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Retour Capsule de mémoire : la mémoire collective des luttes populaires à Tor Bella Monaca (Rome)

Capsule de mémoire : la mémoire collective des luttes populaires  à Tor Bella Monaca (Rome)

Localisation de l’initiative :

ITALIE, Rome


Lien avec les recommandations de la Stratégie 21 :

S1 - Mieux impliquer les citoyens et les collectivités locales dans la valorisation de leur patrimoine au quotidien


Durée de l'initiative:

Date de début : octobre 2018 / Date de fin : en cours


Motivation / Méthodologie

Tor Bella Monaca est un quartier d’environ 30.000 habitants situé à l’extérieur du Grand Raccordo Anulare dans une zone située entre Via Prenestina et Via Casilina. Il a été construit dans les années 1980 dans le but d’apporter une solution concrète aux besoins urgents de logements. Aujourd’hui, ce quartier est confronté à des problèmes de dégradation, de fragilité sociale et de stigmatisation narrative d’autant qu’il est abandonné par l’administration publique. Or, au moment de sa construction, à l’époque de la fin de l’expérience des Borghetti et des casernes et de l’apparition des lotissements dans la capitale, le rôle de l’État-providence était crucial. L’urbanisme avait pour objectif de construire une ville où le droit au logement serait garanti à tous. La crise de gestion qui a suivi la construction du quartier et qui résultait de l’échec des politiques de logement a créé un vide institutionnel que les habitants ont tenté de combler par des formes d’auto-gestion, seule solution possible au recul de l’action publique dans les banlieues. Les prestations de services publics locaux ont été réalisées principalement grâce aux luttes et grèves menées collectivement par les associations et les citoyens, dont les plus anciens conservent encore le souvenir des images des tours de la Via Casilina. Après une première période de développement et de renforcement de la cohésion sociale et des pratiques d’entraide découlant des luttes qui ont resserré les liens communautaires, on assiste aujourd’hui à une sorte de rétrécissement de la dimension spatiale-relationnelle qui ne dépasse généralement plus le seuil minimal du réseau familial ou du quartier. Depuis les années 1990, les luttes ont diminué et n’ont plus de rôle influent sur le sort de ce territoire. Aujourd’hui, les nouvelles générations ont oublié les réalisations dues aux mouvements auto-gérés de rencontre collective ; cette mémoire se perd et avec elle la valeur immatérielle qu’elle représente. Les formes actuelles de résistance se réduisent à des pratiques d’autogestion d’espaces communs de copropriété ou de petits espaces verts du quartier, et ces initiatives volontaires n’ont guère de poids face à une réalité difficile à changer.

Il s’agit donc de mettre en œuvre des processus où la mémoire historique et la mémoire collective se chevauchent aux fins d’attirer l’attention des habitants du quartier sur le patrimoine physique et immatériel que représente leur lieu de vie et de les encourager à continuer de lutter pour sa préservation et sa conservation. Il est nécessaire à cet effet de les informer sur les diverses phases de son évolution et sur ceux qui se sont battus pour sortir d’une situation d’exclusion et de marginalisation. La première phase des travaux de préparation de l’exposition portera sur la recherche et l’organisation du matériel qui sera présenté dans les archives historiques du comité de district, situées aux 55 de la Via dell’Archeologia. Les études historiques seront réalisées par le comité en collaboration avec un groupe de chercheurs du Labsu (Laboratoire d’études urbaines des zones territoriales du Département de génie civil, du bâtiment et de l’environnement de l’Université de Sapienza de Rome), avec lequel il existe une relation de partenariat depuis plusieurs années. La phase suivante consistera à planifier l’installation dans les lieux symbolisant les luttes du quartier, à travers des « capsules de mémoire », qui sont des dispositifs qui concentrent la mémoire associée au lieu où elles seront déposées/enterrées. Les visiteurs, notamment les nouvelles générations, auront ainsi l’occasion de découvrir et de connaître une époque qui est apparemment lointaine mais qui est encore très présente dans le patrimoine laissé au quartier.


