Tous les migrants devraient être inclus dans les programmes de vaccination contre le COVID-19 indépendamment de leur nationalité et de leur statut migratoire, exhortent les experts des droits de l'homme des Nations Unies, des systèmes africains, européens et interaméricains des droits de l'homme dans une note d'orientation (en anglais uniquement) publiée aujourd'hui. Les experts soulignent que l’enregistrement pour le vaccin ne doit pas être utilisé pour collecter des informations sur le statut migratoire d’un individu et partagé avec les autorités chargées de l’application des droits d’immigration.
La note d'orientation est publiée conjointement par le Comité des Nations Unies des travailleurs migrants (CMW), le Rapporteur spécial sur les droits de l'homme des migrants, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme (HCDH) et des experts régionaux des droits de l'homme, dont Drahoslav Štefánek, Ambassadeur, Représentant Spécial de la Secrétaire Générale sur les migrations et les réfugiés du Conseil de l'Europe (RSSG). Elle appelle les États à prendre en compte les vulnérabilités, les risques et les besoins des migrants les plus exposés et les plus vulnérables au coronavirus lors de l'élaboration de leurs listes de priorités pour la vaccination.
« Dans le contexte de la pandémie COVID-19, les droits à la santé et à la non-discrimination sont fondamentaux et indispensables. Pour surmonter la pandémie et ne laisser personne de côté, ces droits doivent être garantis à tous les migrants, indépendamment de leur nationalité et de leur statut migratoire. Tous les migrants doivent avoir accès au vaccin sur un pied d'égalité avec les nationaux », ont déclaré les experts.
« Un certain nombre de rapports indiquent que les migrants peuvent être plus vulnérables à une mauvaise santé en raison de leur statut socio-économique souvent faible, du processus de migration et de leur vulnérabilité en tant que non-ressortissants », ont-ils ajouté.
En ce qui concerne l'organisation des campagnes de vaccination, les experts ont appelé à la mise en place une séparation claire entre la répression de l'immigration et la fourniture de vaccins COVID-19. Ils ont indiqué que les campagnes d'information du public doivent laisser clairement entendre que les migrants en situation irrégulière ne seront pas pénalisés ou ciblés pour l'application de la loi en matière d'immigration lorsqu'ils cherchent à accéder à la vaccination COVID-19. « Personne ne devrait avoir peur de rechercher les soins dont il a besoin », ont souligné les experts.
Ils ont exhorté les États à élaborer des stratégies et des mécanismes coordonnés de coopération et d'assistance pour garantir un accès universel et équitable aux vaccins contre le COVID-19 et à prendre particulièrement en considération les pays confrontés à des obstacles économiques pour obtenir des vaccins pour leurs populations, y compris les migrants et leurs familles.
- HCDH: Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme (UN Human Rights) est l'entité des Nations Unies chargée de promouvoir et de protéger l'éventail complet des droits de l'homme et des libertés énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme
- Les experts: Le Comité des Nations Unies sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille (CMW) est l'organe de 14 experts indépendants qui surveille la mise en œuvre de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille par ses États parties. Il a tenu sa première session en mars 2004.
- M. Felipe González Morales (Chili) a été nommé Rapporteur spécial sur les droits de l'homme des migrants en juin 2017 par le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, pour une période initiale de trois ans. En tant que Rapporteur spécial, il est indépendant de tout gouvernement ou organisation et agit à titre individuel. Il est professeur de droit international à l'Université Diego Portales, à Santiago du Chili, où il est également directeur d'un programme de maîtrise en droit international des droits de l'homme.
- Mme Sahli Fadel Maya, Rapporteur spécial sur les réfugiés, les demandeurs d'asile, les personnes déplacées et les migrants de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples.
- M. Drahoslav Štefánek, Ambassadeur, Représentant spécial de la Secrétaire Générale sur les migrations et les réfugiés du Conseil de l'Europe.
- Mme Julissa Mantilla Falcón, Rapporteur sur les droits des migrants de la Commission interaméricaine des droits de l'homme.