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Retour La formation anti-discrimination dispensée par le musée POLIN

Crédit photo : ©Musée POLIN

Crédit photo : ©Musée POLIN

Localisation de l'initiative :

 Varsovie (POLOGNE)


Initiateur

Musée de l’histoire des Juifs polonais (musée POLIN)


Lien avec les recommandations de la Stratégie 21 :

K4 – Assurer une formation optimale des intervenants non professionnels et des professionnels d’autres secteurs associés au patrimoine


Période :

Date de début : 1er mars 2016 / Date de fin : 31 décembre 2020


Motivation / Méthodologie

Le Musée de l’histoire des Juifs polonais a pour mission de contribuer à façonner les identités individuelles et collectives contemporaines parmi les Polonais, les Juifs, les Européens et les citoyens du monde en entretenant la mémoire de l’histoire millénaire des Juifs de Pologne. Les projets de lutte contre la discrimination sont un élément important de l’accomplissement de cette mission. Nous nous employons à édifier une société ouverte et tolérante dans laquelle les minorités, y compris la minorité juive, peuvent agir librement, cultiver leurs traditions et se développer, renforçant ainsi le capital social de la Pologne et de l’Europe.

L’idée du projet consiste à organiser une série de sessions de formation anti-discrimination en appliquant une méthode spécialement conçue par le service pédagogique du musée. Cette méthode combine la formation anti-discrimination avec des éléments d’enseignement de l’histoire. Les collections du musée offrent un outil exceptionnel pour enseigner l’histoire de la Pologne sous l’angle de la vie de ses habitants juifs et de leurs relations avec la majorité polonaise. Les formations sont destinées à des policiers, des enseignants et des représentants de collectivités locales ; pour répondre à leurs besoins, le musée a également invité l’organisation de représentation des Roms à participer en tant que partenaire au projet.

Trois scénarios d’atelier distincts, appliquant des approches de formation différentes, ont été conçus respectivement pour les policiers, les enseignants et les représentants de collectivités locales.

Les formations durent deux jours, au cours desquels les participants apprennent à reconnaître les récits discriminatoires qui circulent aujourd’hui, notamment ceux qui véhiculent une discrimination envers les juifs, les Roms, les migrants ou les femmes. La persistance des pratiques discriminatoires est expliquée en s’appuyant sur des exemples du passé pour illustrer les mécanismes des récits discriminatoires actuels ; cela permet d’élaborer un ensemble de contre-arguments. Les formateurs encouragent l’échange de connaissances entre les participants et leur apprennent à reconnaître et combattre l’intolérance. Des exemples de mécanismes sociaux discriminatoires historiques sont examinés sous un angle contemporain, ce qui permet aux participants d’analyser des conflits sans affect. En choisissant des exemples historiques, nous cherchons à sensibiliser les participants aux signes de discrimination et à les encourager à adopter une attitude sociale active afin de prévenir la montée des manifestations de haine dans le monde d’aujourd’hui. Les participants apprennent ainsi à reconnaître les mécanismes persistants qui conduisent au racisme, à la discrimination et à d’autres formes d’exclusion.

Le projet a été réalisé en coopération avec la Direction générale de la police. Depuis le lancement du programme il y a cinq ans, de nouvelles idées ont été développées, le champ d’action s’est élargi et le programme a été approfondi.

Deux brochures et un guide destiné aux policiers ont été rédigés en coopération avec les experts de la police et des spécialistes des communautés rom et juive :

« Le judaïsme : un guide à l’intention des policiers » (réalisé par le Conseil de la communauté juive de Varsovie, publié et imprimé par le musée POLIN) ; « Établir une coopération avec la communauté juive » ; « Les Roms : un guide à l’intention des policiers ».

En complément des brochures, et comme moyen de sensibilisation supplémentaire, une série de conférences est organisée dans les centres de formation de la police et dans des commissariats locaux. La spécificité et la qualité du programme sont assurées par les éléments suivants :

- élaboration de tous les volets du programme par des spécialistes de l’anti-discrimination et de la prévention des inégalités, mais aussi de l’enseignement ainsi que de l’histoire et de la culture des communautés juives et roms de Pologne ;

- élaboration de chaque projet en coopération étroite avec les représentants des groupes auxquels il s’adresse ; évaluation continue permettant de l’adapter en fonction des besoins concrets ;

- utilisation des locaux du musée et de l’exposition pour tenir les formations et utilisation d’exemples historiques pour mettre en évidence des exemples de mécanismes qui peuvent être transposés dans la réalité contemporaine ;

- étude de cas réels issus de l’expérience des groupes professionnels auxquels le projet s’adresse ;

- coopération fructueuse avec les donateurs (Erinnerung, Verantwortung und Zukunft/Fondation Mémoire, responsabilité et avenir) et les partenaires (Towards Dialog Foundation, Auschwitz Jewish Center).