Obstacles / Barrières

De nombreux espaces publics sont disponibles dans le district de Tor Bella Monaca. Malheureusement, ils sont peu utilisés par les habitants en raison de leur état actuel d’abandon et de dégradation. Il s’agit notamment d’espaces verts et de places communes situées près des bâtiments. Or ces lieux de vie deviennent des zones de non droit dans lesquelles se développent des formes de criminalité qui les isolent et les rendent dangereuses. En ce sens, les installations de l’exposition dans certaines zones symboliques du quartier risquent de ne pas être conservées en l’état et de devenir l’objet de vandalisme car ce territoire est peu contrôlé. Pour éviter ce type de risque, il est prévu d’organiser des actions de sensibilisation qui seront menées par ceux- mêmes qui ont participé aux événements qui seront présentées dans le cadre de l’exposition. Les actions donneront lieu à la création d’un réseau de solidarité associant d’autres habitants. Des journées de présentation du projet sont prévues et prendront la forme de réunions publiques dans le quartier et d’activités de médiation menées par des associations historiques présentes localement et qui ont toujours collaboré avec le comité de district. La rareté des fonds disponibles pour le projet est un autre obstacle à surmonter. C’est pourquoi il est prévu de lancer un dispositif d’autofinancement dans le cadre du syndicat Asia, qui compte environ 1.000 membres, avec la participation des habitants du quartier. Les installations seront réalisées en utilisant des pratiques d’auto-construction des matériaux recyclés, et en associant des citoyens désireux de s’engager.


Changement / Impact

Le changement souhaité consiste à essayer de reconstruire, de manière plus structurée, un réseau de solidarité dans le quartier. Cette initiative suppose de favoriser la participation citoyenne, ce qui n’est pas facile dans la société civile actuelle. L’utilisation de la mémoire comme ressource pour réactiver les processus de participation des habitants peut conduire les citoyens à prendre davantage conscience de leur contexte social et territorial et à se mobiliser de façon responsable. La mobilisation peut valoriser le patrimoine culturel et renforcer les liens affectifs avec le quartier. Le patrimoine culturel est un bien commun non négociable dont la conservation et la protection relèvent de la responsabilité de la société dans son ensemble, y compris la sphère politique. En conséquence, il est nécessaire de définir les rôles de tous les acteurs impliqués dans la gestion du territoire et de s’appuyer sur des récits historiques pour que les autorités trouvent également un sens aux rôles qu’elles jouent. L’absence d’institutions dans ces territoires est aujourd’hui un problème majeur. Le risque est de voir des pratiques partant de la base se substituer à l’action publique, dont le renoncement alimente la crise de la représentation. Notre initiative vise également à apporter une contribution précieuse à la recherche universitaire dans le domaine de l’urbanisme. Elle est utile dans la mesure où elle s’appuie sur le récit individuel d’une participation historique à la vie sociale du quartier pour donner un aperçu des dynamiques sociales et territoriales qui caractérisent le lieu. La contribution aux recherches sur l’urbanisme, et à l’aménagement du territoire en particulier, consiste à fournir une représentation du quartier Tor Bella Monaca qui puisse servir à faire éclore des idées pouvant inspirer de nouveaux plans et programmes d’aménagement urbain. Il s’agit d’un instrument permettant de mettre en relief des acteurs sociaux, des pratiques et des phénomènes qui sont souvent invisibles, sauf à l’échelon local, et qui échappent parfois à la planification classique, qui intervient presque toujours à grande échelle. L’un des résultats souhaités est de proposer une autre façon de raconter et d’aménager la ville et d’expliquer les facteurs d’identification qui caractérisent et définissent les lieux.


Leçons apprises

Compte tenu de la phase embryonnaire de l’initiative, il n’est pas possible, à l’heure actuelle, de faire le point sur les résultats obtenus.


Ressources en ligne


Contact 

Molinari Maria Vittoria
Comitato di Quartiere Nuova Tor Bella Monaca and Labsu Sapienza
[email protected]
https://sites.google.com/a/uniroma1.it/laboratorio-studi-urbani-dicea/


Source de financement

Financement privé

DÉTAILS DU FINANCEMENT
Projet autofinancé par le comité de district

FILTRE PAR
Composantes
1. LA COMPOSANTE « SOCIALE » (S)
S1
S10
S2
S3
S4
S5
S6
S7
S8
S9
2. COMPOSANTE « DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL ET ÉCONOMIQUE » (D)
D1
D10
D11
D2
D3
D4
D5
D6
D7
D8
D9
3. COMPOSANTE « CONNAISSANCE ET ÉDUCATION » (K)
K1
K10
K11
K2
K3
K4
K5
K6
K7
K8
K9
Pays et organisations internationales
Albanie
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