assurer ses missions, répondre aux difficultés de toute la communauté universitaire (étudiants, jeunes chercheurs, enseignants chercheurs, personnels administratifs), s’adapter à la nouvelle réalité, préparer la prochaine rentrée pour les composantes et les laboratoires de recherche, tels sont les défis que doit relever l’Université de Strasbourg face aux contraintes que nous impose la pandémie de covid-19.
Quelles solutions votre université a-t-elle trouvé dans ce contexte ? Est-ce que tout a fonctionné ?
Le télétravail et le déroulement des réunions de travail à distance permettent d’adapter le fonctionnement de l’Université à cette situation inédite et garantissent la poursuite de son activité. Nous avons mis en place des dispositifs ouverts à tous nos étudiants. Des actions sont menées pour remédier aux difficultés auxquelles ils font face actuellement, qu’elles soient d’ordre pédagogique, financier, psychologique ou médical. Aussi, des mesures ont été prises pour garantir la continuité pédagogique et scientifique à distance, grâce notamment à l’offre de cours en ligne, de visioconférences et de rencontres virtuelles. La cellule de soutien psychologique, la continuité des consultations et des soins médicaux offerts aux étudiants et aux personnels permettent de mieux vivre le confinement et de lutter contre l’isolement.
L’engagement de toute la communauté universitaire mais aussi, dans certaines actions, l’implication conjointe de l’Université de Strasbourg avec ses partenaires tels la Fondation de l’Université, la Ville, l’Euro-métropole, le CROUS ou les associations étudiantes contribuent à répondre au mieux aux difficultés pour sortir de la crise et envisager la rentrée prochaine, en septembre.
Les examens approchent, comment cette situation sera-t-elle gérée ?
Les facultés de l’Université de Strasbourg ont mis en place des dispositifs pour assurer la continuité des enseignements et la qualité de l’évaluation des étudiants. Les modalités d’évaluation ont été révisées pour mieux s’adapter à la situation exceptionnelle que nous traversons. Des solutions alternatives ont été proposées pour garantir les bonnes conditions de déroulement des examens à distance.
Comment vous occupez-vous des étudiants internationaux ?
L’Université de Strasbourg accueille plus de 52000 étudiants dont 20% d’étudiants internationaux, de 150 nationalités différentes. Les Relations Internationales de l’Université de Strasbourg se sont mobilisées pour gérer la crise au mieux et accompagner les étudiants de Strasbourg en mobilité à l’étranger et les étudiants étrangers en mobilité entrante à Strasbourg, ce qui représente pour ce semestre autour de 2300 étudiants.
Nous avons mis en place une cellule de veille d’urgence sept jours sur sept, pour maintenir le contact avec nos étudiants internationaux, recenser leur situation et répondre individuellement à leurs questions relatives à leur rapatriement à Strasbourg ou au retour à leur pays pour les étudiants en mobilité entrante. Nous sommes aussi en lien avec la cellule conjointe de crise covid-19 des ministères de l’Enseignement supérieur et des Affaires étrangères ainsi qu’avec les ambassades et les consulats de France à l’étranger pour résoudre ensemble les cas les plus complexes.
Dans cette période d’incertitude, nous menons une réflexion sur le déroulement de la rentrée prochaine et pensons notamment à nos étudiants internationaux. Dans ce cadre, nous avons tenu à assurer à distance la préparation interculturelle des étudiants de l’Université de Strasbourg engagés dans un programme de mobilité à partir de septembre 2020.Aussi, nous avons mis le documentaire « Les enfants d’Erasmus » à leur disposition et avons organisé des rencontres virtuelles avec des étudiants qui ont bénéficié d’une mobilité internationale.