Obstacles

Comme pour de nombreux programmes visant à impulser un changement sociétal, avec des « résultats concrets » difficiles à cerner, le problème fondamental consiste à lever les fonds nécessaires à sa réalisation et à assurer la continuité du travail auprès des groupes auxquels il s’adresse. Pour travailler avec la police, qui dispose d’une importante hiérarchie interne et accueille avec prudence les propositions externes de formation de son personnel, il a été nécessaire de gagner un soutien au sein de la structure, c’est-à-dire un partenaire qui faisait confiance au musée et était décidé à réaliser un projet pilote. Dans les étapes suivantes, il était également nécessaire d’entretenir la coopération avec les personnes responsables de la formation des policiers et de les consulter pour chaque nouvel élément proposé. Dans le travail avec les enseignants et d’autres groupes professionnels, un obstacle fréquent réside dans l’impossibilité pour ces personnes de participer aux formations durant les horaires de travail (la participation a lieu dans le temps libre), et dans la difficulté d’atteindre les personnes éventuellement intéressées (recrutement des participants). En outre, la situation au sein du musée, institution culturelle menant de nombreuses activités parallèles, fait peser des contraintes sur la réalisation du programme. Le temps manque aux employés pour exécuter toutes les tâches dont ils sont chargés et l’espace manque pour tenir les formations. Dans un contexte de polarisation de la société et de tensions sociales accrues, le musée et ses partenaires doivent faire face à des critiques et à une remise en question du professionnalisme, de la légitimité et de la nécessité des activités, à titre général et dans le cas concret du travail avec les policiers et les enseignants.

Changement / Impact

Grâce à la mise en œuvre cohérente du projet sur une longue durée, et grâce à des relations de travail stables et fondées sur le partenariat et la confiance mutuelle avec les participants et les institutions bénéficiaires du projet, l’activité de formation et le matériel pédagogique ainsi produit sont devenus un élément à part entière du catalogue d’activités du musée ; ils ont fait l’objet d’une évaluation très positive. Au total, 40 sessions de formation d’une durée d’un ou deux jours ont été menées dans le cadre du programme ; 450 policiers et plus de 300 enseignants et étudiants en pédagogie y ont participé. Quinze conférences sur la communauté rom ont été tenues, et seize sur la communauté juive. Au total, plus de 2600 policiers ont assisté à ces conférences. Près de 6000 brochures ont été distribuées dans tout le pays. Des versions numériques sont disponibles sur les sites web de la Direction générale et des directions régionales de la police. Des cours sur les communautés rom et juive sont dispensés au titre de la formation générale dans toutes les écoles de police du pays. Les brochures concernant ces deux communautés ont été réimprimées à trois reprises ; le musée reçoit régulièrement des demandes d’exemplaires supplémentaires de la part de services de police de tout le pays. Les partenariats établis avec des ONG dans le cadre des projets ont donné lieu à une coopération étroite qui porte au-delà des projets eux-mêmes. Le musée POLIN est de plus en plus considéré comme une institution experte, possédant un savoir-faire reconnu et spécifique en matière de formation anti-discrimination ; il est invité à fournir des conseils d’expert ou à travailler avec d’autres experts. Au sein du musée lui-même, les projets anti-discrimination, destinés à des groupes variés, sont devenus l’une des activités prioritaires et permanentes de l’institution ; ils sont considérés comme une mise en œuvre concrète de la mission du musée.


Enseignements

Les principaux enseignements tirés de la réalisation du projet concernent la méthode de mise en œuvre : une bonne planification et l’anticipation des obstacles éventuels. Dans les projets à caractère social, placés sous le signe du multiculturalisme et destinés à des groupes sociaux et professionnels variés, la CRÉDIBILITÉ de l’organisation responsable et son OUVERTURE à l’égard des idées exprimées par les groupes cibles sont des facteurs très importants. Pour remplir ces conditions, il est utile d’établir des partenariats de travail avec des institutions et des experts spécialisés dans les domaines couverts par le projet. Parmi les facteurs importants, il faut également mentionner la transparence tout au long du projet, ainsi que la recherche et l’expérience.

En raison du caractère sensible des questions abordées et de l’évolution possible de la situation politique, financière et sociale, il est souhaitable de ménager une importante marge de manœuvre pour pouvoir opérer des changements et des modifications, et de prévoir la possibilité d’adapter le projet pour répondre aux besoins pouvant se manifester en cours de réalisation. Dans la coopération avec des groupes professionnels particuliers, notamment en contexte institutionnel, il est nécessaire de gagner des soutiens au sein des institutions concernées, c’est-à-dire des personnes convaincues de la valeur et de l’utilité des activités proposées et qui sont prêtes à les promouvoir dans leur organisation. Ces personnes devraient également être associées à l’étape de planification : le projet sera ainsi plus facile à mettre en œuvre et mieux adapté aux besoins et aux capacités des participants.


Ressources en ligne


Coordonnées

Personne à contacter : Dagmara Manka-Wizor
Organisation : Musée de l’histoire des Juifs polonais POLIN
Courriel : [email protected]
Téléphone : +48 66 03 53 410
Site web : www.polin.pl


Source de financement

Financement partagé public/privé (subvention de la fondation EVZ et programme de financement « Lutter contre l’antisémitisme et l’antitsiganisme »)

FILTRE PAR
Composantes
1. LA COMPOSANTE « SOCIALE » (S)
S1
S10
S2
S3
S4
S5
S6
S7
S8
S9
2. COMPOSANTE « DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL ET ÉCONOMIQUE » (D)
D1
D10
D11
D2
D3
D4
D5
D6
D7
D8
D9
3. COMPOSANTE « CONNAISSANCE ET ÉDUCATION » (K)
K1
K10
K11
K2
K3
K4
K5
K6
K7
K8
K9
Pays et organisations internationales
Albanie
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